Pour le climat, libérons-nous de la croissance

Aujourd’hui, le journal Libération publie la réponse que je cosigne avec Zakia Khattabi et Patrick Dupriez, ainsi que d’autres leaders européens, à la lettre ouverte soutenue par plus de 200 scientifiques il y a un mois. Ceux-ci appelaient l’UE à se dégager de l’emprise de la croissance et soumettaient aux décideurs politiques 4 propositions concrètes. Nous, écologistes de différents pays, soutenons totalement cette démarche.

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C’est la raison pour laquelle nous avions pris l’initiative d’organiser à la mi-septembre une conférence sur la post-croissance. Pour la première fois en Europe, nous avons réuni chercheurs, représentants d’ONG, décideurs politiques et technocrates afin de confronter les tenants de la pensée unique néoclassique à la réalité des faits, en particulier de l’impasse auquel les politiques actuelles nous condamnent (toutes les présentations sont disponibles sur le site www.postgrowth2018.eu)

Cette impasse a d’ailleurs été précisée par le tout récent rapport du GIEC qui rappelle l’urgence des profondes réformes à exécuter : il ne s’agit pas seulement d’arrondir les angles de notre modèle économique mais bien de le réformer en profondeur. À cet égard, je me désole du prix Nobel d’économie décerné à William Nordhaus qui, il y a 40 ans, s’illustrait en combattant le rapport Meadow sur les limites de la croissance. Nordhaus et son colauréat, Paul Roemer, sont d'ardents défenseurs de la croissance verte. Mais croire que l'on peut conserver notre modèle de croissance économique actuel tout en réduisant notre empreinte écologique et en luttant contre les inégalités, est parfaitement illusoire. Un nombre croissant d’institutions internationales commencent à en prendre conscience et vont jusqu'à alerter de la nécessité d'un changement de paradigme.

Vous pouvez manifester votre soutien à la lettre ouverte des scientifiques et à notre tribune en signant cette pétition: ICI