Pourquoi faut-il une Renaissance Européenne ?

Pourquoi faut-il une Renaissance Européenne ?

Bien souvent l’Union Européenne est jugée comme une organisation complexe et éloignée du quotidien des européens. Cet objet politique non-identifié, suscite alors la méfiance des citoyens qu’il vise pourtant à servir. A défaut de pouvoir facilement le définir, peut-être faut-il, pour mieux l’apprivoiser et en comprendre l’utilité, tenter modestement de cerner les logiques qui ont conduit à sa création puis à son développement. 

La première logique, qui fut à la base de son apparition, et le principe fondateur en 1952, fut le maintien de la paix. Cette logique demeure encore aujourd’hui la trame existentielle de la construction de l’Union Européenne.

A cet objectif, est venu s’ajouter, en 1957, la motivation de retombées économiques que permettrait la mise en place d’un marché commun. Cette logique de prospérité économique devint la raison majeure de l’intégration économique des 6, puis 10 puis 12 et enfin 15 pays membres qui constituaient cette communauté jusqu'à la chute du mur de Berlin. 

Au début des années 90 une autre logique prit le dessus : une logique d’influence, qui s’est renforcée avec l’arrivée en 2004 de dix nouveaux pays. Cette logique n’est pas très éloignée des mécanismes qui animent le fonctionnement des communautés de communes. Au même titre qu’une Mairie s’intègre dans une communauté de commune afin de préserver ses acquis et ses services, les Etats de l’Union Européenne ont compris qu’il fallait travailler ensemble pour débattre entre eux de leurs intérêts individuels mais défendre en commun ceux de notre vieux continent contre l’extérieur.

Comme dans toute histoire de communauté, surtout lorsqu’elle grossit, tous les membres sont souvent en désaccords et les négociations peuvent être longues mais l’intérêt commun, lui, est bien réel.

 Les coopérations européennes sont complexes et les promesses politiques européennes sont comparables à celles faites par des maires de municipalités membres d’une communauté de commune : elles vont parfois au-delà de la réalité possible. On peut avoir de beaux projets, mais pour les concrétiser, il faut convaincre les collègues, qui ont également fait des promesses électorales et qui entendent bien les voir se réaliser. Ainsi, les complexes négociations qui se passent entre les maires dans nos communautés de communes et nos agglomérations, ne sont pas si éloignées de celles de nos gouvernements, au niveau européen.

Une différence essentielle subsiste : en matière de construction européenne, les électeurs ne votent pas pour des leaders lointains qui définiraient sans leur accord les grandes lignes du projet européen. Ils votent pour un parlement qui approuve et modifie les textes de loi proposés par la Commission Européenne suivant le cap fixé par leurs propres chefs d’Etats et de gouvernement. Ce droit, dont dispose tout citoyen d’un pays membre de l’Union Européenne, est un atout majeur car il lui offre la possibilité d’être directement acteur sur la scène européenne. 


Dans cette élection cruciale, pourquoi faire le choix d’un projet de Renaissance Européenne ?

Tout d’abord, la logique d’influence est plus que jamais nécessaire mais n’est plus suffisante pour assurer la défense des intérêts européens. Face aux politiques commerciales agressives de certaines nations, il est crucial de protéger nos atouts stratégiques. Protéger signifie :  approfondir une coopération en matière de politique industrielle, approfondir les programmes déjà existants en matière de recherche, assurer une agriculture européenne durable, sécuriser nos approvisionnements de ressources primaires, et enfin rétablir une vraie préférence communautaire. Ces objectifs doivent s’inscrire dans le respect de notre environnement qui est devenu l’enjeu majeur du XXI siècle.

Dans ce contexte, le besoin de réduction des inégalités et de revoir les règles de concurrence entre les Etats membre de l’Union Européenne est indispensable. Ainsi la doctrine du libre-échange à laquelle s’est longtemps agrégée la logique d’influence économique entre les Etats membres de l’Union Européenne doit être modernisée pour répondre à ces nouveaux défis et ne pas laisser l’Union Européenne s’engluer dans une logique qui nous empêcherait de bâtir, ensemble, les géants industriels européens dont elle a besoin.

De même, le développement du marché unique Européen sans une coopération des politiques sociales continue de pousser dangereusement les Etats membres à détricoter leurs acquis sociaux afin de devenir plus compétitifs. C’est pour cela que nous devons installer un salaire minium Européen relatif, au niveau de vie de chaque Etat membre. 

Dans un monde en marche, l’Europe est en quête de nouvelles logiques et de nouveaux projets. C’est pour cela que le choix de la Renaissance peut permettre l’accomplissement de nouvelles normes environnementales, sociales et concurrentielles nécessaires face aux pays qui ne respectent pas les règles du jeu.

Dimanche, faisons le choix de la RENAISSANCE !

Jean Francois-Poncet 

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