Papa Noël ou Pas pas Noël
Aujourd’hui, il paraît bien difficile d’ignorer le Père Noël dans le processus d’éducation laïque des enfants.
En effet, ce « bonhomme » est entré dans nos cultures et il en fait partie intégrante.
On le croise dans les centres commerciaux, les rues, il est présent aux fenêtres des maisons, sur les façades des mairies ou autres cités administratives. Il entre à la crèche et à l’école maternelle par les chansons, les histoires et la fête de fin d’année.
Avant 7-8 ans, l’enfant est dans la période de la pensée magique, c’est-à-dire qu’il va s’imaginer des histoires et des jeux avec des pompiers, des chevaliers et des princesses, des dragons et dinosaures, qui vont grandement assouvir ce besoin d’imaginaire. Le père Noël, les lutins, les rennes, l’histoire de Noël nourrissent également l’imaginaire des enfants. Il est donc aisé à cette période de raconter à l’enfant l’histoire du Père Noël à laquelle l’enfant va croire.
L’objectif de cet article est de vous présenter les différents avis et divergences des spécialistes de l’enfance, à propos du Père Noël. En d’autres termes : Croire ou non au Père Noël peut-il jouer un rôle dans la construction de l’identité de l’enfant ? Que peut-on laisser croire aux enfants au sujet du père Noël ?
- Selon le point de vue de Maria Montessori :
À entretenir un mythe, ne fragilise-t-on pas la confiance de l’enfant en l’adulte référent ? En grandissant, l’enfant ne pourrait-il pas penser que l’adulte lui a raconté un mensonge ?
Le Père Noël est le fruit de l’imagination de l’adulte. À cette période de leur développement, les enfants croient et n’imaginent pas. Avant 6 ans, le jeune enfant ne fait pas de distinction entre le réel et l’imaginaire. L’adulte fait ainsi croire à un enfant crédule, une histoire imaginaire et se divertit de la crédulité de l’enfant. L’enfant qui grandit et apprend la vérité se sent trahis et risque de perdre la confiance qu’il avait développée en l’adulte.
Ne confondons pas alors imaginaire et imagination. Au quotidien, parents et éducateurs souhaitent développer la capacité des enfants à créer par eux même un imaginaire et non à accepter l’imaginaire des autres en développant leur crédulité. Selon le positionnement de Maria Montessori leurs faire croire au père Noël s’apparente à se satisfaire de leur crédulité.
- Selon le point de vue de nombreux psychanalystes :
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Il est important de faire croire au Père Noël et de laisser les enfants entrer dans le monde magique et féerique de Noël.
Grâce à ce mythe, les enfants apprennent à attendre, formuler des souhaits ou vœux, donner et offrir. Différentes notions de bienveillance éducatives sont développées comme l’altruisme, le partage et l’empathie. Les parents peuvent également se saisir de cette opportunité pour renforcer ou développer la notion de temps en fonction de l’âge de l’enfant.
La transmission des traditions familiales, la générosité, le sentiment d’appartenance, et plus simplement le plaisir, sont omniprésents en cette période de fin d’année, quels que soient les cultures. Il semble essentiel pour le développement de l’enfant de cultiver ces valeurs, et l’ambiance de Noël y contribue sans que l’adulte alimente à outrance les croyances mais que la magie de cette période atypique scintille dans leurs yeux.
De plus, ce bonhomme, bon et souriant qui apporte des cadeaux, n’amène qu’une pensée positive et contribue au renforcement des représentations positives de l’enfant.
Même si en grandissant l’enfant va peu à peu se poser des questions, s’interroger sur la faisabilité et plus tard la véracité de l’histoire du père Noël, en sortant de la période de la pensée magique, il lui appartient de se faire son idée du Père Noël et de son histoire. Le processus se fera très naturellement et il appartient à l’adulte à ce moment de demander à l’enfant ce qu’il pense de cette histoire en l’accompagnant dans la recherche de Sa vérité.
Nous souhaitons vous avoir éclairé sur ce sujet d’actualité et vous souhaitons de merveilleuses fêtes de fin d’année.
L'équipe de Pomme d'Api