Participation du Directeur Général du CEPICI au premier Forum Africain pour la Résilience qui s'est tenu les 10 et 11 janvier 2017 à Abidjan
A l'initiative de la Banque Africaine de Développement (BAD) s'est tenu les 10 et 11 janvier 2017 au Siège du Groupe de la BAD le premier Forum Africain pour la Résilience dont l'objectif est de "remédier à la fragilité et ouvrir la voie à une trajectoire de développement plus résilience et inclusive".
M. Essis Emmanuel, Directeur Général du CEPICI a pris part à la table ronde du secteur privé sur le thème suivant: "Investissements privés dans les pays en situation de fragilité" modéré par M. Jean Louis Ekra, Ex Président de Afremxibank.
Au titre des panélistes étaient présents :
- M. Pierre Guislain, Vice Président du Secteur Privé à la BAD
- Mme Mana Al Moneim, PDG et Fondatrice de Afro-Europe for Projects Development Ltd,
- Mme Maurren Kouassi de UBA
- M. Simon Tiemtore, PDG de Lilium Capital
- M. Essis Emmanuel, Directeur Général du CEPICI
Un panel sur la thématique des investissements privés dans les pays en situation de fragilité
Ce forum pour la résilience pose, avant tout propos, la question de la bonne compréhension de la notion de résilience qui peut être résumée comme étant la capacité d’un pays à maintenir son système de production proche de son potentiel malgré un choc. La thématique du panel- Investissements privés dans les pays en situation de fragilité - aborde la notion de la fragilité qui désigne la situation à risque élevé d'effondrement institutionnel ou social, ou de conflit violent. Les problématiques qui ont donc été mises en lumière lors de ce panel sont les suivantes :
- Quelle politique d'investissements à mettre en oeuvre dans les pays en situation de fragilité afin d'accélérer la croissance économique et le développement social?
- Quelle stratégie d'attraction des investissements pour soutenir la croissance économique d'un pays en cas de chocs endogènes ou exogènes?
"Il est nécessaire d'avoir une forte implication de l'Etat, de la société civile et du secteur privé." M. Pierre Guislain, Vice Président du Secteur Privé à la BAD
M. Pierre Guislain, Vice Président du Secteur Privé à la BAD, qui a présenté le contexte économique dans lequel se trouve aujourd'hui l'Afrique, a indiqué que lorsque l’on parle de fragilité l’on se positionne dans des pays où il y a la nécessité de gérer des risques liés à la transformation profonde et structurelle en vue de l'amélioration des conditions de vie des populations. Par conséquent pour impulser un changement il est nécessaire d'avoir une forte implication de l'Etat, de la société civile et du secteur privé.
"L'enjeu est d'identifier les secteurs porteurs pour faciliter la reprise économique et renforcer la confiance des investisseurs en leur offrant un cadre protecteur" Mme Mana Al Moneim, PDG et Fondatrice de Afro-Europe for Projects Development Ltd,
Mme Mana Al Moneim, dans la continuité de M. Guislain, a indiqué que l'enjeu est de réellement (i) d'identifier les secteurs porteurs pour la reprise économique et (ii) de susciter et renforcer la confiance des investisseurs. Pour le premier point, elle cita au titre des secteurs porteurs : le secteur financier car il permet de réinjecter de l'argent dans l'économie et le secteur des infrastructures (routière, aéroportuaire et télécommunication) car il est générateur d'emploi. Elle ajouta, par ailleurs, l'importance des partenariats publics privés (PPP) qui permettent de relancer durablement l'économie. Au niveau du second point, elle a mis l'accent sur deux (2) choses. L'une est la nécessité de trouver un système de régulation et un environnement des affaires qui permettent d'accompagner l'investissement en le facilitant; et l'autre est de créer un cadre environnemental et fiscal protecteur, c'est-à-dire garantissant la protection des investissements.
"Il faut trouver une cohérence entre les réalités locales et les contraintes réglementaires en vue de trouver les meilleures actions à mettre en place pour permettre la croissance des entreprises." Mme Maurreen Kouassi
Mme Maurreen Kouassi a mis l'accent sur le volet commercial en rappelant que pour l'heure le constat montre que les politiques mises en place, de façon générale, n'étaient pas forcément adaptées aux réalités locales. L'enjeu aujourd'hui est donc de prendre en compte ces réalités locales et de les coupler avec les contraintes réglementaires en vue de trouver les meilleurs voies qui permettront la croissance des entreprises.
"La mise en place de financements durable et à long terme doit être vu comme une nécessité en vue de consolider les économies" M. Simon Tiemtore, PDG de Lilium Capital
M. Simon Tiemtore a quant à lui mis l'accent sur la nécessité de développer des financements de projets durable et à long terme qui permettraient de sécuriser les investissements et surtout de les rendre pérenne. Il a indiqué que les investissements doivent être un moyen de consolider l'économie et c'est pourquoi ils doivent réellement être vu et financé sur le long terme. Enfin, il a encouragé au développement des partenariats public privé et privé-privé afin d'oeuvrer dans cette consolidation. Il donna par la suite quelques exemples de pays basés en Afrique de l'Ouest.
"Les différentes réformes structurelles et institutionnelles qui ont été mises en place en Côte d'Ivoire ont permis d'enregistrer de nombreuses performances économiques depuis 2012" M. Essis Emmanuel, Directeur Général du CEPICI
Enfin pour clore la série d'interventions, M. Essis Emmanuel a fait une présentaiton du cas de la Côte d’Ivoire en présentant (i) la politique d'investissement mise en place par la Côte d'Ivoire, (ii) quelques mesures de lutte contre la fragilité et le renforcement de la résilience économique qui ont été adoptées, (iii) les mesures d'amélioration de l'environnement des affaires et (iv) les mesures du Gouvernement mises en place pour soutenir le secteur privé à travers la relance des investissements publics dans les secteurs jugés prioritaires. Ces différentes réformes, initiatives et mesures ont permis de renforcer la résilience économique du pays et ainsi d'enregistrer de nombreuses performances depuis 2012 notamment en matière d'amélioration de l'environnement des affaires, d'investissements à l'échelle nationale mais également d'investissements agréés au CEPICI.
A l'issue de ces différentes interventions une session de questions - réponses a eu lieu avec le public et nous pouvons retenir de cette rencontre que pour renforcer la résilience économique d'un pays il faut :
- une implication forte de l'Etat pour l'adoption de mesures structurelles, structurantes et institutionnelle de nature à lutter contre la fragilité du pays
- une politique d'incitation à l'investissement renforcées
- un environnement des affaires en constante amélioration qui permette de consolider l'attractivité du pays