Moins de formations, mais plus d'apprentissages

Moins de formations, mais plus d'apprentissages

Mois de janvier, début de l’année, le temps de prendre un peu de recul. Parmi mon questionnement, qu’est-ce que j’ai le plus vu, lu, entendu ou senti en 2018 dans les organisations où j’ai travaillé? Ça se résume en quatre (4) phrases:

“Le management est de plus en plus difficile à exercer, car l’environnement d’affaires est devenu trop complexe”

“La durée de vie des compétences est de plus en plus courte”

“Ce qu’il nous faut c’est plus d’agilité”

“Il faut développer les capacités des individus”

Il y en a aussi une 5ième que j’entends depuis des années: “... investir dans la formation”. Je me permets d’apporter une nuance importante à mes yeux entre la formation et l’apprentissage. J’associe la formation à une activité de diffusion organisée vers l’individu que ce soit en présence ou virtuelle. L’apprentissage est un concept beaucoup plus englobant qui regroupe toutes les opportunités pour acquérir de nouvelles connaissances.

Partant de cette distinction, voici les considérations les plus importantes à avoir en tête pour s’attaquer au défi du développement des capacités que ce soit par l’entremise de la révision du programme de formation ou la gestion du changement lors des livraisons de projets de transformation.

La démocratisation des contenus

La richesse du Web n’est plus à démontrer. La quantité de documents numériques disponibles, de blogues et de forums qui proposent de nouvelles connaissances se multiplient. Les cours ouverts à diffusion massive qu’on appelle des MOOC offrent plein de nouvelles opportunités d’apprentissage. Les médias sociaux comme YouTube, Vimeo, LinkedIn ou Twitter sont idéals pour partager ces connaissances. Si, il y a peu, le consultant était le seul à mettre la main sur l’étude qui fait la différence, ces mêmes contenus sont maintenant accessibles à tous. Bref, les opportunités d’apprendre seulement par le Web sont gigantesques.

Les nouveaux outils de mobilités

Les téléphones intelligents et les tablettes offrent de nouveaux potentiels. Il y a eu une première révolution en passant de la salle de classe vers les ordinateurs avec le eLearning et les vidéoconférences. Et la même chose se passe avec la disponibilité et l’accès à des contenus à tout moment sur les téléphones et tablettes.

Le micro apprentissage (microlearning)

Loin d’être une mode, la popularité du micro apprentissage est appuyée par les recherches en neurosciences de l’apprentissage qui démontrent que les contenus, livrés à petites bouchées et entrecoupés de pauses, augmentent l’appropriation de connaissances. Autrement dit, la performance des apprentissages est meilleure.

Les plates-formes collaboratives

Il y a aussi de plus en plus de plateformes collaboratives qui proposent la diffusion et le partage des connaissances et offrent des facilités pour collaborer et échanger à distance

Par ailleurs, l’apprenant version 2018 et + exprime de nouvelles attentes dont il faut prendre en compte.

L’autonomie

Le nouvel apprenant veut être plus libre dans ses apprentissages et être moins dépendant des équipes de formateurs. Entre l’énoncé de son besoin d’apprentissage, la recension des besoins lors de la période de budget, la priorisation de son besoin, la planification dans un calendrier de formation et la diffusion d’un cours lorsque le formateur est disponible il est possible qu’il y ait plusieurs mois. Pas surprenant que le désir d’autonomie soit de plus en plus important.

Le miroir de la maison

Il arrive souvent que la maison offre des possibilités que le milieu du travail ne réussit pas à offrir. Ça peut être un logiciel différent de celui du bureau, la dernière version améliorée d’un logiciel, l’utilisation de certains médias sociaux, l’accès à des blogues ou des sites. Il peut être difficile à comprendre pourquoi ça ne prend que quelques instants pour visionner une vidéo qui répond à mon besoin sur YouTube à la maison et que l’accès est bloqué au bureau.

Un accès en libre-service

Le virage numérique offre une panoplie d’outils qui permettent l’accès en libre-service à des sources et contenus d’apprentissage et à des ressources de coaching. L’apprenant est ainsi libre du moment et libre du temps disponible à consacrer aux apprentissages.  

Toutes ces considérations et toutes ces nouvelles attentes font en sorte que le travail des formateurs se transforme. Celui-ci doit agir beaucoup plus comme un courtier en connaissances à la recherche des sources les plus pertinentes selon le profil des employés, avec le mandat de mettre en place les outils qui faciliteront le partage, les échanges et la collaboration.

Plus de contenus pertinents, plus d’outils pour y accéder, plus de liberté pour l’apprenant, moins de formation traditionnelle, mais beaucoup plus d’apprentissages en vue.

Christine Levesque

Gestion de formation - Coordination - Animation - Analyse de besoins - Gestion du changement et des connaissances

5 ans

Il faut aussi penser aux transferts des apprentissages.

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