Ne faites pas l’erreur de promettre
Une promesse, c’est comme un mauvais vaccin, ce n’est pas parce que tu l’as que ça marche.
Se faire promettre mer et monde ; se faire promettre la lune ; se faire promettre et promettre à son tour un paquet de trucs est un comportement humain depuis fort longtemps.
Faire une promesse, c’est mortel! Une promesse, c’est l’ombre qui suit partout et tout le temps.
Dans le merveilleux monde du travail, faire une promesse est un acte mensonger répandu et incrémenté, au point où parfois la promesse devient une routine annuelle feutrée en rouge sur le calendrier.
Laissez-moi vous raconter une histoire que vous connaissez et avez déjà entendue à plusieurs reprises, puisque l’on vous l’a probablement dit à plusieurs occasions et sous plusieurs formes.
Il était une fois un humain, sans sexe, sans couleur, sans religion, sans orientation, sans langue commune et sans préférence, le tout afin de ne pas froisser le lecteur. Donc, cet humain débute ses nouvelles fonctions, à la suite d'une promotion ou un recrutement externe –cela importe peu à l’histoire-, et distingue rapidement une ligne directrice dans les échanges d’insatisfaction avec ses nouveaux employés.
Ce cher être humain pensa à la résistance au changement, au conflit des personnalités ; pensa à une phase de deuil managérial. Finalement, notre très cher humain pensa beaucoup. Dans la quiétude de sa réflexion, il écouta.
Au terme de toutes ses actions, un élément consensuel émergea : soit la promesse.
- « Ton prédécesseur m’avait promis une augmentation »
- « La compagnie m’avait promis que cela changerait »
- « Vous nous aviez promis de revoir mon dossier »
- « Vous nous aviez fait de belles promesses, maintenant on y croit plus »
- « Vous m’aviez promis de le faire cette année puisque vous ne l’aviez pas fait l’an passé.
- ET LA LISTE CONTINUE
À la fois décontenancé et habitué, ce cher humain doit trouver une fin joyeuse à cette histoire qui peut se terminer sous bien des formes.
Ça vous sonne familier?
Parfois, plutôt que de dire la vérité et affronter les conséquences, on préfère mettre ça beau tout en repoussant l’action dans le temps. On se dit que quelqu’un d’autre le fera à notre place, que d’ici là le problème se sera résorbé, que l’employé l’aura oublié, ou bien que vous ne serez plus dans ce poste le moment venu, donc ça ne sera plus votre problème.
Quelqu’un m’a fait comprendre, très tôt dans ma carrière, qu’il était préférable de ne rien promettre, car cela revenait toujours au visage. Mieux vaut dire qu’on ne peut pas, qu’on ne le fera pas, ou bien que nous ferons tout en notre pouvoir pour le faire, mais pas de promesse svp.
On cantonne que les paroles s’envolent et que les écrits restent ; c’est vrai, mais pas pour la personne qui s’est fait promettre quelque chose.
Pour une meilleure crédibilité, ne promettez rien, mais agissez pour en arriver à une finalité beaucoup plus concrète, non nuisible, et plus satisfaisante pour vos employés.
Vous promettez comme un politicien, car vous voulez vous faire aimer, c’est votre choix, mais disons que les politiciens n’ont pas la côte puisque leurs promesses ne valent rien.