Message (personnel) aux entrepreneurs en difficulté

Alors que je fais campagne sur le terrain pour la présidence du Medef de l’Est Parisien, je vous vois de plus en plus nombreux à faire face à l’angoisse du dépôt de bilan, à la peur pour votre avenir et celui de vos salariés, à l’inquiétude pour vos familles. Très touché par cette détresse que vous me révélez (trop) souvent sous le sceau de la confidence, je veux aujourd’hui m’adresser à vous pour témoigner de mon expérience et contribuer - très modestement - à vous donner l’énergie de vous battre et, peut-être bien, à changer les mentalités en brisant quelques vieux tabous. Je vais vous raconter l’un des épisodes les plus intéressants de ma vie d’entrepreneur et vous dire tout ce que j’ai appris quand j’ai redressé ma boîte.

Lorsque mon entreprise s’est retrouvée en difficulté après plusieurs années d’une croissance mal maîtrisée, j’ai d’abord eu le sentiment de passer de héros à zéro. Annoncer à mes salariés, à mes clients, à mes partenaires, à ma famille et à mes amis la réalité d’une situation que je ne maîtrisais plus ne m’a pas soulagé, mais fait sentir coupable, honteux de ne pas avoir su l’anticiper : moi qui réussissais tout, cette fois j’avais « merdé ». Quand on s’engage à fond pour son entreprise, je vous confirme que le choc est incroyablement violent. Et malgré les « gilets jaunes », les grèves et maintenant la crise Covid, je sais que pas un et pas une d’entre vous n’accuse « les autres ». La première leçon que m’a donné cette expérience, c’est ça : un chef d’entreprise se vit toujours comme le premier responsable, le premier coupable de ne pas avoir vu les choses venir, d’avoir trop cru en sa bonne étoile. C’était dur à avaler pour moi aussi, mais non : je n’étais pas un super héros.

Passé ce choc terrible, on se demande si ça vaut la peine de continuer, s’il ne vaut pas mieux écouter ceux qui vous disent de liquider pour passer à autre chose. J’ai fait le choix de me battre, pour me prouver des choses bien sûr (car l’égo est un puissant moteur de l’entrepreneur), mais aussi pour montrer à toutes celles et ceux qui m’avaient fait confiance qu’ils avaient eu raison, qu’il fallait profiter de cette période pas très agréable pour apprendre, pour comprendre, et devenir meilleurs tous ensemble. La deuxième leçon, c’est que les vrais leaders jouent collectif et entraînent les autres. Non, on ne peut pas tout porter seul, tout assumer seul. Le fardeau du dirigeant doit être partagé, expliqué. Or trop souvent, c’est un tabou que nous, chefs d’entreprise, préférons taire par virilisme, par orgueil ou par bêtise et ça a été mon cas. Il faut savoir apprendre à profiter de chaque situation pour grandir.

Aujourd’hui, notre entreprise est sauvée, elle est rentable, elle est pérenne et, surtout, elle est résiliente : plus personne chez nous n’a peur de l’avenir, quoi qu’il nous réserve. Je suis extrêmement fier de faire partie des 10 % d’entreprises qui ont pu bénéficier d’un redressement judiciaire, fier que le Tribunal de Commerce ait homologué notre plan de continuation qui a permis de sauver notre entreprise et tous nos salariés ; fier d’avoir fait le choix de me battre, d’assumer mes responsabilités et d’avoir réussi à montrer que ce que nous faisions était juste… et surtout rentable ! Je veux témoigner devant vous de l’investissement du Tribunal de Commerce et de tous les acteurs de la procédure – administrateurs et mandataire judiciaires, avocat, juge-commissaire – aux côtés des entreprises en difficultés. C’est la troisième leçon : la détermination ne suffit pas, il faut accepter d’ouvrir sa stratégie, d’écouter les conseils, de remettre en question des convictions très ancrées en chacun de nous, de faire confiance à tous ces professionnels qui se battent avec vous : ce sont ou ce seront vos alliés. C’est facile à dire quand on s’en est sorti, mais il ne faut pas avoir peur, jamais.

C’est grâce à tous ces alliés, grâce à mes salariés, à mes clients et à mon entourage que j’ai pu redresser ma boîte et que je peux vous dire la tête haute : battez-vous, nous serons avec vous. Parlez : nous vous écouterons. Venez : nous vous accompagnerons. Comme je vous l’ai déjà fait savoir au cours de ma campagne, je veux utiliser cette expérience dans le cadre d’un mandat tourné également vers vous, les entreprises en difficulté, sachant que vos difficultés d’aujourd’hui peuvent devenir vos réussites de demain. Dans la période que nous vivons, la réussite d’un chef d’entreprise qui est passé par les angoisses, mais également les joies d’une telle procédure, doit être un signe positif pour vous tous.

En pleine période de pandémie et face à l'urgence sociale et économique, il est par ailleurs indispensable que les acteurs de la vie économique modifient leur regard sur les difficultés des entreprises, les procédures collectives et le rôle du Tribunal de Commerce. Cette image datée d’une faillite infamante ne correspond plus à la réalité du XXIème Siècle : nous devons changer les mentalités, affirmer la nécessité de la prévention en matière de difficultés d’entreprises, des outils mis à la disposition des Tribunaux de Commerce pour sauver les entreprises et assurer leur pérennité, soutenir et populariser le travail, enfin, des nombreux acteurs qui se mobilisent avec abnégation pour nous accompagner, nous apprendre, nous faire grandir en tant qu’entrepreneurs.

Avec les élus et les permanents du Medef 93+94, je veux vous aider à retrouver l’énergie pour vous battre et je sais que notre Medef territorial, fidèle à ses valeurs et ses principes, saura répondre présent pour vous accompagner dans vos difficultés autant que dans votre réussite.

Si mon témoignage vous a été utile et si vous souhaitez me contacter pour poursuivre la discussion, vous pouvez compter sur moi : bastienbrunis@agencesoli.com

Bastien Brunis

Fondateur de l’Agence Solicom, Membre du #MedefComex40, Administrateur et candidat à la présidence du Medef de l’Est Parisien