Nous ne sommes pas égaux face à la prise de décision...

Nous ne sommes pas égaux face à la prise de décision...


L'Edito Novelia SA par Anouk Heyraud - Publié le 28 mai 2024

C’était une de ces journées « bon sens, mais c’est bien sûr » ! 

Une amie m’expliquait, au détour d’une conversation, qu’elle avait lu un article intéressant sur les « maximizers » vs « satisficers ». Elle résume l’article ainsi : les premiers explorent le champ des possibles à la recherche d’une solution toujours meilleure, les seconds se « contentent » d’une solution qui soit « suffisamment bonne ». 

D’un seul coup, tout s’explique : ces minutes interminables durant lesquelles j’attends (et m’agace) pendant que la personne avec laquelle je suis continue à chercher une nouvelle option, me propose une alternative, demande si ça ne serait pas mieux avec ceci ou cela (ou justement sans ceci et cela), …. alors que je n’écoute plus vraiment et reste fixée sur l’un de nos premiers choix qui me semble tout à fait correspondre aux critères que nous nous étions fixés. 

Suite à cette « révélation », je me suis documentée : d’où viennent ces termes de « maximizers » et de « satisficers » ? 

C’est Barry Schwartz, dans « Le paradoxe du choix », qui en parle. Il décrit dans son ouvrage l’impact que « la surabondance de choix » a sur notre équilibre psychologique. Selon lui, trop de choix tue la liberté, surtout pour le « maximizer ». Cette personne cherche à faire le meilleur choix possible en évaluant de manière exhaustive le champ des possibles. Elle va ainsi passer beaucoup de temps à comparer différentes options et appuie son analyse sur des critères de qualités ou de sélection élevés. Elle cherche à atteindre le choix parfait, optimal. Même une fois sa décision prise, elle peut éprouver des regrets, de la frustration : elle n’est pas sûre d’avoir pris la bonne décision et continue de se poser la question des alternatives. Ce sont des personnes qui cherchent à réduire les risques et à avoir un maximum de contrôle sur leur environnement afin d’éviter les regrets, minimiser l'incertitude. 

La personne « satisficer » quant à elle, va se « contenter » d’une solution « suffisamment bonne », c’est-à-dire qui réponde aux critères minimums qu’elle s’est fixés. Elle va se concentrer sur le fait que l’option choisie correspond à ses besoins. Cette attitude réduit le stress et l’anxiété liés à la prise de décision et augmente la satisfaction suite au choix. 

Barry Schwartz recommande aux « maximizers » de tendre vers une posture de « satisficers » en augmentant son lâcher-prise, en prenant plus de risque, ce qui devrait permettre un meilleur équilibre personnel. Pour cela, il décrit quelques pistes, notamment :

  • Simplifier les choix (se fixer un nombre limité d’options, définir ce qui est essentiel)
  • Veiller à ce que ces critères soient clairs, spécifiques et réalistes
  • Accepter les « pertes d’opportunité »
  • Adopter des règles et routines pour les tâches quotidiennes 

En conclusion, avoir trop de choix tend à nous paralyser, à nous rendre anxieux et insatisfaits. Même pour notre cerveau et notre bien-être la décroissance semble être une perspective, étonnamment, enrichissante !

Anouk Heyraud

Consultante Senior Novelia SA

 

Myriam Ernst

Coaching de cadres | Outplacement | Transition de carrière I Formation I Responsable d'équipe I FR EN DE

6 mois

Très intéressant Anouk Heyraud merci :-)

Frédérique Bleyzac

Gestion de carrière I Talent Development I Executive Assessment I Executive On-Boarding I Transition de carrière I Business Development I Stratégie I Brand management

6 mois

Merci Anouk pour ton article et perspective sur le sujet!

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