Moderniser ne veut pas forcément dire tout casser.
Force est de constater que plusieurs grandes marques de cosmétiques, incontournables hier, sont hélas en léthargie aujourd’hui.
La plupart ont été maintes fois re-positionnées, en rompant avec leur héritage, de façon souvent trop opportuniste et sans vision collective. Elles en ont perdu leur âme et leurs parts de marché.
Or, ré-inventer, moderniser ne veut pas forcément dire tout renier et tout casser.
Karl Lagerfeld a souvent ainsi cité Goethe quand on l’interrogeait pour définir sa stratégie «faire un meilleur avenir avec les éléments élargis du passé ». (cf à lire la série d’articles Au nom de Chanel parue dans Le Monde, par la journaliste Raphaëlle Banqué »).
« Notre principal défi est de rester fidèle à notre héritage et à notre culture et de nous adapter aux codes d’une clientèle déjà à l’avant-garde de la consommation » explique en cette rentrée dans le Journal du Dimanche Toni Belloni directeur général délégué de LVMH dans un article sur les millenials chinois qui représenteront 85% de la croissance des marques dans le secteur du luxe (cf « article les millennials chinois dictent leur loi aux géants du luxe « ).
Et c’est tout naturellement que Riccardo Tisci, qui doit faire entrer Burberry dans une nouvelle ère, s’est rendu dans les archives de la marque pour la comprendre, s’ en imprégner et y puiser en toute humilité des éléments graphiques datant de 1900. Ces éléments extraits du passé ont donné naissance à un nouveau logo et et monogramme dévoilés le 2 août dernier en exclusivité sur Instagram, aux 12 millions de followers. Ces derniers s'en sont donnés à coeur joie pour commenter, détester ou aimer; car tout changement amène fans et détracteurs (mais c'est un autre sujet).
Réussir à être, à la fois et sans cesse, tout à fait elles-mêmes et tout à fait autres, est un des secrets des grandes marques qui réussissent à traverser le temps et les frontières.
Magnifique démonstration d'une rupture en continuité, les oeuvres de Zao Wou ki que je vous invite à découvrir ou redécouvrir dans le cadre de la rétrospective qui lui est consacré au Musée d’Art Moderne à Paris. Ces oeuvres « font notamment hommage aux peintres du présent et du passé, manière pour l’artiste de témoigner d’une humilité rare et d’une reconnaissance de dette là ou d’autres jouent la carte de la table rase » pourrez-vous entre autres lire en préambule des oeuvres.
Bon week-end et bonne rentrée !
Marketing Opérationnel & Trade Marketing - Zones Europe & Amériques
6 ansC’est vrai aussi pour d’autres secteurs, l’exemple de la biscuiterie Jeannette est un vrai cas d’école, leur renaissance et succès sont fondés sur le respect de leur héritage.