Obtenir du succès durable en affaires

Selon une nouvelle étude, les entreprises canadiennes doivent adopter cinq principaux comportements pour obtenir un succès durable

Les entreprises exercent aujourd’hui leurs activités dans un monde de plus en plus complexe, rapide et connecté. Que ce soit au Québec, au Canada ou dans le reste du monde, le climat d’affaires est en proie aux incertitudes. Pensons aux perturbations incessantes que subissent tous les secteurs d’activité, aux avancées technologiques et scientifiques de même qu’aux changements politiques, sociétaux et démographiques : plus que jamais, les organisations doivent transformer leur mode de pensée et leurs comportements pour s’adapter au changement et réussir de manière durable. Chaque jour, l’actualité nous rappelle que les entreprises québécoises et canadiennes ne sont pas à l’abri.

Deloitte a exploré la manière dont les entreprises canadiennes relèvent ces défis et préservent leur caractère concurrentiel afin d’en tirer des leçons utiles. Notre plus récent rapport Une organisation infinie : assurer un succès durable, que je vous invite d’ailleurs à parcourir, révèle un important constat : les entreprises canadiennes sont mal préparées à faire face à ces défis.  

En effet, alors que le Canada compte de nombreuses entreprises parvenues à maturité, trop peu d’entre elles prospèrent et prennent véritablement des mesures pour être plus concurrentielles et réussir à long terme. Bien que peu de ces entreprises ferment boutique, année après année, elles exercent une contribution modeste à l’économie et ont une influence négligeable sur la prospérité future du pays. Ces entreprises « zombies », qui voient leurs revenus stagner ou diminuer, monopolisent des talents et des capitaux inestimables, détournant des ressources pourtant limitées d’entreprises plus productives. Pour le Québec, ce phénomène est d’autant plus préoccupant, puisque l’incidence de la pénurie de main-d’œuvre qualifiée se fait ressentir tous les jours, et ce, dans tous les secteurs de l’économie, ce qui contribue à freiner la croissance économique à long terme. Selon Statistique Canada [1], le nombre de postes vacants a augmenté de 25 000 au Québec au premier trimestre de 2018 par rapport au même trimestre en 2017 (+37,3 %). Des hausses importantes ont été observées dans la majorité des secteurs, surtout ceux de la fabrication, de l’hébergement et de la restauration.

Ce nouveau rapport comprend des leçons pertinentes pour les économies du Québec et du Canada, fondées principalement sur les petites et moyennes entreprises (PME). On y apprend, exemples à l’appui, que les entreprises canadiennes, pour réussir de manière durable, doivent non seulement être agiles, mais aussi investir dans la technologie de pointe et les meilleurs talents pour se tailler une place de choix sur le marché et devenir plus concurrentielles. Le cas échéant, ces entreprises repousseront les limites de la productivité et s’imposeront en tant que moteurs essentiels de la prospérité nationale et mondiale. Au Québec, nous avons besoin d’un nombre nettement plus élevé d’entreprises de ce calibre, et d’un nombre nettement moindre d’organisations qui détournent le capital humain et les investissements des entreprises en croissance. Il en va de la prospérité du Québec et de notre pays!

Pour relever ces nouveaux défis d’affaires, les entreprises ne peuvent pas se permettre de demeurer les bras croisés alors que des mesures clés peuvent faire toute la différence. Notre étude, qui comprend des entretiens avec plus de 50 dirigeants d’entreprises canadiennes de premier plan, révèle que nos organisations doivent adopter cinq comportements essentiels pour demeurer concurrentielles et obtenir un succès durable :

·       Concrétiser son objectif et avoir une influence : les dirigeants d’entreprise doivent insuffler un objectif et la volonté d’avoir une influence marquante dans toute l’organisation. L’objectif d’une organisation peut devenir un ancrage important en temps de crise et servir de filtre essentiel pour la prise de décisions.

·       Perturber avec résilience : les entreprises les plus prospères sont celles qui provoquent les perturbations; elles ne se contentent pas d’y réagir. Elles travaillent sur leur résilience et innovent sans cesse. Elles perçoivent le changement comme une occasion d’expérimenter, de faire des gains rapides, d’échouer rapidement, d’apprendre et de croître.

·       S’attaquer aux décisions difficiles : les entreprises doivent adopter une vision à long terme et faire dès aujourd’hui, pour l’avenir, des choix et des investissements qui ne produisent peut-être pas des résultats immédiats. Pour réussir à long terme en prenant de tels moyens, il est indispensable d’effectuer à maintes reprises des choix difficiles.

·       Cultiver ses racines : pour assurer leur prospérité à long terme, les entreprises doivent avoir des racines suffisamment solides et profondes non seulement pour alimenter une croissance robuste, mais aussi pour soutenir la pression de défis continus.

·       Affirmer son leadership mondial : la taille limitée du marché national confère une importance particulière à l’orientation mondiale des entreprises canadiennes. Celles-ci doivent s’affirmer sur la scène internationale, à défaut de quoi elles risquent d’être laissées pour compte.  

À titre d’associé directeur de Deloitte au Québec, j’invite tous les chefs d’entreprise à prendre des mesures concrètes pour que leur organisation soit plus concurrentielle et, ainsi, davantage en mesure de prospérer à long terme. Les enjeux et perturbations qui se profilaient autrefois à l’horizon sont aujourd’hui réalité. Ne prenons pas le risque de voir les entreprises de chez nous stagner. Si nous voulons les voir croître et prospérer, nous devons adopter ces recommandations et nous préparer à réussir de manière durable.

[1]. Statistique Canada, 12 juillet 2018, https://www150.statcan.gc.ca/n1/daily-quotidien/180712/dq180712a-fra.htm.