Nomadivity, ou l’art de travailler efficacement n’importe où

Nomadivity, ou l’art de travailler efficacement n’importe où

Nomadivity : contraction des termes anglais "nomad" et "productivity". Néologisme ou véritable lifestyle ?

🔥Visualisez une flamme. Placée en A, elle s’éteint à petit feu. Allumée en B, elle se ravive et prend de la hauteur. Déplacée régulièrement de B en C en D, elle se transforme en véritable buisson ardent… Cette flamme, ce serait l’expression de notre productivité, à l’image de la jauge colorée qui coiffe les Sim’s dans le célèbre jeu. Endiablée, elle exprime un niveau de créativité & de capacité de travail haut. Mourante, elle illustre une motivation en berne. Mais alors, qui sont les fameux A, B, C ou D qui influent tant sur sa danse ?

  • A ce serait le bureau classique. Qu’il soit grand, petit, bien entouré ou solitaire, enfermé ou open, sa caractéristique est d’être fixe. Fidèle au poste !
  • B, C, D…, c’est le reste. En bref, c’est tout ce qui n’est pas A. Les déclinaisons sont infinies : cela peut prendre la forme d’un café, d’un restaurant, d’une voiture, d’un canapé, d’un train, d’un lit, d’un bain…

Ces dernières années, j’ai tenté d’allumer des feux un peu partout. C’est ainsi que j’ai découvert les silex de notre cerveau….En effet en janvier 2018, je me suis lancée en freelance après 2 années en startup. En développant cette nouvelle activité, j’ai aussi appréhendé un nouveau mode de vie & de travail dans lequel la routine et le cadre n’ont pas leur place. Quelle que soit notre activité, un mot d’ordre rassemble tous les freelances : LIBERTE. Nous sommes libres de choisir nos horaires, nos clients, nos missions, nos tarifs, notre charge de travail et… notre « bureau ».

Mais alors pourquoi sommes-nous si nombreux à ne pas reproduire le schéma du bureau fixe, comme on l’a tant connu en entreprise ? 

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Pour apporter une ébauche de réponse, prenons l’image d’un iceberg... La partie immergée soutient la face visible et l’icerberg ne pourrait exister sans elle ! Ce sont ses racines, ses fondations, son socle.

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On peut y inclure :

  1. le contexte dans lequel un travail a été réalisé
  2. l’état d’esprit de la personne à ce moment-là

--> Ainsi, toute réalisation a une face cachée : un envers du décor que personne ne connaît et qui lui donne pourtant son âme !


Si on prend l’exemple d’un article : Chaque texte est le fruit d’un cerveau unique. Il a son histoire, en fonction de s’il a été écrit dans la nuit, dans l’urgence, dans le train, après avoir appris une bonne ou une mauvaise nouvelle, avec amour etc. Tout ceci impacte le choix des mots, la structure, la manière de présenter les informations. Lire un article c’est donc lire quelqu’un, et plonger dans un état d’esprit nourri par un contexte.

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Travailler chaque jour dans un endroit fixe revient à créer des repères, des habitudes. En bref, l’esprit se raccroche d’abord à des éléments communs, avant de se livrer à ses activités journalières. Les travaux qui en ressortent sont emprunts d’une patte : que ce soit l’atmosphère du bureau, la personnalité des personnes côtoyées, la décoration du lieu, etc.

Lorsque l’on est « sans bureau fixe », on est aussi « sans repère fixe ». L’esprit n’a rien sur lequel se raccrocher. Tout alentour n’est qu’étranger et nouveau. Ne vante-t-on pas les mérites de l’inconnu ? Les meilleures idées arriveraient lorsqu’on ne s’y attend pas, l’amour lorsqu’on ne le cherche pas, l’Amérique lorsqu’on ne la poursuit pas... Le nomade devient un explorateur d’idées, nourrissant son travail de chacun des lieux qu’il fréquente.

Il existe toutefois des travailleurs freelance qui aiment à se rendre régulièrement dans le même espace. Pourquoi ? Car le simple fait de savoir que l’on n’est pas « lié » à un endroit et qu’on peut en changer dès qu’on le veut, maintient les effets bénéfiques de la liberté. C’est ce qui explique également que lorsque l’on travaille sur un projet plus long terme, plus conséquent, on peut parfois ressentir le besoin d’instaurer un rituel et de dédier un lieu de travail à ce projet. On y renforce ainsi d’autant plus nos ancrages et ceci peut permettre de faire converger chaque jour un peu plus nos idées dans un sens cohérent. (Comme cela se passe naturellement en entreprise, où tout ce qui est créé / produit sera automatiquement marqué de l’empreinte, de l’identité de la structure).

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Comment choisir son lieu de travail ?

Certains sont-ils à privilégier plutôt que d'autres ? Après en avoir testé des dizaines, je ne crois pas. Chacun m’aura apporté un peu de son essence. Inspirer un air nouveau m’inspire des idées nouvelles !

Il est toutefois certaines circonstances pour lesquelles le lieu peut être choisi consciemment :

  • Lorsqu’un lien direct existe entre le lieu et le travail à effectuer. Exemple : si l’on écrit un article sur la nature et qu’on peut travailler en pleine forêt. Ou si l’on doit créer un site web très luxe et qu’on peut s’installer dans un lieu au design travaillé.
  • Lorsque l’on a besoin d’un maximum de concentration. Dans ces cas-là (même avec le casque anti-bruit !), j’aime choisir un lieu particulièrement calme ou rester chez moi.
  • Lorsque le travail à effectuer est laborieux, difficile et long. Pour me motiver, j’aime aller dans un endroit cosy, accueillant. Dans ce cas-là, le coworking est my place-to-be !
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  • Bien sûr, certaines fois, une alchimie se crée entre le lieu et nous, et le brasier prend. On se retrouve alors pris dans une vague de productivité, de créativité et d’inspiration. On est "nomade" et "productif", d'où le terme "nomadivity". Rien de ce qui pourrait nous brider dans un lieu A (bureau fixe) (repères, habitudes etc) n’est présent. PS : je vous jure par contre que je ne travaillais pas à Notre Dame le 15 avril 2019 🔥!
  • Mais parfois aussi, rien ne se passe. C’est le jeu de l’inspiration. Même si toutes les conditions sont réunies, que le lieu semble propice, il arrive aussi (comme cela peut arriver dans un lieu A), que la motivation ne soit pas au rendez-vous.

Toutefois, comme on ne sait jamais à l’avance ce qu’il en ressortira, on commence chaque journée en se disant qu’on peut potentiellement être incroyablement créatif aujourd’hui. Plutôt motivant !

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CONCLUSION. Finalement la créativité ne consiste pas uniquement en un éclair de génie du cerveau droit. La productivité ne repose pas seulement sur une organisation de maître. Tout ceci est le résultat d’une union harmonieuse entre un lieu, un sujet de travail et une personne. On peut avoir tendance à oublier l’importance de l’environnement. Or celui-ci nourrit différemment le flot intérieur de nos idées.

Le fait de devenir freelance et de retrouver la liberté de travailler comme je le voulais, m’a permis de découvrir cette vérité. C’est ce qui m’a poussé à vous la partager ! Je suis curieuse de savoir si vous aussi, vous vous sentez inspirés par votre lieu de travail. A quoi ressemblent les « cheminées » de votre productivité ? A tous les « nomades productifs », n’hésitez pas à partager des photos avec le hashtag #nomadivity sur Instagram. Allez, feu !

N.B. : L'idée de cet article est venue dans le métro. Les mots ci-dessus m'ont ensuite été inspirés par l'atmosphère de mon appartement parisien, du coworking Hubsy, d'un bus Paris - Grenoble, d'un trajet en voiture et d'un bain !

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QUI SUIS-JE ? Après avoir travaillé 2 ans chez Welcome to the Jungle (première salariée à rejoindre les 4 associés en décembre 2015) à la mise en place de la stratégie de Communication et de Contenu, je me suis lancée en freelance en janvier 2018. Mes domaines d'expertise sont : le Conseil en Communication, la rédaction (web, print / articles, livres blancs). J'accompagne depuis 1 an une entreprise sur toute sa stratégie de Communication & ai aussi écrit pour des entreprises et médias divers (Spendesk, Comet, Hubsy Coworking, le Journal du Net, Snapevent etc).

Depuis plusieurs mois, je travaille également sur un projet pour partager mon long combat et ma guérison d'un TOC appelé la dermatillomanie, encore méconnu en France. Vous pouvez en savoir plus sur le compte Instagram @peau.ssible. Un site est également en cours de création : peaussible.fr. Ce projet m'amènera je l'espère, à l'écriture d'un livre pour partager mon histoire, à la sortie d'un podcast, et aussi au développement d'un autre de mes sujets-passion : la naturopathie.

Mon contact : camille.montaz@gmail.com 📩

Olivier PARNY

Responsable grand compte chez MAXIMIS

5 ans

Analyse très intéressante ! Pour ma part, j'ai décidé d'être indépendant pour justement avoir cette liberté de travailler partout où je le souhaite et quand je le souhaite. Aujourd'hui, je suis libre de concilier ma vie personnelle et professionnelle.  Mon bureau, ce sont les aires de jeux avec les enfants, ce sont les gradins pendant qu'ils font du sport, le RER quand je me rends dans la capitale, c'est un bar ou un restaurant entre deux rendez-vous, dans le train, l'avion, la voiture, et même dans mon bain. Le bureau mobile permet à mon esprit de respirer et donc d'être plus efficace dans ce que je fais.

Sylvain RODIER

Ingénieur Systèmes et Réseaux

5 ans

Intéressant votre article. C’est quelque chose que je pratique depuis de nombreuses années dû à mon planning et les aleas de transports : chez moi, dans une gare, les transports (bus, métros, tramway, RER, TER, ...) mais aussi dans des lieux divers (Gare, resto, bibliothèque, pub, espace de coworking, garagiste, salles d’attente, ...) Pour la petite anecdote, je pense avoir bien plus avancé sur mes mémoires de fin d’étude dans tous ces endroits plutôt qu’à mon domicile (après avoir bien évidement fait les recherches adéquates et lu préalablement les ouvrages qui m’ont servit à le construire) Ce mode de travail ne convient cependant pas à toutes les tâches, pour beaucoup de choses j’apprécie avoir de l’espace à mon bureau, un paperboard ou tableau, plusieurs écrans, mes supports et outils de travail, ...), chez mon employeur ou à mon domicile.

Laurine Peyrard

Product designer SaaS

5 ans

Je suis plutôt d’accord mais pour certaines tâches rien ne vaut un vrai bureau... que ce soit en entreprise ou chez soi. 👌 Designer une interface web ou coder sur un laptop me fait par exemple perdre énormément d’efficacité et de concentration quand je dois m’atteler à une tâche pendant des heures, sans mon double écran. Pareil pour le bruit, la lumière dans la vitre (souvent sale), la position biscornue sur le canapé (👵🏻) et j’en passe. Par contre pour écrire et faire des recherches c’est top sans hésitation 😊! A utiliser donc avec parcimonie selon les activités et les préférences de chacun. En tout cas merci pour ce point de vue rafraîchissant !

Article intéressant, et j'aime bien ce concept #nomadivity !  Cela m'inspire beaucoup. Comme vous l'avez bien souligné :  "Le nomade devient un explorateur d’idées, nourrissant son travail de chacun des lieux qu’il fréquente". Merci !

Magali DINDAULT

Fondatrice-Dirigeante COM’ONE - Gestion de projets, achats, référencement - Métiers de l'imprimerie

5 ans

Très bel article, très inspirant !👏

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