Plus importante que l'empathie : le sens de la réalité et la capacité de passer à l'action.
Changer le monde par un tendre baiser est un début. Voici mon raisonnement.
Saviez-vous que la capacité de jugement et le sens de la réalité nécessitent l'implication de nos sens ? Pour affronter les défis de notre société, ces compétences me semblent encore plus importantes que l'empathie et l'intelligence émotionnelle. Ces dernières - alors au centre d'intérêt et au cœur de nombreuses activités depuis quelques temps - étant certes impliquées quand il s'agit d'appréhender profondément ce monde, ne sont pas le moyen direct pour lui apporter solution. Pour passer à l'action, je préconise de renforcer directement le sens de la réalité par des "mesures de changement profond" qui s’appuient sur des activités sensorielles.
C'est notamment le sens du toucher - tant négligé dans notre vie sur des bancs d'école et dans nos bureaux stériles. Il revêt une importance existentielle. Il nous permet de vivre à chacun, mais aussi, - comme je vais vous expliquer par la suite - d'assurer la survie de notre civilisation.
Pour comprendre l'importance du toucher, pensez aux fameuses expériences du psychologue américain Harlow dans les années 50 avec le petit singe qui doit choisir entre une "maman en métal" qui fournit de la nourriture et une maman toute douce en peluche qui ne nourrit pas. Il choisit la dernière. Harlow a démontré que le contact physique est un besoin vital, avant même le besoin de se nourrir. En fait, on peut s'en passer de tous les autres sens (pensez aux sourd-muets aveugles) mais les enfants qui naissent sans le sens du toucher ne survivent que quelques instants.
Le toucher en premier, mais tout l'ensemble de nos sens que nous avons à notre disposition (s'il nous en manquent, ceux qui sont présents savent équilibrer ce manque) nous connectent à la réalité. En passant nos journées devant des écrans et dans des pièces fermées, nous souffrons d'un véritable appauvrissement des sens.
Cela a des graves conséquences ! Sachiez que l'information traitée purement intellectuellement ne permet pas de passer à l'action, comme les neurosciences ont maintenant prouvés.
C'est ce qui explique que nous sommes capables d’entendre des messages d'alerte sur l'environnement, sur la société, sur tout type de menace et de dysfonctionnement, d'être totalement d'accord pour changer les choses, mais sans être capable pour autant d'agir. Notre cerveau est dans l’incapacité de nous placer en situation d'aborder les choses les plus importantes si l'information ne passe pas par les émotions, et donc par le corps, les sens étant le lien entre les deux.
L'exemple de l'histoire montre que la pure information est insuffisante pour retomber dans les mêmes pièges. L'après première guerre mondiale, en Allemagne, avait mobilisé de grands efforts de sensibilisation dans les écoles et une grande ouverture d'esprit dans la société sur un plan intellectuel. La peur, par contre, se trouvant comme toutes les émotions dans la partie droite du cerveau, est incapable d'entendre ce que dit le cerveau gauche. Le cerveau gauche, l'analytique, peut certes apprendre à parler aux émotions (je vous en parlerai une autre fois comment cela peut se faire), mais malheureusement, ceci ne s'est pas fait suffisamment à l'époque pour éviter le régime nazi. Parler aux "émotions avec émotion" est très puissant, et tous les leaders savent s'en servir intuitivement.
Ne pas agir alors que nous apparaît son ardente nécessité, laisser d'autres agir alors que nous les savons potentiellement dangereux, nous laisser mener par des motivations superficielles qui nous aveuglent sur le grand ensemble, voici les raisons pour lesquelles la reconnexion à nos sens est essentielle.
J'appelle tout un chacun, personne comme organisation, à faire sa priorité. Pour faire advenir ce monde meilleur, commençons tout simplement par nous embrasser plus tendrement, plus longuement et plus souvent ceux qui nous sont chers.
J'organise vos PMSMP, un moyen de recrutement GRATUIT pour les entreprises ! (TRILINGUE : anglais - allemand - français)
7 ansExcellente idée d'utiliser les 5 sens de cette manière !
#enseignementsup #innovation #inclusion #reussiteetudiante
7 ansBonjour Tabea, j ai découvert avec beaucoup d intérêt votre projet d'école Obeda et les fondamentaux scientifiques et moraux qui l animent. J'ajoute ma petite pierre à votre post sur la valeur du corps dans l identité et donc dans l apprentissage. Je travaillais il y a peu dans une école de commerce spécialisée en marketing-communication. Des workshops en 1ère année portaient sur la construction d outils de communication "basiques", comme le sac offert à la bonne cliente ou le gadget offert aux prospects. J ai fait introduire dans le process pédagogique une étape formelle et mis en valeur de toucher et de choix de matière, d odeur, de découverte des sensations de l objet par le corps. Apres une période de méfiance en particulier de la part des parents, Les résultats étaient au-delà de nos attentes en terme de levée des blocages sur la créativité, des profils différents d étudiants ont émergé et ont pris confiance en eux...
Faire entendre les éco-prestations, c'est tout un Art...
7 ansTabea Menez merci pour cet article ou cette alerte. Cela me rappelle un autre article que nous avions partagé sur "ces métiers à la con" qui sont inexplicables à des enfants et que quittent les cadres et les jeunes pour créer leur magasin/restau...pour se rapprocher de choses concrètes. Un équilibre est nécessaire. Ni tout l'un ni tout l'autre. Ni que le côté droit ni que le côté gauche de ce fameux cerveau. Mais ne nous arrêtons pas à lui et développons l'empathie IRL ; ce que j'ai lancé et qui s'appelle "les Valeurs Humaines Augmentées". Leur expansion est nécessaire. L'humanité réagit à l'humanité...et pas que à des chatbots à 100 %.
Psychopédagogue chez Indépendant
7 ansTout cela est très vrai, cela me rappelle les études menées auprès des enfants des orphelinats en Roumanie après la chute de la dictature: de nombreux enfants montraient un retard mental plus ou moins grave car on ne les touchait presque jamais, en tout cas pas de façon tendre, et on ne stimulait pas leurs sens.