Pour réfléchir sur la famille, au-delà du quotidien...
Quand Planète F a vu le jour en 2014, j'avais deux grandes raisons de le faire : une personnelle et une professionnelle.
Je souhaitais réfléchir sur les modèles d’affaires des médias. Je ne voulais pas attendre que la transformation s’opère. Je ne voulais pas subir le marasme qui s’abattait sur le journalisme. Je voulais agir, plutôt que de subir. J’ai appris dans les trois dernières années que dans chaque crise, il y a une opportunité de faire mieux.
Personnellement, je voulais creuser des enjeux qui me touchaient comme mère. Aller plus loin que la nouvelle chaude ou de ce qui va mal. Je voulais comprendre l’impact de mes décisions de parents sur la société. Je voulais réfléchir à l’aspect collectif de la famille. Je refusais de croire que la famille ne soit qu’une série de conseils individuels pour survivre au quotidien.
Dans les trois dernières années, j’ai appris que la famille ne peut pas se retrouver dans la section Art de vivre ou Lifestyle des médias ou des magazines. L’argent investi en politique familiale au Québec est majeur, 10 milliards de dollars en 2009.
La famille évolue si rapidement depuis 30 ans et la politique familiale a du mal à s’adapter aux nouvelles réalités et à la pluralité des modèles de familles. On a vu poindre des experts de l’enfance et de la famille dans les trente dernières années. Tout le monde semble plus compétent que les parents pour s’occuper des enfants. Tout le monde souhaite mettre son grain de sel dans ce que les parents doivent faire pour créer de bons citoyens. Pourtant, si on écoutait tous ces experts, si on mettait en pratique toutes les recommandations à la lettre, on n’aurait plus de temps pour les aimer ces enfants-là.
EN 2017, POURQUOI PLANÈTE F ?
Un magazine papier devient l’extension de ce que fait notre équipe de journalistes sur le web depuis trois ans. C’est une façon de rejoindre un public qui n’est pas sur le web, ou qui cherche à se déconnecter pour réfléchir. C’est aussi une façon de marquer les grands enjeux que vivent les familles au 21e siècle.
Parce que je carbure à la passion, la conviction et surtout à l’amour de mes deux enfants. L’amour de vouloir les voir grandir dans un monde ouvert, tolérant et empathique. Parce que changer le monde passe par l’éducation des enfants, des familles sur les grands enjeux de notre société.
Ma mère est décédée tragiquement lors des balbutiements de Planète F. Je ne réalisais pas à l’époque que cet événement allait marquer au fer rouge pourquoi j’allais continuer de vouloir creuser les enjeux de société qui touchent la famille. Grâce à elle, je poursuis cette réflexion sur la famille. C’est aussi grâce à elle que je continue d’y croire…