Ode à Loïc Perrin

Ode à Loïc Perrin

Loïc a eu la carrière que tout Stéphanois rêve d’avoir. Celle qui lui a permis de porter le maillot Vert, de le faire à Geoffroy-Guichard, de devenir le capitaine de son club et de ne fréquenter qu’une seule équipe. C’est peu ou prou ce qu’on aurait tous voulu faire dans notre vie lorsque l’on a grandi entre Bellevue et l’Hôpital Nord. Mais, sans flagornerie aucune, aucun d’entre nous n’a toutes les qualités réunies en Loïc Perrin.

Loïc, c’est avant tout quelqu’un de bien qui, en plus, joue bien au football. Je connais des gens qui sont soit l’un, soit l’autre. Lui, c’est les deux. Sa carrière doit se lire dans ce sens et non l’inverse. Car Loïc Perrin footballeur est le même que s’il avait été professeur, contremaitre ou architecte. Le ballon rond, et ce qu’il transforme dans une vie, ne l’a jamais changé. Sympathique, respectueux, humain, simple. On s’arrête là car on en viderait le Larousse. Ne serait-ce que par ce qu’il dégage, il restera à part.

 J’ai en mémoire les interviews calées au dernier moment, dans le stress d’un bouclage avancé, les déclarations demandées à la va-vite, entre un match et un autre, afin de calmer un incendie qui menace après deux résultats négatifs. Les conférences de presse qui s'annoncent tendues et qui se terminent dans le sourire grâce à son discours apaisant. J’ai surtout en mémoire sa manière d’accéder à mes requêtes, toujours la même : « pas de problème mon gâté. Appelle-moi quand tu veux ». Loïc, c’est ça : quelqu’un qui vous répond de la même manière que lorsqu’il présente ses coéquipiers à Emmanuel Macron en finale de Coupe de France. Car, pour lui, rien n’est plus évident que de considérer son interlocuteur comme quelqu’un de banal. Au fond, lui se considère comme tel. Il se trouve juste que son métier est l’un des plus médiatiques du nouveau monde.

 Je garde également en tête mon passage dans le staff, où j’ai eu la chance de le voir d’encore plus près. Il arrivait en salle vidéo, faisait les 10 mètres nécessaires pour venir me saluer, me chambrait sur ma tenue ou ma musculature, un petit clin d’œil, une tape sur l’épaule. Ça suffisait à me rassurer. Il savait que j’étais fan de lui avant même de devenir salarié du club, il avait vu les affiches dans mon bureau, je lui avais montré une photo de nous deux prise un jour à l’entraînement. Je devais avoir 15 ans, j’étais allé voir les Verts s’entraîner et, malgré un orage terrible d’été, il était resté pour signer des autographes.

 Loïc, c’est aussi le joueur qui chaque saison donne l’ensemble de ses maillots à des proches, des proches de proches, des proches de proches de proches et ainsi de suite. Parfois, je me suis dit que rien ne devait être facile pour lui : être Stéphanois et jouer à l’ASSE, c’est la garantie de mener une vie éreintante. Même ceux qui ne suivent pas le football le connaissent dans la ville, et nul doute qu’il aurait sans doute aimé passer inaperçu plus d’une fois, lui qui est du genre à se fondre dans la masse. Au fond, heureusement que ce poids est tombé sur lui car il est certainement le seul à pouvoir le supporter.

 À la fin des entraînements, c’est celui qui s’arrête toujours pour les selfies, et donc celui qui rentre le plus tard au vestiaire. Pareil sur le parking d’entrée, quand la foule se rue sur sa voiture. Même pressé il ne refuse jamais rien. Accessible, il l’a toujours été ; humain il le restera toujours.

Je ne prétends pas le connaître, mais je ressens énormément de fierté de l’avoir côtoyé. Avant de devenir salarié de ce club, il y a presque sept ans, il était une idole. En le découvrant, j’aurais pu déchanter. Ce fut en réalité tout le contraire. Il est encore plus grand que je ne l’imaginais. Sa retraite sportive, c'est un peu de notre enfance qui s'en va.

 Loïc Perrin, c’est l’histoire d’un homme bien qui jouait bien au foot. Et, en toute modestie, je pense qu’il voudrait que l’on garde ce souvenir de lui.

Merci Loïc. Pour tout.

 P.S 1 : on a beaucoup parlé des gens qui l’insultaient sur Twitter… On leur a donc donné de l’importance. Je souhaite à tout supporter d’une équipe d’avoir la moitié d’un Loïc Perrin dans son club. Vraiment.

 P.S 2 : désolé pour la photo où on me voit, ça fait un peu groupie. Mais je suis fier d’avoir connu quelqu’un comme lui.

P.S 3 : merci au grand Nicolas Parent pour la photo.

Jérôme Gallo

🎙️Maître de cérémonie

4 ans

Tout est dit … Bravo

Frédéric BEAL

Responsable Commercial GROUPE ART

4 ans

Bel hommage...

Florent Jost 🔴🟡🟢🔵

Responsable animation réseau Nord Est

4 ans

Top mec

ASSE Le Peuple Vert

Unis sous les mêmes Couleurs !!! 🟢⚪💚

4 ans

Simply the Best 💚

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