Eulogy for my mother

Un temps pour tout

Il y a un moment pour tout et un moment pour toute activité sous le soleil,

Un temps pour naitre, un temps pour mourir,

Un temps pour pleurer et un temps pour rire,

Un temps pour se lamenter et un temps pour danser,

Un temps pour garder et un temps pour laisser partir.

Ecclésiaste

Nous sommes réunis aujourd’hui pour honorer la mémoire de Michelle Panec épouse Demoncheaux, ma maman, afin que nous puissions tous partager la joie qu’elle nous a donné en l’ayant connue, mais aussi partager l’immense tristesse de la voir nous quitter.

En partageant joie et tristesse, peut-être oublierons nous un peu ce malheur en se rappelant le bonheur que ma maman nous a apporté.

Maman est décédée à 68 ans à Helfaut en présence de son mari, ses enfants, et sa petite sœur dont elle était aussi sa marraine. Maman était malade depuis quelque temps et nous a montré son courage et sa volonté face à l’adversité.

L’idée de la savoir reposer en paix nous réconforte mais n’efface pas notre immense chagrin. Maman est partie en nous laissant un héritage d’amour et de persévérance.

Rappelons-nous maintenant comment elle a touché nos vies, gardons précieusement tous ces souvenirs ‘en vie’ en continuant à les partager entre nous.

Enseigner pour maman était plus qu’un métier, c’était une vraie passion. Elle entra dans le corps des enseignants au Lycée Professionnel d’Aire sur la Lys tout de suite après son baccalauréat passé à Lillers. Elle y travailla jusqu’à sa retraite.

En plus de 40 ans de carrières, maman aura enseigné et touchée la vie de plus de 10 000 étudiants qui tous gardent un excellent souvenir d'elle. En effet, elle recevait encore beaucoup de courriers de ses anciens élèves la remerciant pour ce qu’elle avait fait pour eux. C’était pour maman une grande source de joie et aussi de grande fierté.

Maman adorait voyager qui pour elle était synonyme de liberté. Depuis très jeune, maman a beaucoup lu, un moyen pour elle de s’échapper. Lire lui a fait connaitre des mondes fabuleux, des horizons différents, qu’elle a voulu connaitre à tout prix.

Son gout de l’aventure, acquis grâce à la lecture mais aussi à son père qui adorait voyager, l’amena sur toutes les routes de France et une grande partie de l’Europe.

C’est en lisant l’œuvre de Marcel Pagnol qu’elle est tombée amoureuse de la Provence et du Sud de l’Angleterre qu’elle appelait la 'Provence anglaise'. D’ailleurs elle nous disait toujours avoir des racines à Mosane les Alpilles, Saint Rémi de Provence.

Du Lavandou à St Tropez, de Hastings à Eastbourne, la vue de la ‘Grande Bleue’ l’inondait de bonheur qu’elle faisait partager sans limite avec sa famille et ses amis.

Les choses les plus importantes que maman avaient dans ce monde étaient sa famille et ses amis.

Maman est née rue d’Arras à Aire sur la Lys et fut très proche de sa grand-mère. L’annonce de la nouvelle qu’elle allait avoir une petite sœur et être marraine de Brigitte, à l’âge de 12 ans, lui apporta une grande joie. Brigitte fut élevée par maman car ses parents travaillaient beaucoup.

Maman adorait Adamo mais rencontra l’amour de sa vie, mon père, au Moulin de la Tour (Dennebroeucq) en 1970. Je suis né en 1971 suivi de ma soeur, Delphine, en 1974. Brigitte eut une fille, Laura en 2001, dont ma mère est la marraine. Avec l’arrivée de ses petits-enfants Axelle, Estelle, Gwendoline et Pierre-Eric, elle était comblée de joie. Pour ses filleules, ses petits-enfants, l’affection de leur marraine ou leur Manou était très importante. Elle apporta beaucoup à leur éducation et ils sont tous très attachés à elle. Par exemple, maman partageait souvent sa passion pour la création en leur enseignant le dessin, la couture, le goût des belles choses, les beaux vêtements, etc.

Toujours avec le sourire et une énorme gentillesse, maman s’est fait beaucoup d’amis. Pour elle, c’était un véritable bonheur d’utiliser son anglais et d’aller à la rencontre d’autres cultures. Maman adorait faire partager son goût des marchés provençaux à ses amis anglais.

Combiner l’enseignement et sa vie de famille ne fut pas toujours facile mais elle s’est tout le temps battue pour ses élèves, ses enfants, son mari, sa famille. Maman travaillait souvent jour et nuit cherchant continuellement à améliorer ses cours tout en s’assurant que ma sœur et moi étaient à jour avec notre travail d’école. Maman était en effet très prévoyante.

Sa rapide titularisation et son admission aux fonctions de Chef d’Etablissement prouvent qu’elle a toujours cherché à pousser ses limites.

Son exemple donna à Delphine et moi la volonté de sortir de nos zones de confort et nous surpasser.

Notre réussite, sur le plan professionnel et familial, nous le devons de par l’impulsion que maman nous a donné en me laissant partir en Angleterre et Delphine en Provence pour réaliser nos rêves.

Maman était incroyablement forte. Je n’ai jamais rencontré quelqu’un de plus fort qu’elle.

Elle n’a jamais rien laissé tomber, elle a investi toute son énergie à nous aider à avancer, à élever ses enfants, guider ses filleules et petits-enfants, et aider papa, tout en progressant dans les rangs de l’Education Nationale.

Maman a toujours crut en son mari, toujours crut en ma sœur et toujours crut en moi.

Maman a toujours crut que nous savions ce qui était mieux pour nous.

Tu nous manques maman mais nous allons faire comme tu nous as appris : on va se faire confiance.

Nous sommes sur que tout va bien se passer.

Maman, nous t’aimons à l’infini.

Michelle Demoncheaux Panec                              

20 avril 1948 - 2 août 2016