Ne lisez pas cet article... vous pourriez avoir envie de démissionner
La semaine passée, en rentrant d'une séance de travail, une fois de plus j'ai mesuré la chance que j'avais de vivre et travailler dans un cadre idyllique. On avait été plutôt efficace, puisqu'à 17 heures, on avait fini.
Le soleil était au rendez-vous et la lumière de fin d'après midi était superbe. Je n'avais rien anticipé, mais au fur et à mesure que je roulais, je me suis dit que j'avais là une belle occasion de partager pourquoi j'aimais tant vivre ici.
Environ 40 km me séparent de la ville et forcément mes déplacements en voiture (souvent seul) m'interrogent aussi sur mon impact écologique.
Ici, l'éco-mobilité, on ne peut pas dire que c'est un gros mot, mais presque. Les transports en commun se limitent à quelques rotations quotidiennes : 7h30, 10h et 16h30 pour l'aller. Mes rendez-vous étant fixés à 14h et 15h, autant dire que je n'étais pas dans le bon créneau. L'autre difficulté, c'est que l'arrêt de bus le plus proche est à 12 km de la maison.
Mais au final, quand j'y regarde de plus près, je ne prends ma voiture que 4 à 5 fois par mois, et j'évalue mes rejets CO2 à 4 à 5 kg par mois (suivant les données constructeur). Le reste du temps je suis chez moi, en télétravail
Cette petite parenthèse étant faite, revenons au sujet de cet article.
Pour rentrer à la maison, j'ai deux options, prendre une route plus roulante ou passer par un autre chemin, à peine plus long mais qui est particulièrement joli.
En cette fin d'été, une fois sorti de la zone urbaine (ce qui ne prend pas plus de 5 minutes), je me retrouve à une vitesse stabilisée de 70km/h et je peux pleinement profiter des paysages. Les fenêtres de la voiture ouverte, la douceur du soleil de cette fin d'été, les odeurs de la nature environnante et la petite musique qui va bien, m'accompagnent tout le long du trajet.
La sécheresse a frappé ici aussi et les sols cramés ne ressemblent plus à rien. Il n'y a personne derrière moi pour mettre la pression, aucun son de klaxon pour te demander d'accélerer... la route m'appartient.
Comme je ne suis pas pressé, je décide de faire un petit détour par le chemin des crêtes et rejoindre un point culminant que j'affectionne particulièrement.
Pendant plusieurs kilomètres, on est en situation dominante avec une vue à 360°. Les paysages évoluent au fil des saisons et c'est toujours un régal pour les yeux.
Pour accéder à la petite chapelle, il faut quitter la départementale et emprunter de petites routes qui nous font traverser des hameaux ou des fermes.
En passant, ça sent le foin et la paille et l'odeur est renforcée par la douce chaleur ambiante. Un peu plus loin, c'est l'odeur d'épandage de fumier, que je préfère mille fois à celles du périph parisien ou du métro aux heures de pointes.
La petite route est sinueuse, descend, grimpe, redescend, regrimpe... par ci par là, des tonnes à eaux rappellent que la sécheresse est encore bien présente et le manque d'eau cruel.
J'arrive sur le parking. Pas de marquage au sol, ni même de parcmètre. Il n'y a pas âme qui vive et je n'ai aucun souci pour me garer. Une fois le moteur arrêté, l'endroit est particulièrement paisible. On entend quelques oiseaux, on ressent le petit vent doux... au loin, on entend quelques engins agricoles qui s'affairent dans les champs, mais le ronron de leurs moteurs font partie intégrante du paysage.
Il faut encore grimper quelques mètres pour atteindre la petite chapelle. C'est un des points culminant du secteur et l'on imagine difficilement l'énergie qu'il a fallut déployer pour la construire il y environ 1000 ans. On est sur un piton rocheux, à 566 mètres d'altitude.
Il y a un banc, face à la vue. Je n'ai aucune obligation, aucun stress et j'en profite pour me poser un peu en mode contemplatif.
C'est extrêmement ressourçant. Tu peux penser tranquillement à ta journée, imaginer de nouvelles pistes d'action pour tes projets, ou tout simplement laisser ton esprit divaguer. Au loin, il y a toujours quelque chose à observer. Ton rythme cardiaque descend tranquillement et tu peux atteindre une forme de bien être ou de plénitude.
C'est très compliqué de pouvoir rendre en images, ce que l'on voit et ressent là haut. Je vous ai fait une petite vidéo panoramique avec mon vieux téléphone, mais la qualité d'image ne permet pas de restituer les choses fidèlement.
Pour rentrer à la maison, je dois encore redescendre dans la vallée, pour remonter sur le plateau que l'on voit en face. Ces trajets paraissent interminables aux urbains qui viennent découvrir le coin. Ils ont du mal à comprendre qu'ils sont dérisoires quand on les comparent au temps qu'ils passent eux, dans les transports en commun ou dans leur voiture. Je préfère et de loin, rouler tranquillement sur un route sans stress plutôt que dans n'importe quelle zone urbaine.
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Un berger surveille ses moutons. Je passe par des zones boisées à l'abri du soleil et de la chaleur. Mon esprit continue de divaguer au fil des virages et je retrouve la route départementale. Témoin du temps qui passe, la mairie d'un village, posée en bord de route, semble figée dans le temps. La départementale, le parking, les platanes, les drapeaux, la lumière...tout est là pour en faire un cliché témoin, un peu à la Raymond Depardon.
Je suis à environ 15/20 km de la maison. A vrai dire les distances ici sont toutes relatives. On raisonne plus souvent en terme de temps. Disons qu'il me reste une petite demi-heure de route. Pour accéder au plateau, la route est assez étroite et enchaine les virages plus ou moins serrés, sur près de 5 km.
C'est vrai, il ne faut pas avoir le mal de la route quand on habite dans le coin. Les routes droites, rectilignes et ennuyeuses n'existent quasiment pas. Mais pour combler ce désagrément relatif, il n'est pas rare de rencontrer des animaux sauvages comme des sangliers, des chevreuils, des blaireaux... car comme vous pouvez l'imaginer, on est ici sur des espaces naturels particulièrement conservés. La faune et la flore sont ici particulièrement riches, comme par exemple des orchidées à l'état sauvage.
En bout de côte, il y a un autre point culminant qui mérite aussi le détour car la vue est toute aussi folle. On est juste passé de l'autre côté de la vallée.
Encore une fois, c'est un panoramique de 360° qui s'offre à nous. L'endroit est un peu plus sauvage que du côté de la chapelle. Ici, il y a juste une réserve d'eau et une antenne téléphonique qui arrose le secteur. Nous sommes juste au point de transition entre la vallée et le plateau.
C'est un point idéal pour l'observation des paysages. Il y un mirador qui permet de prendre de la hauteur et pouvoir apprécier cet autre 360°. Si vous regardez bien, vous pourrez peut être apercevoir la chapelle où j'étais quelques instant auparavant.
Pour les petits mais aussi les grands, il y des points de visés qui permettent d'isoler un point particulier, lorsque l'on regarde dedans.
La photo ne rend rien du tout, mais vous pouvez imaginer...
Après cette escapade de fin de journée, après ce moment de détente il est temps pour moi de rejoindre la maison. Je suis reboosté comme jamais.
Dans une ferme, abandonnées depuis des lustres, des carcasses de vieilles voitures attendent que la rouille les ronge. Vestige d'une époque révolue ??
Dernier clin d'oeil en rentrant, en référence à mes réflexion précédente sur l'éco-mobilité... je croise un gamin en trottinette électrique... un autre monde qui s'ouvre ?
C'est vrai, dans cette article je ne vous montre qu'un des points positif de vivre en milieu rural. J'aurais pu évoquer les difficultés d'être en télétravail, de trouver des clients qui font confiance à un gars qui fait du SEO dans un coin perdu. Ces points "négatifs" sont très largement contre-balancés par le cadre de vie que j'ai.
Vous l'aurez compris, j'ai un véritable attachement à ma terre natale. Je suis un vrai chauvin mais je pense que j'ai toutes les raisons objectives pour l'être. Et tant pis si parfois c'est un peu plus compliqué. J'aime tellement mon pays, que je dis haut et fort, l'Aveyron c'est le plus beau pays du monde.
Pour terminer, je vous propose un petit jeu... saurez vous retrouver la petite chapelle dans l'immensité de ce paysage. Je vous donne un indice, elle se situe sur le point culminant, mais attention, les perspectives sont parfois trompeuses.