Mon tout dernier article Harvard sur un sujet fabuleux pour nos entreprises

Je suis ravi de vous partager la sortie de mon tout dernier article sur Harvard Business Review France :  Comment transformer les mutations en leviers stratégiques, économiques et d’engagement humain ?  

https://www.hbrfrance.fr/strategie/comment-transformer-les-mutations-en-leviers-strategiques-60466

Cet article découle de mes expériences, recherches et expertises à l’ Apm-Association Progrès du Management en stratégie innovante. 

Le contexte :

Nos entreprises évoluent dans un environnement qui est sujet à de nombreuses mutations, illustrées par :

• la dégradation de la situation de notre planète causée par nos modèles historiques
• la révolution de l’intelligence par les données et du Deep Learning
• la relation au travail bouleversée
• ...

Le piège de l’adaptation :

Les  neurosciences nous éclairent sur notre réaction face à ces mutations : plus le changement est  important, plus notre besoin viscéral de contrôler la situation s’intensifie. Cela nous incite à adapter notre modèle existant, ce qui peut s’avérer contre-productif.

Prenons l'exemple du poisson et de l'arbre : si vous reprochez à un poisson de ne pas grimper aux arbres il va penser toute sa vie qu’il est un abruti (Propos d’Einstein). Notre existant est à l’image du poisson qui a été initialement conçu pour nager dans l’eau. Les mutations sont à l’image d’une forêt d’arbres qu’il faut savoir gravir dans le futur pour prospérer et nous développer. Plutôt que d’adapter un poisson qui n’a pas été conçu pour monter aux arbres, ne ferions nous pas mieux de concevoir un écureuil qui monte 10 fois mieux aux arbres ?

Si faire monter le poisson aux arbres nous semble plus évident au départ, pour autant, il en résulte une situation négative à long terme  :

• Complexité  accrue et couts exorbitants : adapter un modèle existant à des mutations pour lesquelles il n'a pas été conçu génère une complexité et des coûts importants.
• Retard stratégique: s'en tenir à l'adaptation de notre poisson nous expose à un retard considérable face à ceux qui ouvrent un nouveau possible, créer un écureuil qui montent 10 fois mieux aux arbres.

L’impact sur le désengagement humain :

Malgré tous nos efforts déployés pour faire monter le poisson aux arbres, nous nous rendons compte que cela se traduit par des avancées infimes, et l’arrivée d’écureuils concurrents qui montent 10 fois mieux aux arbres rabaisse d’autant notre sensation d’accomplissement .

Quelle antidote :

D’où une autre approche, peut-être moins viscérale mais autrement plus pertinente : plus les mutations sont importantes et plus nous gagnons à nous ouvrir aux nouveaux possibles latents à ces mutations. Selon une étude récente[1],* cela s’appelle le contrôle secondaire : au lieu de chercher à contrôler la situation (contrôle primaire), nous acceptons que nous ne pouvons pas maitriser la situation, tellement ces mutations sont bouleversantes.

Ainsi nous devenons animés par l’envie d’aller à la rencontre de ces mutations. C’est ainsi que de nouveaux possibles qui montent 1O  fois mieux aux arbres, arrivent à nous, avec tout l’épanouissement et la création de valeur associée. * : Cette étude révèle que dans de telles conditions le contrôle primaire conduit à du stress, de la déception et de l’impuissance, alors que développer le contrôle secondaire dans de telles conditions contribue à un meilleur bonheur humain.

Comment s’y prendre pour surfer sur ces mutations :

L’article développe comment permettre à notre collectif  de surfer sur ces mutations, plutôt que de faire face à elles. Ainsi les mutations deviennent un LEVIER stratégique et économique, d'innovation et d’engagement humain.

Il vous donne des illustrations que j’ai vécues auprès de PMEs et ETIs. Il s’appuie sur mon tout dernier ouvrage 2024, Quand l’entreprise transforme les mutations en Opportunités, qui développe le Pourquoi et le Comment .

Illustration de réponses sur le Comment :

• Prendre le soin de Purger nos filtres de pensée-collective-poisson  
• Prendre le soin de développer notre machine à étonnements sur l’énergie de ces mutations

Ces réponses vont nous permettre de forger un rêve de nouvelle valeur, que nous nous engageons à apporter à long terme en surfant sur ces mutations et leurs possibles. C’est ainsi que nous pourrons zigzaguer entre les différentes solutions possibles pour apporter cette nouvelle valeur pendant le parcours. Une étude récente[2] atteste qu’il s’agit d’une approche de stratégie et de gestion de projet plutôt sous la forme de portefeuille d’options parallèles pour accomplir le rêve plutôt que d’une feuille de route établie au départ.

Comment composer avec le développement de notre existant :

Comme le révèle une autre étude[3] , les entreprises qui savent se réinventer grâce à des mutations importantes sont celles qui ont consciencieusement éliminé le boulet de complexité interne sur leur poisson.  A l’image d’un immeuble avec des murs porteurs sur lequel on a rajouté plein de cloisons, il s’agit de revenir aux murs porteurs de notre poisson et d’enlever toutes les cloisons inutiles. Cela permet d’obtenir de meilleures performances sur notre poisson, avec moins de moyens. Ainsi cela  dégage de la disponibilité à notre collectif pour ouvrir les écureuils possibles par rapport aux mutations. Précisons que concernant le développement des écureuils possibles, il est vivement recommandé de repartir d’une complexité qui repart de zéro, ce qui n’empêche pas de faire des synergies avec notre poisson (à contrario reprendre la complexité excessive de notre existant sera délétère).

Quelle approche de projet d’entreprise dans ces conditions :

D’un côté nous allons développer notre poisson là où il sait nager dans les meilleures conditions, à travers un plan stratégique avec une feuille de route classique à 3 ans. Ce développement se fait de manière raisonnée par rapport aux mutations : monter aux arbres au minimum ne serait-ce que pour la conformité règlementaire.

De l’autre côté nous allons rétrograder le rêve à court terme avec des 1eres solutions plus accessibles à court terme et censées nous apporter un effet domino vers d’autres solutions qui nous permettent de nous rapprocher progressivement du rêve dans le long terme.

Comme nous l’avons vu il s’agit de faire les deux côtés suffisamment séparément et en synergies. Certes le rétrogradage du Rêve à court terme, doit être amorcé par une équipe commando à part[4], mais une fois cet amorçage réalisé, notre collectif peut participer aux étapes suivantes et à la montée en échelle de la réalisation de notre rêve. »

Merci à Fabien SOYEZ de Harvard Business Review France pour son précieux accompagnement dans la rédaction dans de l'article.

Qu’en pensez-vous ? Je serais ravi d’avoir vos retours et de poursuivre cette quête qui m’anime à proposer des approches qui soient plus pertinentes pour un monde sujet à de nombreuses mutations.

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https://lnkd.in/dWQNk4ip

[1] Sage Journals Control and the “Good Life”: Primary and Secondary Control as Distinct Indicators of Well-Being

[2] Harvard Business Review France - L'optionalité radicale de la stratégie

[3] Harvard Business Review France - Comment les entreprises historiques survivent et prospèrent

[4] Harvard Business Review - If Your Innovation Effort Isn’t Working, Look at Who’s on the Team