Petite pensée pandémique

Je vois des textes inspirés de l’idée que, si à toutes choses malheur est bon, cette crise vient nous faire la preuve que l’humanité peut agir contre les changements climatiques. D’autres, parlent d’un moment Gaïa, sorte de vengeance de la Terre contre l’humanité qui l’aurait trop maltraitée, souillée, enfumée, forée… J’écarte d’emblée cette avenue, trop biblique pour moi. Cependant, le lien entre la lutte à la pandémie et le combat contre les changements climatiques est beaucoup plus intéressant. Mais il faut faire la bonne lecture.

La pandémie, qui provoque un gel de l’activité économique, entraînera une chute des émissions de gaz à effet de serre avec de nombreux bienfaits environnementaux. Quand des centaines de millions de voitures sont immobilisées dans les entrées de cour, on respire mieux. Mais ça ne prouve en rien que l’humanité peut agir contre les changements climatiques. Ce serait exactement comme dire d’un alcoolique dans le coma après un accident : voilà la preuve qu’il peut arrêter de boire! Si on veut y voir une preuve de quoi que ce soit, disons que c’est la preuve que l’activité humaine fait partie du problème. Mais c’était déjà une évidence.

Oui, mais la pandémie nous montre quand même que le monde peut se mobiliser contre un fléau. Non, la pandémie ne nous montre pas ça. Avez-vous entendu parler d’une vidéoconférence du G20 ou du G7, d’un quelconque sommet de leaders, d’un accord international anti-Covid19? Non. Il n’y a pas de mobilisation internationale. Il y a des pays qui agissent individuellement à l’intérieur de leurs frontières fermées pour tenter de contenir le virus. Il y a bien, et c’est heureux, une collaboration internationale sur le plan médical et scientifique pour accélérer le développement d’un médicament ou d’un vaccin, mais guère plus.

Ce qu’il y a cependant, c’est que dans le confinement que nous vivons, qui est à la fois traumatisme et fascination, nous nous surprenons à découvrir une autre vie possible, plus tranquille, plus lente. Les entreprises adoptent le travail à distance. Les citoyens redécouvrent des plaisirs simples comme les longues marches. Et de ça, il pourrait rester quelque chose comme une organisation nouvelle des sociétés, mieux adaptée à une humanité en paix avec son unique planète. Mais ce n’est pas garanti. Cela dépendra de la manière dont on se relèvera.

Steve Aboua

CADRE EXPERT EN SÉCURITÉ SOCIALE

3 ans

Merci Patrice. Simple curiosité, Êtes vous le même Patrice servant, dirigeant de SITBAI ABIDJAN AGNIBILEKRO ?

Catherine Cosgrove, LL.B., M.Tech.(Strategic Foresight), APF

Leader chevronnée avec résultats novateurs en stratégie, engagement, communications, affaires publiques et politiques

4 ans

Heureuse de te lire à nouveau Patrice, merci

Jean-Pierre Bernier

Consultant, communication et appui stratégique au développement économique

4 ans

Salut Patrice, Merci de la réflexion et de cette mise au point pertinente. En regardant par la fenêtre de mon confinement domestique, je me disais justement qu'on avait oublié que la lenteur avait ses vertus. Le modèle de la croissance infinie a peut-être atteint ses limites. J'aime bien rappeler qu'il n'y a pas de plan B pour la planète bleue.

Mirabel Paquette

Associée et vice-présidente principale, Communication d'entreprise

4 ans

Merci Patrice! Au plaisir de te revoir.

Mirabel Paquette

Associée et vice-présidente principale, Communication d'entreprise

4 ans

Merci Patrice! Au plaisir de te revoir.

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