Transformation numérique: Attache ta tuque !
En octobre dernier, j’étais un des conférenciers au Colloque de GP-Québec. Dans la vie professionnelle de tous les jours, je conseille les organisations sur les aspects humains des transformations. Être conférencier me sort de mon quotidien et me projette hors de ma zone de confort. Le thème du colloque de cette année était la transformation numérique. Alors, belle occasion de prendre un peu de recul.
Quand on pense transformation numérique en 2018 on pense nécessairement aux avancés de l’intelligence artificielle, au Big Data, aux algorithmes, aux robots, à la réalité augmentée, à l’impression 3D, etc. Assez d’idées pour être bien étourdi si on s’imagine les projets des prochaines années. Et ce n’est qu’une partie de ce qui nous attend. Si je résume ma pensée j’ose dire : Attache ta tuque!
Pourquoi attacher sa tuque? La convergence de plusieurs facteurs en simultanée. En plus d’être étourdi par la déferlante de nouvelles technologies prometteuses, il faut tenir compte des exigences changeantes de la clientèle. Ce n’est plus le service de qualité qui est recherché mais l’expérience client ou je devrais plutôt dire les expériences clients car la clientèle se découpe dorénavant dans de plus petits segments aux besoins spécifiques.
Il faut aussi composer avec des changements sociaux importants. Les départs à la retraite font cohabiter différentes générations dans les équipes de travail. La pénurie de main d’œuvre nous fait côtoyer la différence. Les médias sociaux sont à la fois un extraordinaire moyen de communication en même temps leur utilisation requiert du doigté.
Pour ceux qui sont friands de méthodologies, vous avez le choix. Le bar est plein de promesses : Lean, Agile, DevOps, prototypage, Design Thinking, Hackathon et j’en passe. Toutes des méthodologies qui ont des intentions nobles. La concurrence est forte entre ces méthodologies et la pression sur les approches plus traditionnelles s’accentue. Mais laquelle choisir ou lesquelles doit-on combiner?
Les modèles d’affaires dans lesquels on se doit d’intervenir se multiplient : mise en commun de ressources, télétravail, centralisation de services, impartition de ressources, partenariats publics-privés, projets collaboratifs, expérimentation.
Imaginez un peu: un projet d’intelligence artificielle utilisant des algorithmes et un service de conversations automatisées (chatbot) afin d’optimiser la prestation de services destinée à un nouveau segment de clientèle au moment où le projet expérimente une nouvelle approche et où l’équipe de projet est à distance.
Ma conclusion est la suivante : les projets d’aujourd’hui, et encore plus ceux de demain, devront se réaliser dans un contexte VICA (VUCA en anglais): Volatile – Incertain – Complexe - Ambigu. Retenez ce concept car il n’est pas sans conséquence sur les outils de gestion. Assurément une raison pour laquelle le thème de l’AGILITÉ est si populaire en 2018.
Êtes-vous déjà adapté au monde VICA? Avez-vous remis en question vos outils et vos styles de gestion? La tuque est-elle bien attachée?
J’ai quelques pistes en tête qui feront état d’un prochain article mais en attendant, je vous réfère un à billet de blogue (en anglais) de Harold Jarche qui donne une solution pour s’immuniser contre le VICA.
Michel Belleau, M.Sc. est directeur et associé - pratiques d'affaires gestion du changement au sein de la Société conseil Lambda inc.