Pas de trève des confineurs pour les gagnants de la crise.

Derrière la crise sanitaire terrible, se cache aussi une catastrophe économique.

Quelle entreprise serez-vous dans quelques mois?

Serez-vous une entreprise verte ou rouge dans la grande carte des gagnants et perdants du déconfinement économique ?

Plus le monde physique s’arrête avec le confinement, plus le monde virtuel prospère :

Comment un virus si microscopique a-t-il pu stopper immédiatement une planète si gigantesque comme un grain de sable arrêtant la complexité d’une montre hors de prix?

 Après 6 semaines de confinement, nos défenses biologiques semblent faire chuter nos anticorps face à une dépendance numérique personnelle et professionnelle. Le e-business semble dissoudre le marketing relationnel et accentuer la distanciation.

« PNC aux portes, armement des toboggans » ! L’aéronautique et les compagnies aériennes symbole de la mondialisation ne peuvent plus résister face à une planète qui ne tourne plus.

Qui aurait pu penser il y a deux mois que notre fleuron Airbus serait peut-être au bord de la faillite ? (Impact des capitalisations boursières par secteur source Mc Kinsey 2020).

Sans surprise, les GAFAM cavalent et restent la tête dans les nuages.

Ils sont les grands gagnants du futur déconfinement.

Microsoft affiche un chiffre d'affaires de 35 milliards $ au premier trimestre, (+15%). Le bénéfice avant intérêts et impôts s'établit à 12,9 milliards (+25%).

Facebook aussi, les résultats du premier trimestre sont radieux. Le réseau social a enregistré un chiffre d'affaire de 17,74 milliards de dollars (+18%), pour un bénéfice net de 4,9 milliards

La valeur boursière d’Amazon atteint les 1200 milliards de dollars.

Malgré une activité commerciale stratosphérique, Amazon va renoncer à ses profits au second trimestre, en finançant des investissements sanitaires massifs de 4 milliards de dollars, pour protéger ses employés. Par ailleurs Amazon Web Services (AWS), capte un chiffre d'affaires de 10,2 milliards de dollars soit 3,08 milliards de dollars de profits au premier trimestre.

Certains secteurs font du beurre sur le confiné :

Faire ses courses en ligne 24 heures sur 24 depuis son canapé, travailler à distance, s’équiper de logiciels, jouer, se maintenir en forme s’informer, écouter de la musique tout passe par le dieu Internet :

Le divertissement est un voyage salutaire pour échapper au confinement : la fréquentation des plateformes de streaming a connu une hausse de +20% depuis un mois.

Disney + revendique 50 millions d’abonnés en 5 mois.

Netflix fait un bond de 15,3 millions d’abonnés en plus depuis le début de l’année soit 182,9 millions d’abonnés payants dans le monde.

L’augmentation des téléchargements de jeux vidéo en France a atteint   180% en une semaine au début du confinement et les jeux sur mobile progressent de +30% en mars 2020 (source App Annie).

Green is beautiful : Plus étonnant pour calmer les angoisses du confinement, les ventes de marijuana ont augmentés de +50% aux USA provoquant une explosion des faux livreurs Deliveroo reconvertis aux fines herbes.

Les ventes de sextoys explosent (+50%) dans une Europe confinée en manque de câlins.

Les ventes de Home Trainer connectés à son vélo font une échappée.

La start up zwift revendique un million et demi d’abonnés pour booster le indoor-cycling. A quand nos vidéos conférences Teams sur un vélo ?

Les magasins de vélo se prépare à la déferlante du déconfinement. Merci le chèque vélo de 50€ du gouvernement !

Les vélos seront l’arme fatale des maires en soif de réélection.

Formidable allié du déconfinement, le vélo permet une mobilité barrière non polluante, idéale pour aller travailler en ville plutôt que de risquer la contamination dans le métro.

Les requêtes pour la livraison de la nourriture ont connu aussi une augmentation de 80% en moyenne.

Derrière les soignants, les malades et les morts, la guerre de la Santé :

Le secteur de la santé profite bien sûr du Covid dans une concurrence fratricide sur les traitements et les brevets d’un vaccin.  

Novartis voit son résultat opérationnel en Q1 2002 s’envoler de +33% et Sanofi a vu son chiffre d’affaire trimestriel de 8,97 M€ (+6,6%).

Les autres secteurs économiques doivent-ils se résigner en naviguant entre grande dépression et grande récession ?

Non je ne le crois pas. La transformation sera salutaire.

Ne jouons pas avec les maux : Avril était viral, Mai devient ami.

Et si la crise du Covid était celle de notre mode de vie, une remise en cause de notre économie de marché?

Nous vivons une perte de repères : « Quel jour on est? » dit le confiné déboussolé.

Covid 19 - Cop21 : Raoult face à Thunberg.

Nous voyons se télescoper Covid 19 et Cop 21 comme une revanche de la biodiversité sur l’économie. La collision entre virus et humus nous donne un signal fort.

Nous expérimentons un crash-test avant une prochaine catastrophe éco-biologique. Le néo marketing semble bien dérisoire face à nos rigidités libérales et les statistiques mortifères.

Comment accompagner les entreprises vers des organisations plus déconfinées adoptant un marketing plus résilient?

La route sera longue mais la réinvention du marketing doit se préparer dès maintenant pour ne pas perdre le lien avec les consommateurs.

Faire tomber les masques du marketing et anticiper les tendances.

Quels seront les consommateurs de l’Après pour les marques de Luxe : Serez-vous un revenge spending nonchalant, un survivalist consumer ou un powerfull non buyer comme l’indique Eric Briones?

Le risque de la distanciation consommateur : le juste équilibre entre commerce et valeurs.

Se taire en ce moment serait probablement une erreur pour certains secteurs en difficulté.

Comment créer des nouvelles opportunités pour les secteurs du tourisme, les transports, le retail, les banques, la grande consommation, l’agriculture, le commerce, les services, la santé…?

Il est encore temps d’accompagner vos équipes, d’ajuster vos recovery plan, guider vos partenaires, trouver le juste équilibre entre commerce et valeurs, et surtout éviter la distanciation trop longue avec vos consommateurs qui nous transmettent de nouveaux signaux.

Pensez à externaliser votre transformation en redoublant d’imagination avec une prospective maitrisée combinant fulgurance créative et indicateurs extra-financiers.

Le futur devra redonner ses lettres de noblesse au progrès.

Faire du futur un projet collectif crédible pour éviter la jachère sociale. La transformation doit s’appuyer sur une intelligence collective et sera le métronome créatif de votre remise en mouvement. Un tourbillon imprévisible. Et si on en discutait?

« On a tendance à considérer que l’âge d’or est dans le passé. Croire au progrès, c’est faire l’inverse et renverser la temporalité : il faut penser que l’âge d’or de l’humanité se trouve dans le futur. » Etienne Klein - Scientifique et philosophe