MIEUX UTILISER LE CUIVRE POUR SE PROTÉGER DU MILDIOU.

MIEUX UTILISER LE CUIVRE POUR SE PROTÉGER DU MILDIOU.


L’action du cuivre sur le mildiou est chimique, les germes se dégradent au contact du cuivre et à l’heure actuelle le mildiou ne contourne pas cet effet puissant, mais il faudra garder en mémoire que le cuivre se comporte comme une "barrière physique". Là où il sera positionner la germination du mycélium/algue ne pourra pas se produire (son action multi-sites sur les germes est chimique vis à vis du parasite), mais à quelques millimètres, s'il n'est pas présent, le mycélium/algue pourra pénétrer.

Son action est strictement préventive (il doit être présent avant l’arrivée des germes ou juste dans les heures qui suivent ; avant sa pénétration et l’apparition de la tâche d’huile).

D'où l'importance d'une couverture parfaitement répartie et ce même si la dose de cuivre métal est faible (quelques centaines de grammes/ha, augmenter la dose ne permet pas d’améliorer la répartition). Si le cuivre est apporté dans les premières heures de l'arrivée des germes contaminants, il aura la même efficacité. Mais une fois que les germes auront pénétré, c'est trop tard, il n'est donc pas curatif.

La force de la contamination du mildiou dépendra donc aussi de la quantité de germes présents dans l’atmosphère humide qui viendra enrober le végétal. Souvent les repiquages (diffusion à partir de tâches sur feuilles) sont plus violents que les attaques primaire (en provenance du sol). On considère qu’une attaque primaire peut générer 50 à 100 tâches /ha souvent sur les pampres. Un repiquage lui peut diffuser jusqu’à 50 germes/tâches par tâche existante…

L’attaque primaire doit réunir plusieurs facteurs :

  • que les œufs d’hiver soient mûrs (165°C cumulés base 8°C depuis le 1er janvier),
  • température = ou > à 10°/11°C,
  • formation de flaques (pluie > à 10mm)
  • une humidité ambiante = ou > à 82% avec les feuilles mouillées.

La modélisation observe ces paramètres sur des périodes de 72heures.

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Les repiquages peuvent se faire en l’absence de pluies :

  • ils demandent une température = ou > à 11/13°C,
  • ils ont besoin d’une hygrométrie > à 82%
  • ils nécessitent une humectation des feuilles durant une période variable en fonction de la température moyenne de la journée…

Les repiquages se déroulent la nuit (en l’absence de lumière soit entre 22h00 et 6h00). La modélisation observe ces phénomènes par tranche de 24h00 notamment pour évaluer la durée humectation des feuilles et la température (courbe de Mills) pendant et après la période de nuit.

L’air humide se diffusera de façon quasi parfaite sur l’ensemble du végétal, le traitement en fonction du matériel (type de pulvérisation), du vent, de la finesse des gouttes, de la densité de la végétation sera appliqué d’une façon beaucoup moins homogène (certaines zones seront bien couvertes et d’autre à l’intérieur de la végétation, partie inférieure des feuilles, pourront l’être beaucoup moins).

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On aperçois ici l’importance :

  • des haies autour ou dans les parcelles qui peuvent absorber/capter une grosse partie du mycélium contenu dans l’air humide en provenances de parcelles contaminées.
  • de la couverture végétale du sol qui permettra à l’eau de s’infiltrer et évitera la formation de flaques in situ, responsables de la germination des œufs d’hiver… et des attaques primaires au printemps. Les couverts végétaux qui renferment/génèrent/multiplient de nombreux décomposeurs/champignons/bactéries, permettrons aussi de dégrader/digérer les feuilles rapidement à l’automne et d’éliminer le mycélium éventuel.
  • du soin apporté à la taille d’hiver ou en vert au printemps, qui permettra aussi de créer des conditions de pénétration des pulvérisations qui seront mieux réparties/étalées sur l’ensemble des organes du végétal et aux feuilles de sécher plus vite.
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Lorsque on réunit l’ensemble des cette approche :

  • haies,
  • couvert végétal,
  • taille aérée,
  • répartition linéaire des grappes,
  • pulvérisation adaptée à l’architecture de la parcelle,
  • qualité et répartition des gouttes au cm² de feuille,

de faibles doses de cuivre métal (100/200g/ha par traitement) peuvent suffire pour obtenir une protection d’un très haut niveau.

Super. J'adore votre article concis et très clair. Quel pulvérisateur utilisez-vous ? Avez-vous des conseils quant au type de haies à planter ? Je dois planter une nouvelle parcelle, je suis en Bio et mon voisin non, je n'ai pas beaucoup de place mais je suis prêt à prendre l'espace d'un rang (max deux, en Beaujolais traditionnel avec un inter-rang d'un mètre (10.000 pieds par hectare). Merci d'avance pour votre réponse.

Alain Deloire

Viticulture professor retired from the Agro-Institute (Montpellier) since August 3, 2023

3 ans

Intéressant 👍

Pascal CHATONNET

Œnologue Conseil Vigneron

3 ans

Tout à fait d’accord mais sur les haies je serais plus nuancé....elles peuvent localement réduire la circulation de l’air et induire plus dhumectation et donc augmenter le risque... Idem pour le gel ou il faut réfléchir à l’écoulement de l’air et ne pas bloquer de l’air froid par des haies mal placées !

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