PATRIMOINE ET CULTURE
Extrait du livre
La région des Hauts-de-France : BEAUVAIS
LE TEMPS EST PRÉCIEUX
Nous sommes à l’intérieur de la cathédrale Saint-Pierre de Beauvais qui abrite l’une des 12 horloges astronomiques de France mais la plupart des pays d’Europe en possèdent une également. Il s’agit d’une commande de l’évêque de Beauvais en 1865 qui s’adressa bien évidemment au maître horloger picard Auguste-Lucien Vérité qui attesta sa légitimité lors de son intervention à Besançon. Les 90.000 pièces mécaniques sont dans le corps d’un meuble du style romano-byzantin de 12 mètres de hauteur, 5,12 mètres de largeur et 2,82 mètres de profondeur. Celui-ci possède en façade 52 cadrans et il est habité par 68 automates. Ces cadrans indiquent la mesure du temps dans l’univers, le cycle solaire, l’heure sidérale, le comput des fêtes mobiles, l’équation solaire, la déclinaison du soleil et bien évidemment les heures, jours, mois et années du calendrier profane. La partie haute du buffet est occupée par les automates qui représentent le théâtre du jugement dernier. Toutes les heures un coq chante et bat des ailes, c’est à ce moment précis que Jésus-Christ fait signe à deux anges de sonner de la trompette. Puis le mécanisme fait apparaître un Juste qu’un ange accompagne au ciel et au même moment, le diable emmène de son côté un Damné qui se dirige vers l’enfer. Il faut bien sûr remonter l’horloge tous les quatre ans mais quelle satisfaction pour les fidèles ! Votre interrogation concernant la présence d’une horloge dans une église est très intéressante, car nous avons un début de réponse mais le mystère demeure. Il convenait, après la Révolution française, de concilier le progrès de la science avec l’Évangile, le clergé a probablement voulu apporter davantage de spiritualité par l’apocalypse en l’associant à une démarche scientifique et astrale. Le temps est précieux jusqu’à l’arrêt de l’horloge mais nous ne connaissons, ni le jour, ni l’heure.