"Mon cœur contre la terre" d'Éric de Kermel
Dans le roman "Mon cœur contre la terre" d'Éric de Kermel, le personnage principal Ana ( Nanouche pour les intimes ) entreprend un voyage intérieur qui la conduit à une profonde transformation personnelle. Ce récit fascinant offre un miroir précieux pour comprendre comment les principes de la neuroplasticité peuvent enrichir notre parcours de développement personnel ; Cette capacité du cerveau à se remodeler en réponse à l'expérience et à l'apprentissage.
Ecologue passionnée, Ana analyse l'impact des activités humaines sur l'environnement et la biodiversité. Mais le jour où elle commet une grave erreur, ses convictions vacillent et elle décide de quitter sa vie parisienne pour rejoindre la vallée de la Clarée, où elle a grandit.
L'auteur décrit cette merveilleuse vallée dans un passage : "Du côté de la permanence, il y a cette montagne, ce qu'elle porte en elle de mon histoire et qui m'offre mon meilleur miroir. Ceux qui me sont chers, même quand ils en partent, et y reviennent. Ce sont eux qui m'ont vue grandir et que je ne veux plus jamais oublier. J'aime reconnaître chez eux le regard qu'ils portaient sur l'Ana enfant. J'aime qu'ils ravivent en moi la flamme de l'origine. Qu'ils me rappellent la citation de Saint-Exupéry : "L'homme qui réussit sa vie est celui qui réalise ses rêves d'enfants". C'est cela que j'ai retrouvé dans ma vallée. J'ai retrouvé mon unité, le chemin perdu, la clarté sur ce chemin. C'est de là que vient son nom : la Clarée. C'est elle qui éclaire, qui renvoie la lumière, fait briller le ciel dans le mouvement de ses eaux. Autour de chaque feu <que j'allume dans la cheminée du refuge, je rassemble les Ana de huit, de seize, et de trente ans avec celle de cinquante"
Ce passage me ramène aussi à l'ANC, et aux motivations durables qu'on a tous portés enfants, et qui se sont probablement étouffées par un conditionnement lié à l'éducation, la culture, ou autres facteurs environnementaux.
Tout au long du livre, l'auteur montre également le chemin d'introspection, de reconnexion à l'essentiel et à la nature en particulier, de pleine conscience, et surtout de prise de recul. Ce dernier n'est tout autre qu'une des 6 dimensions du mode mental adaptatif de l'ANC, qui donne accès à la clairvoyance par accès à la conscience, et donc accès à la sérénité.
En parlant de "mental", voici un passage intéressant décrivant les entrailles de nos pensées "conscient", "inconscient", "impensé" :
" Une crise de foie, c'est quand on a trop mangé, une crise de foi, c'est quand on ne s'est pas assez nourri. Sur le chemin, les mal-nourris se goinfrent de silence, ils abusent de chaque émerveillement, ils se tendent vers le ciel comme s'ils ne s'étaient jamais totalement dépliés.
Je pense avec mes pieds.
Grâce à eux, pas à pas, je pense.
Au début je pense que je marche.
Puis je cesse d'y penser et continue de marcher.
Je continue de penser malgré tout.
Ne plus penser que je marche n'arrête ni mon pas ni ma pensée.
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À certains moments je me surprends à ne plus penser non plus. Où suis-je alors ?
Je découvre qu'il existe autre chose.
Un impensé qui habite quelque part au-delà de mes casiers. C'est comme la découverte de l'existence d'un grenier dans une maison que l'on croyait connaître.
L'impensé n'est pas l'inconscient. L'inconscient est dans le grenier dont il existe une clé.
Le grenier de l'impensé n'a pas de clé. Pourtant l'impensé n'est pas un grenier vide.
Par définition, quand il s'ouvre et qu'il devient pensé, il disparaît. "
Troublant, non ! À méditer : )
En conclusion, ce roman offre un récit inspirant qui illustre de manière poétique l'importance de l'écoute de ses émotions pour réguler ses comportements, et comment la nature peut être un allié puissant dans ce processus, offrant un cadre propice à la réflexion, à la transformation personnelle, et à une vie harmonieuse avec ses besoins et valeurs.
Belle lecture !