MUCEM : Des lycéens réalisent un audioguide en français, comorien, arabe et portugais.
Vue de l'entrée de l'exposition

MUCEM : Des lycéens réalisent un audioguide en français, comorien, arabe et portugais.

𝐄𝐧𝐭𝐫𝐞𝐭𝐢𝐞𝐧 𝐚𝐯𝐞𝐜 𝐍ELLY ODIN

Chargée du public scolaire - Département du développement culturel et des Publics du Mucem

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🔎 Pouvez-vous nous présenter le projet : ses participants et son concept ?

𝐍𝐞𝐥𝐥𝐲 𝐎𝐝𝐢𝐧 : Pour la troisième édition du dispositif « Les jeunes font leur musée »,  le Mucem a travaillé avec une classe de seconde du lycée Denis Diderot de Marseille pour élaborer une exposition. Durant toute l’année scolaire, les élèves ont échangé, débattu et construit l'exposition "Même pas vrai !" qui propose d’explorer, à travers les collections du musée, la frontière entre vérité et mensonge.

🔎 Comment est venue l’idée d’ajouter un volet audioguide au projet ?

𝐍𝐞𝐥𝐥𝐲 𝐎𝐝𝐢𝐧 : Assez vite, les élèves ont exprimé le souhait qu'on entende leur parole dans l'exposition, qu'on puisse entendre leurs voix. Peu à l'aise à l'écrit, ils avaient peur que leurs propos soient appauvris une fois qu'ils essaieraient de les mettre noir sur blanc. Beaucoup d'élèves ont aussi mentionné que leurs familles ne lisaient pas ou peu le français et qu'ils n'allaient donc "rien comprendre" à leur exposition. C'est eux qui pont émis le souhait de traduire les textes en arabe, comorien et portugais pour que leurs parents puissent comprendre l'exposition. La proposition de travailler sur un parcours audioguide répondait donc à leurs attentes et permettait au Mucem de s'adresser à tous via cet outil.

🔎 Comment le projet a-t-il évolué au fil des échanges avec Audiovisit ?

𝐍𝐞𝐥𝐥𝐲 𝐎𝐝𝐢𝐧 : Nous savions qu'Audiovisit avait déjà travaillé sur des parcours allophones avec le musée Mac Val et qu'ils avaient cette expérience et cette sensibilité pour s'adresser à tous les publics, on a donc naturellement suivi cette idée de traduction et de prise de parole des élèves dans leur langue maternelle. Les élèves ont fait un travail exemplaire sur la traduction en demandant conseil à leurs familles, et en s'entrainant à la prise de parole. Audiovisit est venu les enregistrer dans le lycée avec beaucoup de bienveillance et nous sommes très fiers du résultat. 

Il y a eu également une séance collective pour les interviewer sur les concepts de l'exposition, chaque élève a été entendu et valorisé dans le parcours audio.

🔎 Quels bénéfices le Mucem et les participants ont-ils retirés de ce projet ?

𝐍𝐞𝐥𝐥𝐲 𝐎𝐝𝐢𝐧 : Les 5 élèves qui ont traduit et lu les textes de l'exposition en comorien, arabe et portugais ont été très impliqués et fiers de leur participation. Ils ne pensaient pas qu'ils étaient capables de faire cet exercice, cela leur a apporté une grande confiance en leur capacité, et à l'autonomie de travail. Pour le Mucem, c'est une manière d'aller au bout du principe de participation des jeunes à l'exposition, leurs voix font partie du parcours, la parole leur est donnée jusqu'au bout. C'est aussi une manière de restituer cette spontanéité, cette fraicheur dans leur propos qui se perd parfois sur des supports écrits et qui ne rend pas honneur à l'incroyable énergie dégagée dans leur salle de classe. Quant aux parcours en différentes langues, c'est bien évidemment une manière de diversifier le public et de ne pas s'adresser qu'à des personnes qui ont des habitudes de visites culturelles. C'est une manière de dire que tous peuvent aller voir l'exposition sans se sentir dévalorisés par la barrière de la lecture. 

propos recueillis par G. Ducongé le 14 juin 2022

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Le projet vous intéresse ?

Visionnez la film "Des langues au musée" réalisé au MACVAL : ici

Revue de presse sur le projet

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