Notaire le jour, jongleuse de mots la nuit, je rends hommage à un Confrère, notaire de campagne.

NOTAIRE, NOS TERRES...ET LES MOTS PASSANTS...

Votre bien belle prose et cette verve à exercer font de vous un notaire auréolé et honoré,

Et sans comparaison aucune avec le notaire poussiéreux de Balzac celui de son prénom Honoré,

Un notaire des campagnes profondes où peut régner l'oubli, 

Peut avoir tout l'air d'être pétulant de vie et d'envie,

C'est étonnant comme les bonnes âmes par leur candeur à bien être,

Redonnent un visage aux contrées désolées, des airs de nouvelle terre,

Et avec quelques petites ribambelles de clercs ou notaires,

Repeuplent de joie des vallées qu'on croyait bientôt désertes.

Un notaire de campagne où les grandes villes ont une image d'Amérique,

Charme tant le service de ce qu'il accomplit qu'on en ferait une supplique,

Qu'on achèterait n'importe quoi, comme un bout de rocher anodin,

Un pan de mur décrépi ou encore une grange démolie,

Pour une fois seulement,

Exquise extase d'un rêve sans fondement,

Envolée lyrique d'une nuit qui va encore bon train,

Qui permet le leurre authentique et bon enfant,

Signer avec lui le même parchemin,

Et rire aux larmes ensuite dans la rue que cela le sera éternellement.

C'est de surprenants personnages qui parsèment ces lieux isolés et parfois déchus,

Que ceux qui s'affairent à écrire dans le marbre les biens des bonnes gens et des cloportes,

Toute profession a sa poésie, comme celle du petit balayeur qu'un jour on ne voit plus,

Comme il est doux de pouvoir s'arrêter à contempler ce que le temps emporte,

Comme quand vers minuit passaient les notaires qui sortaient de l'hôtel des trois "Faisans",

Quand nous nous saluions du chapeau, ces messieurs dans leur cohorte,

Ne se doutaient pas qu'un notaire parmi eux leur viendrait demain.

Et qu'au-dessus de leurs êtres il flotta si haut qu'on dit qu'il porte,

A lui tout seul la sève des humains.