Nouveau parti du centre: Genève pourrait faire œuvre de pionnière
Une campagne électorale permet de belles rencontres. La bataille commune avec les cousins PLR de l’Entente fut une belle expérience. Notre collaboration a été solide, loyale et conviviale. Malgré une défaite de circonstances, cette alliance a de l’avenir. Mais elle doit être activement nourrie, tant sur la forme que sur le fond.
Au gré des stands et des débats, les échanges se sont multipliés avec celles et ceux qui sont nos autres cousins, les Vert’libéraux, le PBD et le PEV. Leurs idées nous sont proches, leurs militants et leurs dirigeants ont un engagement qui rappelle le nôtre, leur culture politique nous est familière. Maintenant que le deuxième tour aux Etats est derrière nous, pourquoi ne pas causer?
L’Entente a déjà scellé un accord le soir du 18 octobre et partira unie à l’élection au Conseil d’Etat, en 2018. Donnons-nous une année pour faire le bilan et réfléchir à la recomposition du paysage au centre droit de l’échiquier politique. Au niveau fédéral, les acteurs de ce centre qui s’érode hésitent, s’observent, se tâtent et se demandent à plus ou moins haute voix s’ils ne doivent pas se rassembler, voire s’unir, sans parler de fusion.
A force de calculs d’épicier, ils risquent même de rater le coche d’un groupe parlementaire commun. Ces atermoiements ont été évoqués par la conseillère fédérale PDC Doris Leuthard. Dans un entretien post-électoral accordé récemment aux quotidiens St. Galler Tagblatt et Neue Luzerner Zeitung, la ministre démocrate-chrétienne propose la création d’un nouveau parti du centre. Car former un groupe parlementaire commun réunissant PDC, PVL et PBD ne suffirait pas selon elle: «Le centre resterait divisé, avertit l’Argovienne. Si les partis centristes veulent réellement se renforcer, ils devraient commencer à discuter d’une fusion.»
Christophe Darbellay lui a répliqué en relativisant le propos: «Ce que lance Doris Leuthard, c’est une vision, une perspective à long terme, mais dans l’immédiat le PDC n’est pas demandeur.» Il n’est certes pas demandeur, mais comme plus petit parti des grands partis et plus grand des partis du centre, il devrait se sentir une vocation fédératrice.
Et pour pallier les déclarations dilatoires et les hésitations de Berne, Genève pourrait faire œuvre de pionnière. Le PDC de Genève pourrait inviter à un «petit café». Pas celui de ce fameux lundi 19 octobre auquel l’UDC avait convié le PLR et le PDC, de manière trop ostentatoire. En toute discrétion et afin de donner une chance au projet, ces cousins PDC, PBD, PVL et PEV genevois pourraient organiser une réunion de famille. Pour échanger et rêver d’un avenir commun. L’utopie d’aujourd’hui est la réalité de demain. (TDG)