Pourquoi est-il important d’exposer le travail des paramédics dans les médias?

La semaine dernière, deux paramédics de Lévis à Dessercom ont assité un accouchement plutôt exceptionnel pour trois principales raisons. D’une part, les accouchements en contexte extrahospitalier pour les paramédics sont rares. D’autre part, lors de cette intervention, ils ont eu à gérer un autre élément rarissime, soit une présentation par le siège du bébé. Finalement, puisque la paramédic Hélène Vachon jugeait dangereux de s’arrêter sur le Pont Pierre-Laporte en raison de l’absence d’un accotement, elle a décidé de poursuivre sa route pendant que son partenaire à l’arrière de l’ambulance, Sébastien Cliche, assistait la mère à mettre au monde un bébé bien pressé. Une fois à l’hôpital, le superviseur Dany Tremblay a pris une photo des deux paramédics professionnels, une photo qui vaut mille mots. Des visages fiers d’avoir vécu leur premier accouchement de leur carrière et d’avoir rassuré une femme en travail dans leur ambulance. Une image qui est devenue on ne peut plus virale sur les médias sociaux.

Cette belle histoire a aussi attiré une attention médiatique qui a entraîné quelques entrevues pour la presse écrite et pour deux stations de radio de Québec. Une question très pertinente par les animateurs et journalistes m’a été posée : « pourquoi est-il important de reconnaître le travail des paramédics, bien que ce soit leur travail? »

D’abord, les paramédics agissent quotidiennement dans l’ombre. Chaque jour, ces humains à l’âme généreuse réalisent de belles choses qui ne sont pas criées sur tous les toits. Lorsque les paramédics comparent leur présence médiatique aux autres intervenants d’urgence, en l’occurrence les pompiers et policiers, ils remarquent un très grand écart quant à l’exposition de leur bon travail essentiel pour la population. Or, les paramédics ont régulièrement fait mauvaise presse au cours des dernières années en raison, notamment, des délais d’intervention des ambulances. On peut souvent lire ou entendre dans les médias : « la personne a été prise en charge par les ambulanciers et transportée à l’hôpital. » Leur travail est loin d’être que de transporter des bénéficiaires aux hôpitaux et c’est l’une des raisons pour laquelle ces professionnels méritent d’être reconnus à leur juste valeur.

Depuis quelque temps, nous remarquons une curiosité de la population et des médias à l’égard des soins préhospitaliers d’urgence québécois. Plusieurs entreprises ambulancières assurent une belle présence sur les médias sociaux et publient régulièrement les réalisations de leurs employés. Des syndicats et des associations ont aussi emboîté le pas à montrer au public l’envers du décor de cette profession. La pénurie de main-d’œuvre touche plusieurs secteurs, dont celui de la santé, et le domaine préhospitalier ne fait pas exception à la règle. En effet, il est pertinent pour les différentes instances de promouvoir la réalité des paramédics afin d’attirer des étudiants dans les cégeps offrant la formation de trois ans. Plusieurs personnes croient toujours que les paramédics répondent strictement à des appels urgents et graves. Toutefois, ces intervenants vont davantage offrir un support moral à des personnes vivant des difficultés médicales ou des douleurs chroniques ne mettant pas nécessairement leur vie en danger.

Le travail des relationnistes au sein des entreprises ambulancières publiques et privées est certainement d’accompagner les médias dans les rouages du métier peu connu, mais ô combien pertinent aux soins de première ligne. Ils ont par ailleurs un grand travail d’éducation quant à l’utilisation convenable des ressources ambulancières. Les paramédics au Québec méritent d’être davantage utilisés dans le système de santé en leur donnant un champ de pratique beaucoup plus vaste au bénéfice des citoyens et c’est au moyen des médias sociaux et des médias de masse qu’il est possible de réaliser cette promotion des soins spécialisés.

Finalement, les paramédics sont très peu souvent remerciés des bénéficiaires qu’ils accompagnent pour diverses raisons et ils connaissent rarement le dénouement des gens qu’ils auront rassurés et aidés. Ces intervenants vont également voir et entendre des choses horribles qui peuvent rester à jamais dans leur mémoire. Malgré toute la formation et la préparation, le stress post-traumatique reste une grande menace à leur carrière, ce qui doit être connu.

Bref, c’est grâce à ces beaux moments comme l’ont vécu les paramédics Hélène Vachon et Sébastien Cliche que ces travailleurs de l’ombre peuvent dire qu’ils font le plus beau métier du monde. Nous ne pouvons passer sous silence leurs belles réalisations tels que les réanimations, les accouchements et les gestes exceptionnels qu’ils posent, et ce, avec passion pour leur communauté.