Pensées pour la nouvelle année : un océan de doutes et quelques flocons d'espoir
« Un homme sans défauts est une montagne sans crevasses. Il ne m'intéresse pas. »
René Char
Un combat contre nous-mêmes, dont l'issue reste incertaine...
Je pourrais me contenter d’opter pour la « banalité » : bonheur et santé sont devenus des vœux récurrents au fil des années. Mais là n’est pas l’objet de ma pensée. 2020 fut une année marquante, questionnant nos certitudes et nos croyances, nous mettant face à nos responsabilités et devoirs, dévoilant certaines de nos failles et de nos faiblesses. Elle ne fut certainement pas la première et ne sera pas la dernière.
Quelles que soient nos situations, 1001 questions peuvent se poser : Sommes-nous prêts à changer, collaborer avec celui ou celle qu’on appelle « autre », bousculer nos habitudes, accepter l’erreur, faire confiance, reconnaître la valeur du vivant, renoncer à certains acquis ou conforts de vie, emprunter d’autres trajectoires ? Avons-nous collectivement le courage d’entreprendre des transformations parfois contradictoires avec nos désirs éphémères d’humains ? Quel récit voulons-nous conter aux générations qui nous succéderont ?
Ne pas avoir vécu le passé et ignorer la « nature » du futur nous condamne à une vision partielle du monde. Contraints par une connaissance imparfaite de l’existant, nous sommes piégé.e.s dans une bulle d’espace et de temps limités. Nos choix auront des impacts sur des choses et des êtres que nous ne connaîtrons jamais : nous devrons assumer des conséquences qui resteront parfois invisibles à nos yeux.
Quelle importance accordons-nous à des problèmes qui dépassent l’individu ? Les efforts des uns sont-ils suffisants pour contrevenir aux excès des autres ? Les tentatives de « révolution » sont-elles vouées à l’échec ? Mais encore, qui du penseur ou de l’acteur (si tant est que les deux soient distincts) a le plus raison ? Qui de l’aîné.e ou de l’enfant est le/la plus sage ? Qui de l’humain ou de la Terre détient le plus de richesse ? Quel sens donnons-nous à la famille, à la communauté, à la nation ?
Ces questions ont trouvé, trouvent ou trouveront peut-être des réponses auprès de certaines consciences éclairées.
Que l’on soit habile avec les mots, les gestes, les émotions, les sens… Que l’on soit né.e « ici » ou « là-bas », nous avons tou.te.s des histoires différentes, des intérêts, valeurs et principes qui nous sont propres. Et pourtant, nous partageons un lieu de vie – la Terre – et un destin – celui du vivant. Ces « communs » qui nous lient sans qu’on s’en aperçoive (ou sans qu’on veuille l’admettre) sont le terreau de notre existence. En prendre soin serait souhaitable, mais nous nous sommes souvent refusé.e.s à le faire par peur, égoïsme, insouciance, indifférence… par lâcheté peut-être.
Comment s’en extraire ? Sommes-nous capables de nous défaire de nos « démons » ? Voilà les questions qui continueront de hanter les esprits plus ou moins tourmentés. Voilà de quoi seront faites 2021 et les années qui suivront.
Nous – petits êtres humains bourrés de certitudes – devrions nous réjouir de ce drôle de destin. Car si les plus grands défis et les plus grandes crises restent à venir, il nous incombe de montrer quelle est notre force, notre « résilience ».
Qui de lui, d’elle, de toi ou de moi aura le plus de regrets ? Qui partira avec le cœur serré ou l’âme légère ? Nous menons peut-être un des plus grands combats de notre existence : un combat contre nous-mêmes, dont l’issue reste incertaine.
Invictus, par William Ernest Henley
Ce poème, je l'ai découvert dans le film du même nom contant l'histoire (certes romancée) de l'Afrique du Sud après la fin de l'Apartheid. Ce long-métrage retrace le parcours des Springboks – l'équipe sud-africaine de rugby – lors de la Coupe du monde de 1995. Alors président de l'Afrique du Sud, Nelson Mandela invite Francois Pienaar – capitaine des Springboks – à prendre le thé. Lors de ce moment charnière, le président lui demande « What is your philosophy on leadership? How do you inspire your team to do their best? ». Francois Pienaar dit « By example. », ce à quoi Nelson Mandela répond « That is right. That is exactly right. ». Il poursuit : « But how to get them to be better than they think they can be? That is very difficult I find. Inspiration perhaps. ». Cette inspiration, Nelson l'a trouvée dans le poème victorien « Invictus » dont voici le texte en versions originale (anglais) et traduite (français).
Je ne m’attarderai pas davantage sur la signification de ce poème, mais je souhaite que chacun.e trouve son inspiration et qu'elle vous donne la force et le courage nécessaires pour avancer. Je ne sais de quoi 2021 sera faite, et c'est tant mieux car il y a tant de choses à faire dans le présent. Ne perdez pas de vue vos objectifs, et n'oubliez pas les personnes qui comptent pour vous. C'est le seul conseil que je me risquerai à vous donner. Belle année à tou.te.s !
✍ Coach par l'écriture et la création 🤓 Chercheure 🌳 Artiste autodidacte (ibrida folia) - FAIRE DE LA PLACE À NOS PARTS SENSIBLES DANS LES TRANSITIONS ÉCOLOGIQUES - APPRIVOISER LES MULTIPLICITÉS -
3 ansMagnifiques voeux Hélène, très inspirants ! ❤ Merci pour ce texte, cette belle écriture et ces sages pensées 🙏