Assemblée générale de l’IED à Budapest : Construire une Europe souveraine et démocrate, un défi politique crucial

Aujourd’hui, j’ai participé en visioconférence à l’Assemblée générale de l'Institute of European Democrats (IED), qui se tenait à Budapest, en Hongrie. Ce lieu n’est pas choisi au hasard : la Hongrie, actuelle présidente du Conseil de l’UE, est souvent perçue comme le « poil à gratter » de l’Europe, en raison de ses positions pro-russes et anti-immigration, qui percutent les valeurs démocratiques de l’Union. Cette situation nous force à réfléchir sérieusement à l’avenir de l’UE, qui doit être capable de tenir bon sur ses principes fondateurs. Fervente défenseure de la construction européenne et de ses valeurs démocrates, je m’engage pour une Europe forte, solidaire et qui ne transige pas sur ses valeurs.

Réformer l’IED pour en faire un acteur politique de poids

Sous la présidence de Francesco Rutelli, ancien maire de Rome et ancien ministre de la Culture italien, l’assemblée réunissait des personnalités influentes de divers pays européens, des voix engagées pour faire avancer l’Europe. Avec mes homologues allemands, espagnols, tchèques, polonais, albanais, et autres représentants, nous avons pris des décisions stratégiques visant à renforcer l’IED comme pilier dans le débat politique européen. Le rapprochement avec le Parti Démocrate Européen (PDE) et le renouvellement complet de notre conseil scientifique font partie des axes concrets pour en faire une force de frappe efficace et inspirante. Cet engagement est en phase avec la vision que je porte : une Europe unie, résiliente et fidèle à son essence démocrate.

Des défis majeurs pour l’Europe

• Migration : Le dossier migratoire continue de diviser, et il révèle crûment les limites de la solidarité entre États membres. Les crises aux frontières, comme aux Canaries, mettent au grand jour les failles de notre unité. Ce défi est un test de vérité pour l’Europe : allons-nous continuer la danse de Saint-Guy ou assumer une réponse digne de nos valeurs démocrates ?
• Compétitivité : Les récents plans de licenciements en France montrent un risque réel de décrochage économique pour l’Europe. Enrico Letta nous alerte sur ce danger, tandis que Mario Draghi propose un plan audacieux pour reprendre la main en investissant dans l’innovation et la formation. L’Europe doit cesser de jouer les seconds rôles et investir sans attendre dans une prospérité partagée, en devenant une puissance compétitive et souveraine.
• Environnement : L’urgence climatique ne connaît pas de frontières, et l’Europe n’a plus le luxe de tergiverser. Les catastrophes récentes, comme celles à Valence, nous rappellent brutalement que l’action climatique ne peut plus être fragmentée. Agir ensemble est indispensable, non seulement par responsabilité envers les générations futures, mais aussi parce que notre survie est en jeu.
• Défense et sécurité : La guerre en Ukraine a mis à nu notre dépendance stratégique. L’autonomie européenne n’est plus un rêve, mais une urgence. Sans une défense commune, l’Europe sera toujours à la merci d’alliances incertaines et d’alliés instables.
• Droits des femmes et valeurs démocratiques : Les droits fondamentaux, comme l’égalité des sexes, ne sont pas des privilèges mais des piliers de notre projet démocrate européen. Dans certains pays, des reculs inquiétants menacent ces acquis ; il est de notre devoir d’affirmer sans détour que l’égalité et la justice sociale sont au cœur du projet européen. Ces valeurs sont non négociables.

Un projet européen fort et unifié pour un avenir souverain, avec et par ses citoyens

En 2025, nous déploierons en France des séminaires régionaux pour diffuser les idées européennes, toucher le terrain et aller au plus près des citoyens. Avec l’appui de l’IED et de voix locales, nous allons animer les régions, y faire vivre le débat européen et renforcer l’ancrage de la citoyenneté européenne dans chaque territoire.

Comme l’a exprimé François Bayrou au lendemain de l'élection de Donald Trump : « Tout ceci nous place devant une question, nous, les Européens, sachant que les États-Unis ne seront plus notre protection à court terme ou à moyen terme : est-ce que nous acceptons la soumission à d'autres ou bien est-ce que nous voulons nous défendre, faire en sorte que nous soyons capables de rééquilibrer les échanges pour que nous soyons maîtres de notre propre destin ? Cette question, qui est une question proprement existentielle, elle est posée par l'élection de Trump. C'est à nous d'y répondre. C'est une obligation désormais pour l'Europe d'exister. »

Cet idéal de souveraineté européenne et démocrate, loin d’être une option, est une nécessité pour garantir un avenir d’indépendance et de respect des valeurs qui unissent notre continent.