NOUVELLES MESURES SANITAIRES, DERNIERE CHANCE !
28 SEPTEMBRE 2020
Sur fond de nouvelles mesures gouvernementales de restrictions strictes, relayées par les Préfets, notamment dans les Bouches-du-Rhône, à Marseille et en Guadeloupe en particulier, mais aussi à Bordeaux, à Grenoble, à Paris et d’autres grandes villes françaises, on sent réellement une lassitude, une incompréhension et une colère monter chez les français. Toutes ces mesures ne sont-elles pas trop dures et trop confuses, tant sur le plan sanitaire, qu’économique ou social ?
Nier l’évidence, c’est nier les faits, nier les faits, c’est nier la réalité. La pandémie de la Covid-19, nous le savons tous, ne sera derrière nous que lorsque nous aurons des traitements efficaces et surtout un vaccin. Même si les traitements, les techniques de réanimation, le testing ont évolué grâce aux progrès scientifiques et à une meilleure connaissance du virus par les plus grands chercheurs du monde, nous savons qu’actuellement, seuls, le port du masque, la distanciation sociale et le lavage régulier des mains restent nos seules armes efficaces pour éviter la contagion. Les masques sont là, les tests sont là, les matériels sont là. Ces armes semblent dérisoires et inutiles pour certains, pourtant elles constituent notre seul rempart efficace pour ralentir la circulation d’un virus vigoureux, mutant et circulant.
Le relâchement naturel et général du brassage des vacances, avec ses plages bondées, ses cafés et restaurants ouverts jusqu’à pas d’heure, les fêtes, les repas en famille, les mariages, les rave party auxquels sont venues s’ajouter les rentrées scolaire, universitaire, en entreprise, dans les transports, la nécessaire relance économique, ne pouvaient qu’avoir des conséquences. Mais des conséquences décalées dans le temps, et que nous payons maintenant. Le déconfinement a été le signal d’une libération presque insouciante, comme l’avait été en son temps l’arrivée de la trithérapie pour traiter le sida.
Peut-on en vouloir à qui que ce soit ? Peut-on stigmatiser des populations ? Pouvait-on renoncer à la relance économique du pays ? Non, bien sûr que non. A moins d’en faire une « maladie politique ». On a juste oublié, sans doute trop rapidement, qu’après avoir atteint un pic épidémique de plus 7000 patients de la Covid-19 en réanimation au plus fort de la pandémie en France (ce nombre de patients reste le vrai thermomètre de l’évolution de la maladie) et après que le plan blanc ait été déclenché dans la plupart de nos hôpitaux sur tout le territoire puis interrompu, de nombreux autres français atteints de graves pathologies (cancer, sida, dialyses, opérations chirurgicales reportées, autres urgences comme les accidents, les suicides etc…) sont revenus enfin se faire soigner chez leurs médecins et dans les centres hospitaliers, là où ils avaient totalement déserté leurs propres soins par peur de la contamination, et ce, parfois au péril de leur vie.
Cet afflux de nouveaux et d’anciens malades, pourtant à un rythme normal de la vie quotidienne de nos hôpitaux, a non seulement renforcé le taux d’occupation des lits, notamment de réanimation, a reconcentré les équipes médicales sur leurs priorités d’avant pandémie et n’a pas permis aux personnels soignants de souffler après la première vague de la Covid-19.
Dans cette affaire il faut être clair, nous ne serons jamais dans l’instant T. tout simplement parce qu’il faut tenir compte d’un décalage permanent entre les mesures prises et leurs résultats. Dans ces conditions, et c’est ce qu’il fallait éviter à tout prix, le reconfinement généralisé (même si certains scientifiques le prônaient) ne pouvait se prolonger au-delà du possible, à moins de nous faire sombrer dans une crise encore plus grave et dévastatrice. D’où cette terrible complexité pour l’exécutif de trouver dès à présent un juste équilibre entre le sanitaire, l’économique et le social, alors que les plans blancs sont réactivés.
Les conséquences décalées des vacances et de la rentrée, nous ne les subissons que maintenant. Cela explique en partie la confusion, l’incompréhension et la lassitude de nombreux français. Certain estime que 786 patients de la Covid-19 en réanimation au 27 septembre 2020, en comparaison des plus de 7000 en mars dernier, ce n’est pas si grave et que des mesures trop strictes sont insupportables, brutales et inappropriées. Nous pourrions bien en reparler dans quelques semaines, si nous retrouvions une saturation extrême de nos hôpitaux, un manque absolu de personnels soignants et de lits de réanimation, à un niveau tellement élevé que le reconfinement général serait alors la seule solution, avec les conséquences dramatiques que l’on imagine. Sans sous-estimer les très graves difficultés notamment sociales et financières de nombreux secteurs d’activités engendrant une colère légitime, malgré les aides-amortisseurs de l’Etat, avons-nous réellement d’autres choix que d’agir collectivement et solidairement pour encore quelques semaines de restrictions supplémentaires ? Croyez-moi, ce que nous appliquerons strictement maintenant, nous serons tous heureux d’en bénéficier collectivement prochainement.
De nombreux médecins et scientifiques ont signé dernièrement des tribunes dans la presse et le Professeur Raoult a refait son apparition dans le débat public, à la télé et à la radio. Qu’en pensez-vous ?
Si le Professeur Raoult estime qu’on ajoute trop de peur à la peur, je pense que ce très grand chercheur ajoute de la confusion à la confusion. On va finir par penser que RAOULT est la contraction de « ras-le-bol et de out »…Cela d’autant plus que cette personnalité scientifique ne gère pas de lits de réanimation à Marseille, mais un laboratoire de recherches. Il n’a donc pas la pression des unités Covid-19 des Bouches-du-Rhône et de leurs patients sur ses épaules. Enfin, et à propos de la fameuse Hydroxychloroquine qui fait tant polémique, il n’a pas été démontré par les études mondiales en vigueur que ce traitement était le remède miracle.
Quant aux sphères médicales, médiatiques, politiques politiciennes, par trop de messages et d’analyses, par trop d’interventions permanentes et opposées, elles finissent par tuer le message essentiel, simple et pragmatique : se protéger, protéger ses proches, protéger les autres, les plus faibles, les plus fragiles et les plus précaires, protéger au maximum les patients (et pas uniquement Covid-19), les soignants et nos hôpitaux.
Nous les avons applaudis hier, continuons de tous les respecter aujourd’hui pour demain…