Montagne : « La Grande Odyssée VVF est une bouffée d’air frais »
« La Grande Odyssée VVF est une bouffée d’air frais »
Suivie chaque année par près de 50 000 spectateurs, la Grande Odyssée VVF fêtera ses 20 ans du 11 au 23 janvier 2025. Annabel Kam, la présidente de l’épreuve imaginée par Henri Kam et Nicolas Vanier en 2005, nous la présente.
Propos recueillis par P.-E.B - 12.12.2024, Le Dauphiné Libéré
« La Grande Odyssée fait rêver, or les gens ont besoin de rêver. » Voilà la clé du succès selon Annabel Kam.
Cette 21e édition est particulière car elle marque le 20e anniversaire de l’épreuve lancée par votre père en 2005. En quoi sera-t-elle spéciale ?
« Quand on parle Grande Odyssée VVF, on met rarement l’accent sur le côté sportif, car les spectateurs s’intéressent d’abord à l’aspect ‘’aventure’’, mais cette année, on a un plateau de mushers d’exception, avec de nombreuses femmes. La Pologne fait son retour, avec dans ses rangs Daria Findzinska, dont c’est la première participation. La Norvégienne Sissel Wolf Molmen, 2e en 2023, sera aussi au départ. Côté français, il y a deux engagées de haut niveau, Elsa Borgey et Cindy Duport, respectivement 3 et 4e en 2024, et qui espèrent jouer les trouble-fêtes. On suivra également l’Espagnol Iker Ozkoidi, vice-champion en 2019, 2020 et 2024, qui a pour seul objectif de décrocher le titre. Cette 21e édition promet de nombreux rebondissements. »
Comme dans le cyclisme ou le football, les femmes jouent-elles un rôle de plus en plus important ?
« Je pense, oui, mais à la différence du cyclisme, hommes et femmes concurrent ici dans le même classement. D’ailleurs il y a 20 ans, la première édition avait été remportée par une Américaine. Cela reste la seule victoire féminine. On pourrait assister à la deuxième cette année vu les partantes annoncées. »
11 étapes en 13 jours, 400 kilomètres à parcourir avec 12 000 mètres de dénivelé positif… Comment qualifieriez-vous le parcours 2025 ?
« Il est dans la lignée des précédents. C’est un tracé technique, à cheval sur des domaines alpins et nordiques. Le prologue puis trois belles étapes auront lieu en Haute-Savoie, avant six journées en Savoie et les trois dernières en Isère. En moyenne 30 kilomètres par jour, équilibrés au niveau des paysages et de la topographie. Le côté technique, c’est l’ADN de notre course, ce qui a fait sa notoriété. On n’évolue pas sur de grandes étendues planes comme au Canada par exemple. Il y aura du changement l’an prochain, puisque nous sommes présents sur un territoire pendant trois ans, et que nous arrivons en fin de cycle. Il y aura donc un nouveau parcours pour 2026, 2027 et 2028. »
Dans la France post-JO de Paris, c’est plus facile d’organiser un événement sportif de cette envergure ?
« Pas vraiment, cela réclame toujours une lourde tâche de montage de dossiers pour les organisateurs. En ce qui nous concerne, lors des réunions de préparation en préfecture, il y a sans doute plus de services autour de la table que pour le Tour de France, puisque s’y ajoutent ceux de la santé animale. Mais c’est normal, on comprend les enjeux, on s’y adapte. »
Quelle place occupe le bien-être animal, justement, au sein d’une telle épreuve ?
« C’est ce qui passe avant tout. Pour en être garant, nous déployons une équipe vétérinaire de 12 praticiens, dirigée par Sandrine Pezard. Ils ont tous une spécialité, certains sont des ostéopathes par exemple. Nous sommes dotés d’un véritable hôpital de montagne avec du matériel de pointe qui permet, dans des conditions extrêmes, de réaliser des échographies, des prises de sang… Cette équipe soumet tous les chiens à un contrôle d’avant course puis, chaque jour, à des contrôles vétérinaires au départ, à l’arrivée voire pendant l’étape.
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Ceci étant, aux yeux des mushers, leurs chiens sont comme leurs enfants. Ce sont plus souvent eux qui viennent nous solliciter pour de petites pathologies que l’inverse. Dès l’ouverture des inscriptions en septembre, on les accompagne avec un séminaire de préparation détaillant le parcours et sa topographie afin qu’ils puissent adapter la nutrition et l’entraînement. »
Comment ce pari de lancer une course à étapes de chiens de traîneau dans les Alpes a-t-il pu durer ainsi ?
« Je pense que cela résulte d’un juste équilibre entre plusieurs ingrédients. Pour ceux qui la suivent, la Grande Odyssée VVF est une bouffée d’air frais. Elle fait rêver, or les gens ont besoin de rêver. Elle est synonyme d’images magnifiques d’un sport magnifique, avec une communion entre les mushers et leurs chiens qui est magnifique. Mais notre épreuve a également duré grâce aux sportifs eux-mêmes. On a la chance d’avoir des compétiteurs de haut niveau dans cette une discipline qui continue à se développer. Et bien évidemment la Grande Odyssée VVF a pu compter sur ses partenaires, que ce soit les collectivités qui nous accueillent, que les partenaires privés qui participent au succès des différentes éditions. Je pense aussi aux nombreux bénévoles, dont une centaine dans le staff même de la Grande Odyssée VVF. Résultat aujourd’hui, notre événement est très demandé. »
Votre père imaginait-il cela quand il a fondé cette course en 2005 avec Nicolas Vanier ?
« Je ne pense pas. Son truc quand on lui demandait la nouveauté d’une édition, c’était de répondre : ‘’La nouveauté, c’est que l’on soit encore là cette année’’. Ça le faisait rire. Il y a 20 ans, c’était une idée folle de lancer cet événement. Avant de bifurquer vers ce projet, mon père était informaticien, il avait plutôt tendance à débarquer en costume cravate à ses rendez-vous. Quand il est arrivé ainsi aux Portes du Soleil pour raconter qu’il allait organiser une course de chiens de traîneau… C’était assez décalé en somme… Il ne s’attendait pas à ce que ça prenne une telle ampleur médiatique. C’est une belle surprise que cela continue et c’est bien parti pour perdurer. »
Le programme de La Grande Odyssée VVF 2025, 20 ans !
Le programme ci-dessous est voué à évoluer dans le courant de l’année.
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Le parcours de la Grande Odyssée 2025