Mon année 2019 en littérature
Aujourd'hui, c'est une des plus belles journées de l'année. Je peux partager avec le monde une de mes grandes passions: la lecture. Depuis un bon bout de temps déjà, durant 12 mois, je note tous les livres que j'ai lus. Récemment, j'ai décidé d'ajouter aussi mes impressions sur chaque ouvrage. J'adore ça! Je constate aussi que je fais vraiment plus de fautes qu'avant. Ça me gêne! J'aimerais trouver le temps de faire une petite entrée de blogue pour chaque livre. Tout un défi. Mais je préfère songer à comment je vais faire pour continuer mon projet de création littéraire et comment je réussirai à le mener à terme. Avant de vous laisser à ma merveilleuse liste, j'aimerais avoir votre avis. En 2019, mon but était de lire 110 livres. Je l'ai dépassé. Quel objectif devrais-je me fixer cette année? Merci et au plaisir de discuter de lecture avec vous!
- Shit fuck cunt, par Vickie Gendreau. Pas vraiment un livre, une vingtaine de pages environ, mais la bibliothèque le prête comme tel alors... L’absence de ponctuation donne une impression d’urgence, de vertige et d’essoufflement. Comme plusieurs petites réflexions d’une jeune femme anxieuse et incertaine qui sait que ses jours sont vraiment comptés.
- Danger! L’ex de mon chum est une …, par Catherine Bourgault. Encore une œuvre de littérature aigre-douce (terme recommandé par l’Office québécois de la langue française pour remplacer chick lit auquel je m’habituerai peut-être un jour) mettant en scène un quatuor de jeunes femmes qui vont aux Îles-de-la-Madeleine espionner l’ex mystérieuse de l’héroïne. J’ai trouvé les rebondissements vraiment trop exagérés par moments. Il m’a semblé qu’il y avait quand même beaucoup de clichés et certaines invraisemblances aussi. Bref, j’espère mieux tomber pour mes prochaines lectures.
- Françoise en dernier, par Daniel Grenier. Voyage initiatique d’une jeune voleuse dont l’existence a été profondément marquée par la lecture de la biographie d’Helen Klaben, survivante d’un écrasement d’avion. Ça fait du bien de lire un bon livre bien écrit après ma lecture précédente.
- Astérix chez les Québécois: un Gaulois en Amérique, par Tristan Demers. Livre documentaire analysant le pourquoi et le comment de l’histoire d’amour entre ce célèbre personnage de bande dessinée et le Québec. Très fouillé, couvre les angles historique, politique, culturel, publicitaire, muséal. J’ai beaucoup appris et ça m’a donné envie de relire tous les livres avec un regard neuf.
- Redlight, tome I. Adieu Mignonne, par Marie-Eve Bourassa. Un ancien policier opiomane enquête sur la disparition du bébé d’une jeune prostituée montréalaise. Incursion dans les bas-fonds de la société et la corruption. Ça m’a beaucoup plu. Les personnages sont attachants et bourrés de faille, mais j’ai trouvé ça parfois déprimant.
- Redlight, tome II. Frères d’infortune, par Marie-Ève Bourassa. Les aventures d’Eugène Duchamp se poursuivent, alors qu’il amorce une nouvelle enquête. Le Dr Haywood lui demande de retrouver sa nièce disparue. J’ai retrouvé l’écriture colorée et les personnages avec beaucoup de bonheur. Toutefois, l’absence de rédemption et le peu d’espoir pour ceux-ci me troublent, même si ça contribue au charme de l’œuvre.
- Red light, tome III. Le sentier des bêtes, par Marie-Ève Bourassa. Conclusion des aventures d’Eugène Duchamp, qui a abandonné les activités de détective pour faire de la contrebande d’alcool. Le décès de Carole Morgan, Miss Montréal nouvellement couronnée, désigné son ami Herb Parker comme suspect numéro 1 et l’amène à reprendre du métier pour le disculper. Toujours une agréable lecture bien que la misère et la noirceur soient omniprésentes dans l’œuvre.
- Bonne retraite, Jocelyne, par Fabien Cloutier. Pièce de théâtre que j’irai voir sous peu et qui me plaira peut-être plus que le texte seul. Semble traiter d’incommunicabilité, puisque les personnages parlent de plusieurs sujets tous en même temps sans trop s’écouter les uns les autres ni se laisser parler. Ça me touchera sans doute plus quand j’entendrai les propos livrés de vive voix par des gens.
- Sauvage, baby, par Patrice Godin. Les routes d’une prostituée trans et d’un ancien militaire des Forces spéciales se croisent dans ce thriller haletant. Ça se lit vraiment tout seul.
- La vraie vie, par Adeline Dieudonné. Deux enfants, une fille et un garçon, vivent dans un foyer dominé par leur père violent et chasseur. Un jour, alors qu’ils vont chercher leur crème glacée au camion du vendeur ambulant, survient un événement qui bouleverse leur vie à tous les deux. Vraiment poignant. J’ai eu de la difficulté à le lâcher.
- Larguer les amours, collectif dirigé par Marie Lamarre et Maryse Latendresse, avec des nouvelles entre autres de Madelaine Allard, Nadine Bismuth, Sandrine Brodeur-Desrosiers. Recueil dont la publication précède celui que j’ai lu en 2018 sur le thème de la rupture amoureuse racontée par des femmes. Mélange de style et de voix très réussi.
- Swing Time, par Zadie Smith. On suit deux jeunes mulâtres du même âge à travers les époques et leur amour commun de la danse et de la musique, alors que le destin les sépare. J’ai eu du mal à embarquer au début, mais ça m’a bien plu finalement.
- Les chars meurent aussi, par Marie-Renée Lavoie. Roman narrant le quotidien d’une jeune étudiante de Québec, qui partage avec sa mère l’amour de la lecture. J’ai adoré. Les personnages sont vraiment attachants!
- Derrière le mur coule une rivière, par Saverio Tomasella. Histoire d’Estelle, mère perfectionniste rigide et frustrée, qui change de vie et de tempérament peu à peu. Cet ouvrage m’a fait réfléchir, mais m’a tout de même pas mal agacée. J’avais l’impression que ce roman avait été rédigé comme une fiction pour expliquer le parfait mode de vie grano ou nouvel âge, je trouvais le tout un peu plaqué. Il contient de bons principes, mais les étapes énumérées une à une à la fin ont confirmé mon impression.
- L’année où je t’ai rencontré, par Cecelia Ahern. J’adore cette auteure. Son écriture a un je-ne-sais-quoi qui fait que je me sens toujours dans un univers familier, dans une sorte de chez-moi littéraire quand je la lis. Ce livre raconte l’année décisive que vivent la protagoniste, une fondatrice de starts-up en « congé de jardinage » d’un an, et de son voisin d’en face, un animateur de radio alcoolique. Dévoré en un peu moins de 24 heures!
- Chanson douce, par Leïla Slimani. Rencontre entre une famille avec deux enfants et celle qui est perçue pendant longtemps comme la nounou parfaite malgré certaines caractéristiques un peu bizarres. Le récit nous informe rapidement que ça va basculer vers l’horreur. Je n’aurais pas dû lire ce livre, pas parce que c’est mal écrit, mais parce que c’est venu me chercher. J’imagine que je voulais savoir comment l’histoire en arrive là.
- Adn, par Yrsa Sigurdardottir. Roman policier islandais dont l’intrigue s’amorce par le meurtre étrange d’une mère de famille. On lui a bandé les yeux et une partie de la tête avec du ruban adhésif, et sa petite fille cachée sous le lit a tout entendu. Vraiment très bien écrit, je n’ai rien vu venir. Premier d’une série avec les personnages du policier Huldar, et de Freya, psychologue pour enfants. Je me dépêche de vérifier si la bibliothèque en a d’autres!
- Le visage originel, par Guillaume Morissette. Tribulations d’un artiste du numérique en pleine quête existentielle. Contient des réflexions intéressantes sur l’art, la perception de soi et les médias sociaux, mais certains côtés du personnage m’ont agacée, comme sa quasi-obsession de ne pas dépenser d’argent.
- Les deux filles du gardien de phare, par Jean E. Pendwizol. Roman à deux voix, celle d’Elisabeth Livingstone, vieille femme aveugle amatrice de musique classique et de peinture, et celle de Morgan, jeune violoniste et grapheuse rebelle qui se retrouve dans la maison de retraite de la première pour des travaux communautaires. J’ai eu du mal à me laisser prendre au jeu au début, mais finalement, ça m’a beaucoup plu!
- Un week-end sur deux. Le cœur a des raisons, par Geneviève Cloutier. Suite d’un roman que j’ai lu en 2018 mettant en scène une mère célibataire qui avait renoué avec un amour de jeunesse. Léger et divertissant.
- Maintenant que tu le dis, par Kristan Higgins. Une gastro-entérologue au passé marqué par l’intimidation et le départ de son père remet sa vie en question après avoir été renversée par un camion d’exterminateurs d’insectes. Elle retourne sur l’île où elle a grandi, près de Boston. J’ai trouvé l’histoire très touchante et plusieurs personnages m’ont marquée.
- Un peu, beaucoup, à la folie, par Liane Moriarty. C’est drôle, parce que je ne pensais pas aimer ce livre à cause du climat de malaise et de tension qui l’habite presque constamment, mais tout compte fait, c’est une belle surprise. On suit trois couples en Australie sur deux temporalités qui se chevauchent, avant et après ce fameux barbecue où il s’est passé quelque chose de déterminant pour eux tous.
- Un lien familial, par Nadine Bismuth. Roman pessimiste dans lequel on retrouve un couple où chacun cocufie l’autre, et un père séparé alors que tous se retrouvent à une sorte de tournant de leur vie. J’ai lu ce livre à toute vitesse malgré le sujet et la perspective sombres qui me rebutaient un peu parce que l’écriture m’a complètement séduite!
- Terminal Grand Nord, par Isabelle Lafortune. Deux jeunes filles autochtones sont retrouvées mortes dans un chemin de passage à Schefferville. J’ai suivi avec beaucoup d’intérêt l’enquête d’Emile Morin, et de son ami et acolyte l’écrivain Giovanni Celani, dit Johnny, qui l’accompagne parce qu’il connaît bien les lieux, y ayant vécu. L’histoire est entrecoupée d’extraits d’émissions de télévision ou de radio, et ça ajoute beaucoup à la dimension réaliste selon moi.
- Crimes à la librairie, collectif dirigé par Richard Migneault comprenant des nouvelles rédigées par seize auteurs de polars autour de ce thème. Avec des textes de Patrick Sénécal, Chrystine Brouillet et Martin Michaud notamment, c’est un petit bijou éclectique que j’ai savouré.
- Rinzen et l’homme perdu, par Johanne Seymour, La policière d’origine tibétaine, Rinzen Gyatso, et son acolyte Luc Paradis enquêtent sur deux meurtres étranges liés par un stylo Mont blanc. Coup de coeur pour ce personnage zen et très sage, j’ai hâte d’en lire d’autres.
- Rinzen et la beauté intérieure, par Johanne Seymour. C’est la suite des aventures de la détective Gyatso. Cette fois, elle enquête sur la mort d’une jeune femme inconnue d’origine latino-américaine, dont le visage est traversé d’une cicatrice et sur qui il est écrit avec des brûlures de cigarette « La chica fea » (la fille laide). Passionnant et trop court (à peine une centaine de pages).
- Les héros de la Frontière, par Dave Eggers. Josie, une dentiste monoparentale, fuit son quotidien à la suite d’une perte de repères pour partir en Alaska avec ses deux enfants dans un camping car loué. Je ne suis pas loin d’avoir détesté ce livre dont le résumé était si prometteur. Les personnages sont antipathiques, je n’ai pas du tout accroché et je l’ai clairement continué et fini par entêtement.
- Une irrésistible envie de fleurir, par Christine Michaud Une animatrice à la télévision perd deux piliers de sa vie dans la même journée: son émission et son amoureux. Un voyage initiatique l’amène sur le chemin d’une nouvelle vie. La lecture de cette oeuvre m’a un peu agacée, car j’ai encore eu l’impression de me plonger dans un livre de croissance personnelle déguisé en roman. L’intrigue est un peu tirée par les cheveux. Malgré tout, les enseignements qu’on y retrouve sont bienveillants et pertinents. C’est juste peu subtil par moments.
- Billydéki, par Sonia Perron. En 1945, dans un pensionnat pour Amérindiens du Nord de l’Ontario, Billydéki et le Petit, deux petits garçons de 13 ans, disparaissent dans la nature. 25 ans plus tard, Thomas Laurin, un ancien prêtre alcoolique, se décide à révéler à un jeune enquêteur et à collègue ce dont il a été témoin. Ceux-ci tenteront de résoudre le mystère au cœur de cette histoire sordide. J’ai lu ce livre d’une traite. C’est triste, bouleversant même, la réalité de l’acculturation des Autochtones et de toutes les horreurs que la société et la religion ont permis qu’ils subissent.
- Monstres et fantômes, collectif sous la direction de Stéphane Dompierre. Recueil de nouvelles d’horreur rédigé par des écrivaines dont ce n’est pas le genre de prédilection. Avec entre autres des textes de Mélikah Abdelmoumen, Jade Bérubé, Fanny Bloom et Stéphanie Boulay. Je n’ai pas le coeur assez solide pour lire des histoires comme celles-ci: dégoûtantes, sombres, effrayantes. J’ai sauté certains passages qui me soulevaient littéralement le coeur. Pour lecteurs avertis seulement.
- Une affection rare, par Catherine Lemieux. Une jeune nageuse de Québec a développé une maladie orpheline, qui fait que des algues se développent à l’intérieur d’elle. L’œuvre alterne entre des passages où elle aborde ses séances de nage sans ponctuation, laissant une impression d’essoufflement, et le cours de sa vie, alors qu’elle développe une amitié noire et avec une autre jeune qui se veut marginale.
- Birdie, par Tracey Lindberg. Bernice Meetoos, une Cri d’un certain âge, est plongée dans un état presque catatonique depuis un moment. Alors que sa cousine et sa tante viennent en prendre soin, on entreprend avec elle un long voyage intérieur à travers les époques et les villes où elle a vécu. Très touchant.
- Toi et moi ça fait six, par Amy Lachapelle. Une écrivaine pigiste devient amoureuse d’un père monoparental de quatre enfants. Œuvre de littérature douce-amère avec un nouveau point de vue, en tout cas pour moi: celui de la belle-mère. Léger à souhait.
- Être du monde, par Maryse Rouy. Deux récits se chevauchent: celui du voyage de l’auteure, qui entreprend la traversée de l’Atlantique sur un cargo pour écrire, et la douloureuse réalité liée à l’accompagnement de sa mère, atteinte de la maladie de Lou Gerhig, jusqu’à ses derniers jours. J’ai dévoré ce livre passionnément. Autant sa traversée transformée en retraite d’écriture ponctuée de rendez-vous quotidiens avec le lever du soleil m’a charmée, autant j’ai été émue par ses propos d’aidante naturelle avec sa mère. Je dois avouer que je me suis aussi reconnue dans certains passages.
- La page manquante, par Valérie Langlois. Roman inspiré de la réalité de l’auteure, qui a vécu quelque chose de très semblable. Salomé Gauthier se réveille dans un lit d’hôpital avec d’importants trous de mémoire et apprend qu’elle a passé plusieurs semaines dans le coma. À cause d’une encéphalite, maladie orpheline très rare, elle doit réapprendre à marcher, à parler, à ressentir. En parallèle, on lit sa réadaption et les événements qui l’y ont conduite. J’ai trouvé ce livre aussi bouleversant que bien écrit. Encore une oeuvre à laquelle je me suis identifiée pour avoir vécu des faits semblables (une hospitalisation quand même vraiment moins longue), notamment par rapport à la douloureuse conscience de la fragilité de la vie, de la santé et de ce qu’on croit acquis.
- Déterrer les os, par Fanie Demeule. Le lecteur est plongé dans l’esprit troublé de la narratrice pas toujours fiable, aux prises avec un trouble alimentaire qui l’amène à vouloir maîtriser son corps. Jeûne, activité physique compulsive, tous les moyens sont bons pour arriver à faire saillir de plus en plus son squelette. Les rares fois où elle cherche de l’aide extérieure, les gens ne semblent pas la croire ou l’entendre. J’ai voyagé entre le dégoût et la fascination pour ce personnage tout au long de ma lecture sans jamais arriver à me décider.
- 13: une aventure d’Eddie Flynn, par Steve Cavanagh. Énorme coup de coeur pour ce thriller juridique extrêmement bien ficelé. Robert Solomon, vedette montante d’Hollywood, est accusé à tort du double meurtre de sa femme Ariella Bloom et de Carl Tozer, le chef de la sécurité qu’il employait. Le meurtrier manoeuvre pour intégrer le jury et le manipuler, mais les choses ne se dérouleront pas comme il le prévoyait. Le point de vue alterne entre celui de l’assassin et celui d’Eddie Flynn, avocat talentueux engagé pour aider à disculper l’acteur. L’intrigue est vraiment bien construite, cet auteur est une belle découverte. Je suis triste que la bibliothèque numérique n’ait qu’un seul titre de cette série.
- Faut que je te parle, par Debbie Lynch White. Sympathiques chroniques sans prétention rédigées sur un ton intime où l’auteure aborde des sujets variés qui l’émeuvent, la font se questionner, se fâcher, la troublent.
- Mlle Samedi Soir, par Heather O’Neil. Les jumeaux Nouschka et Nicolas Tremblay vivent avec leur grand-père dans un minuscule appartement du boulevard Saint-Laurent. Seule descendance du légendaire Étienne Tremblay, célèbre pour ses truculentes chansons sur la classe ouvrière et sa réputation de bon vivant, frère et soeur sont désespérément immoraux et d’un charme irrésistible. Élevés sous les projecteurs, les inséparables n’ont jamais pu se résoudre à céder à l’ordinaire. J’ai eu un peu de mal à accrocher un peu, l’univers des personnages est vraiment particulier. Ça m’a un peu fait penser à C’est pas moi, je le jure!
- Avec pas une cenne, par Mélissa Verrault (direction littéraire). Avec des histoires de Jean-François Provençal, Kadidja Haïdara, Juliana Léveillé-Trudel. Charmant collectif autour de l'envie de l'ailleurs, du voyage, avec peu de moyens et beaucoup d'aventures!
- La petite Rose de Halley, par Rober Racine. Gregory, un chercheur en radiologie, reçoit une lettre selon laquelle il aurait assassiné un bébé de douze mois il y a soixante ans. Il n’a aucun souvenir de l’événement, mais en est évidemment profondément troublé. À ses réflexions troublées se superposent celles de sa femme, Tania, et de sa fille Marie. Je n’ai vraiment pas accroché à l’intrigue. Ce livre m’a laissé une impression de fouillis, de réflexions et d’impressions éparses. La fin déroutante a un peu racheté cette lecture pénible, mais pas tout à fait.
- Gamine, par Mary Marleyne. Alors qu’on suit successivement Laura, Gamine, puis Alice, dans un petit village fictif de Charlevoix principalement, on assiste à l’évolution (parfois aussi à la non-évolution) du Québec, de la technologie, des mentalités. Amours interdites, prostitution, violence envers les femmes et paradoxes religieux sont autant de sujets traités par ce livre. Mis à part la conclusion, que j’ai trouvée un peu en queue de poisson, ça m’a bien plu.
- Dans le ventre, collectif par Mélikah Abdelmoumen, Anaïs Barbeau-Lavalette et Alexia Bürger. Collectif de voix principalement féminines (un homme a rédigé un texte) abordant avec beaucoup de justesse ce moment tellement charnière autour de la naissance, l’avant, le pendant et parfois l’après. Malgré les plumes différentes, j’ai trouvé que les textes allaient bien ensemble, qu’il n’y avait pas de rupture de ton. Ça m’a rappelé avec un peu de nostalgie les deux fois où j’ai mis un enfant au monde.
- La neuvième heure, par Alice McDermott. La vie d’une femme change quand son mari se suicide en ouvrant le gaz, alors qu’elle est enceinte et partie en promenade. Elle devient assistante à la laverie de religieuses et y élève son bébé. J’ai été perdue un peu par moments dans les changements de narration qui ne m’apparaissaient pas toujours clairs. Néanmoins, j’ai trouvé que c’était un bon divertissement, qu’il y avait là de belles réflexions, des images évocatrices et dépeintes très habilement. Il faudra que je le relise peut-être pour mieux saisir certaines choses dont j’ai l’impression qu’elles m’ont échappé.
- I am I am I am, par Maggie O’Farrell. Dix-sept rencontres avec la mort. Une femme parle de sa vie et de ses expériences à travers 17 fois où elle-même ou quelqu’un qu’elle aime a frôlé la mort. Presque chaque section comporte un nom de partie du corps comme titre. C’est vraiment très bien écrit. On a l’impression d’être avec la narratrice quand elle décrit un moment terrifiant. On peut se reconnaître dans certaines peurs, certaines situations qu’elle dépeint. J’aimerais lire d’autres œuvres de cette auteure.
- Bret Easton Ellis et les autres chiens. À Barcelone, Araceli, une étudiante en traduction vivant avec sa mère, invente les vies possibles de sa voisine du dessous, la mystérieuse Alba Cambo. C’est une écrivaine peu liante, de qui elle ne sait rien. À travers de petites histoires, dans lesquelles elle se met parfois aussi en scène, on erre dans les dédales sombres de son imagination.
- Dave Morissette. Arrêter le temps, par Geneviève Papineau. Trois générations d’hommes font le pèlerinage de Compostelle à vélo. Occasion pour le narrateur de se remettre en question, de réfléchir à ses différents rôles dans sa vie! Cette lecture m’a encore plus donné le goût de faire ce célèbre parcours à pied un jour!!
- Les retranchées, par Fannie Britt. Suite de la réflexion amorcée par la même auteure dans Les tranchées. Celle-ci porte sur la famille cette fois, sur les idéaux de perfection que la société et les médias sociaux véhiculent, sur la pression qu’on se met en tant que parent, sur le défi colossal que ça représente d’élever des enfants, et de vouloir le faire sans reproduire certains stéréotypes sociétaux dans ce qu’on leur transmet.
- Chercher Sam, par Sophie Bienvenu. Un jeune sans-abri perd sa précieuse chienne. Comme un grand coup au cœur, je n’ai pas du tout vu venir la grande séduction que ce livre a opérée sur moi. Ouf.
- Il pleuvait des oiseaux, par Jocelyne Saucier. Une photographe à la recherche d’un vieil homme fait la connaissance d’ermites menant une vie hors du temps dans les bois. Charmant.
- Présumée disparue, par Susie Steiner. En Angleterre, une jeune fille de très bonne famille disparaît dans des conditions obscures. Les points de vue alternent entre ceux de l’inspectrice, de sa mère et d’autres personnages. Un suspense qui s’annonçait moyen et qui finalement m’a tenue en haleine presque jusqu’à la fin!
- Betsi Larousse, par Louis Hamelin. Sur la route, un homme au volant voit son destin bouleversé quand un original s’encastre dans sa voiture. Les événements l’amènent ensuite à rencontrer une chanteuse populaire, la Betsi du titre. S’en suivent une série de péripéties rocambolesques. Malgré la poésie se dégageant de certaines formulations, ça m'a plutôt déplu. Les phrases parfois interminables, tout comme les nombreuses digressions, m’ont fait décrocher.
- Quelques heures à tuer, par Heidi Pitlor. Le lendemain de la plus grosse dispute de l’histoire de leur mariage, l’épouse de Lovell, Hannah, disparaît. Alors que d’une part, on suit ceux qui restent, on vit aussi la journée du point de vue d’Hannah avant qu’elle soit portée disparue. Très touchant.
- Le porto d’un gars de l’Ontario, par Patrice Gilbert. On suit Gratien Beauséjour, petit gars ambitieux de St-Michel-des-Saints, de sa naissance au summum de son ascension sociale. Ça se passe dans une époque un peu antérieure à la nôtre. J’ai trouvé certains bouts longuets mais dans l’ensemble c’est un bon divertissement.
- Moi, ce que j’aime, c’est les monstres, par Emil Ferris. Karen est une jeune amatrice de monstres et de bandes dessinées qui habite à Chicago avec sa mère et son frère dans les années 1960. Quand sa gentille voisine du dessus, Anka, meurt dans des circonstances mystérieuses, elle décide de faire enquête. Œuvre d’art époustouflante renfermant plein de réflexions sur la place des filles et des femmes dans la société, sur la marginalité, le racisme. J’ai été littéralement conquise et j’attends la suite avec impatience.
- Sclérose en plaques et talons aiguilles: dépasser la maladie et renouer avec son équilibre, par Charlotte Tourmente. Témoignage d'une docteure française qui a appris à vivre positivement avec la sclérose en plaques. Ce livre avait la douloureuse tâche de succéder à mon coup de foudre Moi, ce que j'aime, c'est les monstres, alors il m'a forcément paru plus fade, même si l'un n'a rien à voir avec l'autre. Son parcours est intéressant, seulement le passage en forme de bilans à la fin m'a paru un peu longuet.
- La chambre verte, par Martine Desjardins. La vie de la famille Delorme, qui vénère littéralement l’argent et en fait une religion, est racontée du point de vue de leur maison mystérieuse dotée de multiples serrures. Leur tranquillité est troublée par l’arrivée de Penny Sterling, une jeune intrigante. J’ai beaucoup aimé ce livre rempli d’humour et d’ironie.
- Station Eleven, par Emily St-John Mandel. Après que la grippe de Géorgie ait décimé une grande partie de l’humanité, la technologie et la modernité ont pour ainsi dire disparu de la surface de la Terre. Une troupe de théâtre ambulante, la Symphonie itinérante voyage pour divertir les gens avec des pièces, parce que survivre ne suffit pas. Le temps du récit voyage entre avant cette apocalypse et après, autour d’un acteur originaire d’une petite île. Malgré un sujet sombre, ce roman a su me charmer.
- Six degrés de liberté, par Nicolas Dickner. Les destins d’une jeune fille curieuse et allumée, d’un hacker agoraphobe, d’une employée de la GRC qui égrène jour après jour le temps qu’il lui reste à occuper son emploi s’entrecroisent dans un récit savoureux, à la fois lourd et léger, sur la géographie, la mobilité, la technologie.
- Taqawan, par Éric Plamondon. Taqawan est une histoire de pêche et d’affrontements. Ce livre parle de nationaliste, d’acculturation, d’injustice et de droits bafoués. J’ai eu du mal à suivre l’intrigue par moments. Comme les époques et les narrateurs s’entrecoupent, je trouvais que certaines transitions n’étaient pas toujours fluides, c’est peut-être pour ça que je me suis sentie un peu perdue.
- Aidez-moi, par Sylvain Marcel. Ce comédien québécois prend la plume pour raconter sa descente aux enfers, puis son chemin vers la rédemption. On ne saura pas tout, on n’a pas besoin de tout savoir. Mais j’ai aimé lire ce livre, que j’ai trouvé authentique. On sent que l’auteur a rédigé de lui-même, qu’il n’a pas engagé quelqu’un d’autre pour le faire. On sent sa voix.
- La disparition d’Annie Thorne, par C.J. Tudor. Quand Joseph était plus jeune, sa sœur a disparu pendant 48 h avant de réapparaître. Des années plus tard, beaucoup d’eau a coulé sous les ponts et il reçoit un courriel annonçant que ce qui est arrivé à sa sœur recommence. Il retourne alors sur les lieux de son enfance pour tirer les choses au clair. Savoureux thriller que j’ai dévoré en 24 heures.
- Annabel, par Kathleen Winter. Un enfant du Labrador naît hermaphrodite, et le sexe qu’on lui attribue est uniquement fondé sur la taille en centimètres de son pénis. Ses parents lui cachent longtemps ce qu’il est et le laissent grandir avec ses questions et son ambivalence, ce qui va de pair avec de nombreux questionnements. Je n’ai pas tant accroché et la 3e partie me semblait un peu détachée du reste.
- Dans son ombre, par Chrystine Brouillet. On suit un homme d'affaires ambitieux avec des secrets à travers les années, marié avec une femme un peu amère. Ensemble, ils ont un couple de jumelles qui se différencient l'une de l'autre en vieillissant. Cette oeuvre m'a un peu moins plu que le reste de la série. J'ai trouvé un des éléments moins crédibles, peut-être parce que l'explication ne me satisfaisait pas, même s'il n'y a peut-être tout simplement pas d'explication.
- La cage dorée, par Camilla Lackberg. Une femme intelligente et ambitieuse a renoncé à tout pour son mari dont elle est éperdument amoureuse. Elle est devenue femme au foyer, s'est empâtée et sent qu'elle ne lui plaît plus. Un jour, sa vie bascule et cela l'amène à se reconstruire. Malgré la trame qui pourrait sembler convenue, le récit réserve au lecteur plusieurs rebondissements que je n'ai vraiment pas vus venir. Excellent.
- Le journal de ma disparition, par Camilla Grebe. Quand un crime survient dans sa ville natale, la policière Malin y est dépêchée pour faire enquête. Ce retour aux sources la conduit, bien malgré elle, à remettre en question tout ce qu'elle croit souhaiter et savoir. La narration alterne habilement entre la conscience de plusieurs personnages. Mis à part un cliché très prévisible à la Harlequin, ce roman policier m'a vraiment séduite.
- Marcher sur un lego et autres raisons d’aimer la vie, par Stéphane Dompierre. Recueil de petites réflexions sur une multitude de sujets, dont l’absurdité de certaines expressions. J’ai souvent ri toute seule.
- Le père de nos pères, par Bernard Weber. À la suite de l’assassinat d’un scientifique, une jeune journaliste impétueuse enquête sur sa mort et sur rien de moins que le chaînon manquant. Ce livre m’a eue petit à petit, j’ai eu du mal à accrocher au début parce que je ne voyais pas où ça allait dans l’alternance entre le temps du récit et la narration du « IL ».
- Au royaume des aveugles, par Louise Penny. Nouvel opus mettant en scène le policier Armand Gamache, alors que celui-ci a été déclaré liquidateur testamentaire avec deux autres personnes qui ne connaissaient pas du tout la défunte. Ça se lit trop vite!
- Après la chute, par Dennis Lehane. L’histoire commence dans un moment très dramatique de la vie de Rachel Child, puis on retourne en arrière pour voir comment elle en est arrivée là. Cette exjournaliste aux prises avec des problèmes d’anxiété et d’agoraphobie a contenu la gloire, mais aussi les tourments d’une existence avec une mère rigide qui lui a dissimulé l’identité de son père. Un autre Dennis Lehane que je n’ai pas voulu lâcher. Seule la fin ouverte m’a laissée un peu sur ma faim sans mauvais jeux de mots.
- Garage Molinari, par Jean-François Beauchemin. Le résumé vendait cet ouvrage comme un incontournable et j’avoue que j’ai été déçue. Le narrateur, un homme dans la vingtaine, a une voix et des propos qui ressemblent à ceux de l’enfant Momo dans La vie devant soi. Peut-être parce qu’il est forcé de grandir d’un seul coup au décès de sa mère, alors qu’il doit prendre soin de son demi-frère. Je dois quand même reconnaître qu’il y a de belles images poétiques dans sa façon de dire les choses.
- C’est encore loin, le bonheur, par Amélie Baumann-Thiriez. Une jeune femme décide de quitter son amoureux des 7 dernières années pour partir en Inde parce qu’elle ne sait plus où elle en est par rapport à elle-même et dans leur relation. Elle trouve la réponse à plusieurs de ses questions dans ce voyage initiatique. Ce roman se démarque des autres à mon avis, car j’ai trouvé les réflexions moins appuyées, la morale plus subtile. Ça donne envie de voyager.
- Pour réussir un poulet, par Fabien Cloutier. Je pense que ce serait plus facile de voir la pièce plutôt que de la lire. Avec toutes ces voix mélangées qui ne se parlent pas nécessairement, je trouvais ça dur à suivre. J’avais le goût de mettre deux étoiles, mais ce n’est pas que ce n’est pas bien écrit, c’est juste que tous ces personnages tout croches, un peu niais, qui essaient plus ou moins de s’en sortir, ça m’a perturbée, et j’ai trouvé la fin dégueulasse.
- La femme sans ombre, par Christine Férêt-Fleury. Anonyme, distante et discrète, la femme sans ombre tueuse à gages n’a qu’une seule passion: l’opéra. Son monde ordonné et impersonnel bascule quand on lui donne une certaine cible. La narration oscille habilement entre un tu renvoyant à la tueuse et un narrateur omniscient qui décrit le monde de la personne qu’elle doit tuer. Les références au monde musical classique foisonnent et sont charmantes. Ça se lit beaucoup beaucoup trop vite!
- À la recherche d’Alice Love, par Liane Moriarty. Après un coup sur la tête pendant son cours de step, Alice Love perd la mémoire et croit être en 1998 au lieu de 2008. Ça l’amène à redécouvrir ses enfants et sa relation avec ses proches. Le fait qu’elle est en plein divorce lui saute au visage. Ce livre à l’allure légère est plein de mystères, je l’ai dévoré pour les découvrir un à un!
- Royal, par Jean-Philippe Baril-Guérard. Les tribulations d’un jeune perfectionniste de bonne famille étudiant en droit qui ne vise rien de moins que le sommet.
- En sacrifice à Moloch, par Asa Larsson. Les restes d’un homme sont découverts dans un ours. Plus tard, sa fille est trouvée assassinée dans son lit, le mot « Putain » écrit sur un mur. Une enquête est lancée, à laquelle prend part notamment Rebecka Martinsson. Des liens sont faits avec d’autres meurtres du passé. Un autre roman policier nordique que j’ai lu avec plaisir. Je me suis aperçue ensuite qu’il fait partie d’une série. J’espère avoir le bonheur d’en lire plus.
- Un cri sous la glace, par Camilla Grebe. Je retrouve à rebours certains personnages du Journal de ma disparition. On fait appel à Hanne en tant que consultante parce qu’un meurtre commis au temps du récit a d’étranges points communs avec un autre qui s’est produit il y a dix ans. Un autre mystère qui se dénoue lentement et que je n’ai pas vu venir.
- Roux clair naturel, par Fanie Demeules. La narratrice de Déterrer les os perd peu à peu le contrôle quand elle se crée une identité mensongère de rousse. Vraiment troublant et malaisant à lire.
- L’autre Jeanne, par Marie Larocque. À Montréal, en 1988, Jeanne sort d’un centre d’accueil avec des envies de liberté et d’écriture. Avec un aller simple, elle part pour Paris et l’aventure, laissant derrière une famille pour le moins dysfonctionnelle. Lecture agréable, mais j’ai trouvé ça nettement moins flamboyant que le laissait présumer le résumé.
- Après Anna, par Alex Lake. La vie de Julia Crowne, sur le point de divorcer d’avec son mari qu’elle trouve ennuyeux, bascule quand sa fille Anna disparaît à la sortie de l’école, en partie par sa faute. J’ai dévoré ce thriller en une nuit, happée par son rythme haletant. Je n’aurais jamais pu prédire le dénouement!
- Chaos, par Patricia Cornwell. J’ai retrouvé avec beaucoup de plaisir l’anatomopathologiste Kay Scarpetta, le grand flic Marino, sa nièce, la géniale Lucy, et son mari, le profiteur Benton. L’histoire se déroule à Boston, de nos jours, et met en scène une série de morts mystérieuses et rapprochées. Une belle lecture de vacances.
- La mort d’une princesse, par India Desjardins. Parallèlement à un certain nombre de déceptions amoureuses, une jeune femme férue de relations publiques fait fonctionner sa compagnie avec passion et énergie. Puis, à mesure que les années de célibat s’enchaînent et que les médias sociaux évoluent, sa carapace épaissit. J’ai aimé l’humour parfois sarcastique, la façon peu commune d’aborder ce genre de thème, la réflexion sur comment la technologie a changé notre rapport au monde. Malgré ses propos quand même cyniques, ce livre m’a paru rafraîchissant.
- Tant que dure ta colère, par Asa Larsson. Un autre roman policier nordique (j’en lis pas mal ces temps-ci) qui m’a permis de renouer avec Rebecka Martinsson et ses collègues dans un temps qui précède En sacrifice à Moloch. Le mystère à résoudre est la mort d’une jeune fille retrouvée près d’un cours d’eau. La narration du point de vue de cette dernière, même après son décès est très efficace et m’a semblé originale.
- Rang de la Croix, par Katia Gagnon. Quatre générations de femmes connaissent un destin tragique au cœur d’une maison située dans un coin reculé du Témiscouata. Sombre et glauque à souhait.
- L’Ordre du Méchoui, par Lionel Noël. En Europe, un peu avant les années 1900, un jeune orphelin devient l’apprenti d’un rôtisseur allemand et entre dans le monde mystérieux de l’Ordre du méchoui. Cette organisation internationale, dotée de sa langue et de ses codes, deviendra à la fois une famille et un mode de vie pour lui. Du Japon, en passant par l’Angleterre et le Québec, l’art de la broche le conduit à travers le monde et sur les lieux d’événements historiques célèbres. Je l’ignorais en le choisissant, mais certaines parties du récit se déroulent à Boston et à Newport, dans des endroits que j’ai visités au moment de la lecture. Œuvre à la fois passionnante et surprenante!
- Incursion au cœur des mœurs d’un peuple autochtone, les Sames, entre la Norvège et la Suède et dont la survie dépend en majorité de l’élevage des rennes. Lorsqu’Anna est appelée en renfort au secours d’un cousin éloigné, elle doit retourner auprès de cette part de sa famille qu’elle connaît peu, ayant grandi loin d’eux. Rapidement, on voit que rien n’est ni noir ni blanc et qu’on nage en pleine zone grise. Les descriptions de lutte contre les éléments glaciaux sont saisissantes.
- La piste noire, par Asa Larsson. On retrouve Rebecka Martinsson après sa descente aux enfers. Elle obtient une chance de reprendre le travail par l'intermédiaire d'un poste d'assistante au procureur. Je poursuis ma lecture à rebours de cette galerie de personnages. Je n'arrive pas à mettre le doigt exactement dessus, mais cet opus m'a semblé moins réussi que les autres. Le rythme est moins haletant, il y a des longueurs. Mais ça reste une bonne lecture.
- À l’abri des hommes et des choses, par Stéphanie Boulay. Une jeune déficiente intellectuelle raconte son quotidien avec Titi, la femme qui prend soin d’elle avec un langage à la fois naïf et poétique. J’ai fini par me lasser un peu de ce livre, surtout dans la 2e moitié, je ne saurais dire précisément pourquoi. Et la fin m’a laissée un peu sur ma fin, peut-être parce que j’aurais préféré savoir plus ce qu’il advient des personnages.
- Le sang versé, par Asa Larsson. J'aurai presque lu toute la suite à l'envers, puisque je commencerai le tout premier ce soir. On retrouve Rebecka, alors qu'elle prend un arrêt de travail après avoir accompagné un collègue dans une petite banlieue pour accomplir de menues tâches. Le meurtre d'une femme pasteur est l'affaire au coeur de ce récit, et l'auteure nous tient en haleine jusqu'à la fin... sauf si vous lisez la série un peu n'importe comment, comme moi, mais je n'ai quand même eu souvenir de l'issue que vers les trois quarts.
- Horreur boréale, par Asa Larsson. Enfin, je comprends plein de détails sur Rebecka Martinsson, ce qui a forgé sa personnalité, ses façons de réagir. La prémisse est l’assassinat d’un prêtre d’une communauté à laquelle elle a appartenu, prêtre nommé Viktor, et l’appel au secours de Sanna, sa sœur.
- La 1re fois qu’on m’a embrassée, je suis morte, par Colleen Oakley. Jubilee est atteinte d’une maladie très rare: elle est allergique aux contacts physiques avec les autres. Après un incident grave au secondaire où elle échappe de peu à la mort, elle vit en recluse pendant des années. Mais le décès de sa mère l’oblige à se trouver du travail et donc, à sortir de chez elle. C’est à la bibliothèque que sa vie va commencer à changer. Loin d’être une lecture un peu cucul-la-praline comme je l’avais escompté au départ, ce roman contient de belles réflexions sur la littérature, la peur et l’amour.
- L’amie prodigieuse tome 1, par Elena Ferrante. Les tribulations de deux jeunes Italiennes qui se lient d'amitié. Elles sont très différentes l'une de l'autre, mais liées par l'amour du savoir.
- Soeurs désespérées, par Caroline Langevin. Eloïse, la soeur aînée de Stéphanie, tente de faire échouer le projet de mariage de sa petite soeur avec un jeune homme qu'elle connaît à peine. Évidemment, elle apprend des tas de choses sur elle-même en cours de route! Malgré certains aspects de l'intrigue un peu prévisibles ou tirés par les cheveux. j'ai trouvé cette lecture distrayante.
- Monogamies, ou comment une chanteuse country a fucké ma vie sexuelle, par Jolène Ruest. Ce livre m’a jetée par terre. L’auteure a vraiment une voix. On sent une ambiance particulière en lisant. On voit l’appartement en désordre de la narratrice, Jolène. On entend la musique qu’elle écoute avec ses amis Pouliche et Bear. On les voit trasher dans les mosh pits de bands punks ou métal, dans des bars semi-miteux. Jolène avance dans la vie en se questionnant. Elle s’interroge sur la monogamie, sur la relation de Dolly Parton (son prénom provient d’une de ses chansons) avec son mari Carl. La langue est souvent crue, parfois vulgaire, sans jamais que ça sonne emprunté ou artificiel.
- L’amie prodigieuse, tome 2: le nouveau nom, par Elena Ferrante. Alerte aux divulgâcheurs! Nous retrouvons Lina et Lenu, juste après le mariage de la première, alors qu’elle découvre que son époux tout neuf l’a trahie. Malgré quelques longueurs, j’ai bien aimé ce second tome. Les personnages passent à travers toutes sortes d’épreuves et cheminent dans le développement de leur personnalité et de leur intellect. Plusieurs rebondissements attendent le lecteur dans le détour.
- Dis-moi qui doit mourir, par Marc-André Chabot. La vie d’Antoine bascule quand il sauve la vie d’un mafieux. Celui-ci se retrouve à lui devoir 5 morts. Le livre contient certaines réflexions plutôt prévisibles, mais nous réussit quand même à nous amener là où on ne l’attendait pas.
- Un parfum de cèdre, par Ann-Marie MacDonald. Saga familiale multiethnique se déroulant à Cap Breton et à New York. On suit plusieurs générations de personnages complexes dans leurs espérances, leurs souffrances, leurs talents et toutes leurs imperfections.
- Stalkeuses, sous la direction de Fanie Demeule. D'un texte à l'autre, on explore la psyché et les failles de femmes troublées, obsédées par quelqu'un ou quelque chose. C'est glauque, malaisant, troublant.
- Comment j’ai vaincu la douleur et l’inflammation chronique par l’alimentation, par Jacqueline Lagacé. L’auteure a rédigé cet ouvrage pendant plus de deux ans à la suite de la découverte des travaux du Dr Seignalet. C’est la lutte contre l’arthrite et l’arthrose, très invalidantes, qui l’a conduite à chercher des solutions autres que médicamenteuses pour cesser de souffrir. Lagacé prend le temps de bien expliquer sa démarche, les résultats obtenus et les fondements des travaux de Seignalet. Ce n’est toutefois par une lecture de chevet, puisque les raisonnements scientifiques sont très peu vulgarisés et il faut rester bien concentré pour ne pas se perdre au détour des explications.
- Ghetto X, par Martin Michaud. J'ai retrouvé Victor Lessard après qu'il ait démissionné de la police. Il travaille maintenant à la sécurité du Casino de Montréal. Quand son expartenaire, Jacinthe Taillon, l'interpelle pour l'aider à résoudre un mystérieux assassinat, il met le doigt dans un engrenage qui l'amènera à replonger dans son douloureux passé. Michaud signe un autre opus rédigé avec beaucoup de maîtrise du suspense et de la tension.
- Docteur Sleep, par Stephen King. L’histoire de Docteur Sleep commence quelques années après celle de L’enfant lumière du même auteur. On revoit assez brièvement Danny Torrance enfant avec sa mère Wendy. Puis, la déchéance vient alors que son don est toujours aussi puissant, jusqu’à ce qu’il touche le fond et atteigne la rédemption. Il rencontre alors une enfant comme lui, mais encore plus puissante. Celle-ci sera en danger en raison de vilains qui se nourrissent de l’essence de gamins prodiges comme elle. Écrit avec brio, ce roman se lit pratiquement tout seul. Quand on pense qu’on a atteint un paroxysme de suspense, quelque chose de nouveau encore se révèle à nous.
- L’amie prodigieuse, tome 3, par Elena Ferrante. Elena poursuit sa narration sur son passé et celui de Lila, alors qu’elle cherche de plus en plus à se définir comme individu et indépendamment de son amie de toujours. J’ai trouvé cet ouvrage rempli de réflexions exigeantes. Il nécessite une attention soutenue.
- Ouvrir son cœur, par Alexie Morin. J’ai lu lentement ce livre parce que je l’ai carrément mis sur pause pour en lire 2-3 autres que j’avais de la bibliothèque. Mais aussi, j’ai espacé mes lectures parce que c’est très lourd, cette solitude, ce désespoir, ces mauvais souvenirs. Même si c’est bien écrit. Surtout parce que c’est bien écrit. Touchant, troublant, étouffant récit d’autofiction se penchant sur les moments de vulnérabilité qui ont marqué la jeunesse de l’auteure. C’est lourd, c’est poétique, c’est d’une redoutable efficacité. Je m’y suis reconnue autant dans certaines ambiances des années 1990 que dans des passages de noirceur et d’anxiété.
- Les choses brisées, par Catherine Côté. Succession de moments furtifs pétris de doutes, de grisaille, de non-dits et parfois, de mystères. Certains textes sont vraiment mieux réussis que d’autres, et m’ont fait me demander ce qui arriverait ensuite.
- Bad boys, sous la direction de Maude Veilleux. J’ai eu une nette impression de fausse représentation en lisant ce collectif. Sans doute parce que je m’attendais à parcourir des histoires de bad boys, alors que j’ai trouvé que les auteurs travaillaient à déconstruire cette figure. Ça donne des récits dépareillés que j’ai lus sans trop de plaisir.
- Tout comme les tortues, par Marie-Christine Chartier. Ariane et Samuel ont été des amis d’enfance très complices avant d’être des amoureux. L’histoire commence alors que leur relation s’est terminée depuis 1 an. Ariane revient d’un voyage en Amérique du Sud et Samuel est en relation avec Anaïs. Le récit est grandement enrichi par le fait que la narration est partagée entre les trois protagonistes. Ça contribue à insuffler une certaine originalité à un thème, la rupture, qui a déjà été traité des milliards de fois.
- Zodiaque, collectif sous la direction d’Ariane Lessard et Sébastien Dulude. Lecture très polarisée de ce collectif autour d’un sujet qui ne me rejoint pas tellement d’emblée. Autant j’ai trouvé certains récits vraiment très ordinaires, autant ceux de Catherine Mavrikakis et de Marjolaine Beauchamp m’ont conquise. Mention spéciale à ce dernier, plus près de la bande dessinée et qui m’a frappée de plein fouet. Les images sont très parlantes.
- Alice au pays des merveilles, par Lewis Carol. Relecture pour me préparer au défi évasion que je ferai le 22 novembre pour mon party de bureau. Peut-être une question d’état d’esprit, la lecture ne m’a pas enchantée comme la dernière fois. Alice et les personnages farfelus me tapaient sur les nerfs un peu.
- L’amie prodigieuse. L’enfant disparue, par Elena Ferrante. À mon avis, c'est de loin le tome le plus passionnant de la série. Plus j’ai progressé dans ma lecture, moins je pouvais facilement mettre le livre de côté. On continue de suivre Elena et Raphaëlla, alors qu'elles font leur chemin dans la vie. En même temps, elles vivront une grossesse et beaucoup beaucoup plus. L'ouvrage se termine à peu près en même temps qu'Elena finit de raconter sa vie et son amitié avec Lila, et me laisse songeuse.
- Le début des petites étincelles, par Amy Lachapelle. Lorsque le conjoint de Roxanne Leblanc lui annonce que c'est fini, sa vie bascule complètement. Avec cette rupture vient l'inévitable remise en question et un constat (en fait, plusieurs): sa vie est plate, plate, plate, comme elle le dit elle-même. C'est ce qui la pousse à quitter son Témiscamingue, laissant à son ex la garde de leur adolescente, pour Montréal. C'est un livre léger et divertissant, mais plusieurs péripéties qui arrivent à la protagoniste sont un peu trop tirées par les cheveux ou "arrangées avec le gars des vues" à mon goût.
- Ta mort à moi, par David Goudreault. L'oeuvre de Goudreault est magistrale! Le récit porte sur Marie-Maude Pranesh-Lopez, et se promène entre ses journaux intimes, la voix d'un narrateur et des feuillets épars. Il erre entre les époques. Pranesh-Lopez est hantée par un trou blanc qui l'amène à toujours fuir en avant. Être aussi complexe que génial, elle avance sur une voie d'autodestruction. Voilà un livre que j'aimerais relire pour l'analyser avec mon oeil de littéraire, si seulement j'avais plus de temps!
- Croc fendu, par Tanya Tagaq Oeuvre hybride entre le roman et la poésie, Croc fendu se déroule dans l'univers nordique d'une jeune fille du Nunavut dans les années 1970. Les pages sont entrecoupées de dessins qui font un peu penser à des bandes dessinées. J'ai par moments décroché dans les bouts plus ésotériques, mais je dois reconnaître que j'ai été fascinée par ce monde qui m'est si étranger, qui paraît, dans l'ensemble, raconté avec des accents de vérité.
- Enterrer la lune, par Andrée Poulin. Je n’étais pas tellement attirée par ce livre, qui porte sur tous les problèmes qu’entraîne l’absence de toilettes dans un village indien. Mais je me suis laissée prendre au jeu. Narré du point de vue d’une petite fille et joliment illustré, je l’ai dévoré rapidement et j’ai pris conscience de l’ampleur de ce problème mondial.
- Miriam Toews, Pauvres petits chagrins. Livre reçu dans le contexte de mon échange de cadeaux de club de lecture. La relation complexe et pleine d’amour de deux sœurs mennonites originaires du Manitoba, est marquée par le profond désir de mort de l’une d’entre elles. C’est curieusement assez positif pour un livre sur le suicide. La relation très étroite entre ses sœurs, avec l’humour, mais aussi toutes leur failles respectives, m’a beaucoup touchée.
- Le cahier noir, par Michel Tremblay. Aller voir La Duchesse de Langeais du même auteur au théâtre m’a donné l’idée de relire cette trilogie. Après toutes ces années, je m’attache encore à Céline Poulin. Cette waitress aînée d’une famille dysfonctionnelle travaille surtout de nuit au Sélect, où elle sert des guidounes, des paumés et des étudiants. Sa vie change à tout jamais quand elle accepte donner la réplique à une aspirante comédienne pour une audition. Je l’ai redévoré!
- Le cahier rouge, par Michel Tremblay. Je poursuis ma redécouverte. Céline est maintenant hôtesse dans la partie bordel du Boudoir, sur fond d'Expo 67. Quelle lecture savoureuse, les personnages, dans leurs travers et toute leur imperfection, sont vraiment quelque chose.
- Le cahier bleu, par Michel Tremblay. Ça faisait si longtemps (plus de 10 ans) que j'avais lu ce livre que j'avais complètement oublié les détails. J'ai refait avec Céline tout le chemin de son histoire avec le beau Gilbert Forget. Les préparatifs de l'Osstidcho et ses personnages que l'auteur dépeint en trame de fond ajoutent au charme du récit. Tristesse et amour s'entremêlent, et si un dénouement est atteint, la fin est quand même ouverte. J'aime Michel Tremblay. Que lire ou relire maintenant?
- Je suis une maudite Sauvagesse, par An Antane Kapesh. L’auteure dénonce avec une plume vitriolique la colonisation des Indiens, on parle même de génocide culturel de nos jours. Ce qu’elle raconte choque, bouleverse. Ce qui m’a un peu agacé, c’est qu’elle parle sans cesse de “le Blanc”. Je comprends qu’elle puisse nous concevoir comme tous les mêmes, et faire figurer tout ce qu’elle déteste dans une seule figure archétypale, mais je n’aime pas quand on met tous les œufs dans le même panier.
- L’hypnotiseur, par Lars Kepler. Je suis complètement charmée par Joona Linna, l’inspecteur créé par l’auteur à quatre mains Lars Kepler (le couple formé d’Alexander Ahndoril et d’Alexandra Coelho Ahndoril)! Dans ce premier tome (il y en a 7), Linna entraîne Erik Maria Bark, un psychiatre spécialisé dans le traitement des traumatismes majeurs, à rompre sa promesse de ne plus jamais hypnotiser. L’écriture est haletante, je n’arrêtais pas de me dire : «Encore un chapitre, puis j’arrête! » C’est une vraie drogue!
- Le pacte, par Lars Kepler. Mon coup de foudre pour les œuvres de Lars Kepler se confirme. Cette nouvelle enquête où une jeune femme pourtant sèche est retrouvée morte noyée sur un bateau m’a constamment amenée là où je ne l’attendais pas du tout. L’intrigue est exceptionnellement bien ficelée, c’est tout simplement brillant. Vivement le 3e!
- Bienvenue chez les Groulx, par Tara Lawson et Pascal Groulx. Rédigé en s’adressant en grande partie aux enfants Groulx, cet ouvrage nous décrit chacun des membres de la famille. On nous raconte la rencontre des parents. On répond aux questions que les gens leur posent le plus souvent et on donne plusieurs trucs. C’est léger dans l’ensemble et ça se lit très vite.
- Incurables, par Lars Kepler. Une jeune fille est retrouvée assassinée dans une chambre d’isolement d’un centre pour adolescentes en difficulté. Ses mains cachent son visage et elle a reçu de violents coups à la tête. Une autre jeune fille a disparu. Ces livres sont de vraies drogues! Il y a longtemps que je n’ai pas été aussi accro! Je passerais toutes mes soirées avec Joona Linna, l’inspecteur perspicace et têtu aux yeux gris. Vers la fin, les auteurs nous plongent dans son passé troublé. Ça promet pour le 4e!
Masonrie chez Agri bat
2 ansJe cherche un avocat depuis 10 ans qui est pas corrompu merci cordialement
Conseillère en stratégie des médias sociaux et en production audiovisuelle
4 ansBonjour! Désolée, je n'avais pas vu passer votre commentaire. Ce qui m'aide à lire autant, c'est que je passe beaucoup de temps dans l'autobus! Le premier livre que j'ai lu, c'est Le marchand de sable, par Lars Kepler.
Coordonnateur des bibliothèques de la Ville de Sherbrooke
4 ansWow, super belle liste. J'aimerais avoir le temps de lire autant de livres en une année. J'ai commencé La fiancée américaine pendant la période des Fêtes. Ça faisait longtemps que je voulais le lire celui-là. Quel sera ton premier livre en 2020?