Talents du numérique : plus rares donc plus chers, ils ont la cote
En matière de rémunération et plus largement de flux économiques, les évolutions sont moins saccadées que l’on ne l’imagine parfois. Le passage d’une année à une autre marque rarement un renversement de tendance. Reste l’enjeu des entretiens annuels qui sont un moment pour un salarié de faire pression sur son employeur, marquer sa valeur, sa rareté et obtenir…une augmentation !
Sur le marché des compétences digitales, la pénurie touche la quasi-totalité des métiers. Rachel DELACOUR, nouvelle présidente de France Digitale parlait ainsi d’une situation de « chômage négatif » pour les start up. Des mêmes talents sont convoités par un large spectre d’employeurs, de la start up aux pure players en passant par les Gafa, les ETI, les grands groupes, les entreprises de service du numérique (ESN) et les agences. Par conséquent, leur rémunération augmente automatiquement.
Tel un peloton cycliste, les métiers du numérique se classent en trois groupes
- Dans le peloton de tête figurent les développeurs (développeur full stack, lead dev, devops, scrum master, etc ) mais aussi les experts de la data et de l'expérience utilisateur. Les échappées sont nombreuses. Ce sont ceux qui tiennent la vedette et qui profitent d’un fort déséquilibre entre l’offre et la demande. Pour ces cadres, les augmentations de salaire négociées en 2018 seront souvent supérieures à 15 % et des « jumps » ou sauts de salaire plus importants encore peuvent être obtenus en changeant d’employeur.
- Le deuxième « peloton » est composé de métiers pour lesquels les augmentations de salaires seront assez fortes : de 5 à 15 % selon les entreprises. On y trouve les experts du marketing on line, du e-CRM et du product management mais également la population des managers : directeur marketing, directeur technique, directeur e-commerce, etc
- Enfin, le « gruppetto ». Un ensemble de rares métiers peu touchés par la pénurie ou bien pour lesquels il existe un « petit » excédent de main d’œuvre. Parmi eux figurent le community manager et le webdesigner pour lesquels la rémunération devrait rester stable ou augmenter légèrement cette année.
Si la pénurie bénéficie aux cadres du numérique - et aux chasseurs de tête qui sont chargés de les recruter -, elle peut freiner le développement des start up et ralentir la transformation digitale des groupes.
Les ressources sont en effet rares, certains postes peuvent rester vacants quelques mois et l’accroissement des salaires alourdit les charges fixes des entreprises.
Quant aux solutions de court terme, elles sont- elles même coûteuses : augmenter le salaire des bons éléments pour les retenir, proposer un pont d’or aux candidats ou encore passer par un cabinet pour trouver les bonnes ressources puis les convaincre d'accepter l'offre.
Il revient aux entreprises et aux pouvoirs publics de « penser plus loin » et de s’attaquer aux racines de la pénurie. Dans cette optique, la création d’un bac numérique proposé par France digitale est une bonne initiative. On peut aussi espérer un renforcement des filières du supérieur consacrées au numérique et un plan de formation à ces nouvelles compétences ambitieux pour former les salariés.
Directrice administrative et financière chez EEIE
7 anspour la formation continue www,checy.org
𝓓𝓮𝓼𝓲𝓰𝓷 𝓭’𝓮́𝓶𝓸𝓽𝓲𝓸𝓷𝓼 𝓭𝓲𝓰𝓲𝓽𝓪𝓵𝓮𝓼 Luxe ~ Parfums Beauté ~ Branding ~ Digital ~ Brand Content ~ E-Marketing
7 ansEt vive la formation continue pour tous ceux qui veulent être leaders plutôt que suiveurs ✌🏻
IT, Digital & Data Business Partner for Medical Care
7 ansComme disent nos amis anglo-saxons : If you pay nuts, you get mokeys ! En revanche la liaison est loin d'être toujours bijective ;-))
Olivier, Fabian on en parle ? :)