Pourquoi je continue à me battre

Comme vous le savez, je n’ai pas d’éducation secondaire. Pour plusieurs raisons, j’ai dû travailler dès un très jeune âge.

Si j’avais écouté le message que la société nous envoie, je n’aurais jamais osé entreprendre mes projets. Pour l’élite dirigeante, les gens de mon milieu et de mon éducation, ce sont des gens destinés à être des ouvriers, à occuper des emplois inférieurs et à ne pas poser de question.

Au Québec, avec un taux de diplomation d’environ 75 % à l’école secondaire, beaucoup d’individus sont dans une situation similaire à la mienne lorsque je me suis lancé en affaires. Je n’avais pas les connaissances théoriques, et ma façon de m’exprimer, à l’oral et à l’écrit, n’était pas la mieux perçue auprès des hommes d’affaires que je rencontrais.

Cependant, j’ai toujours su que j’avais l’essentiel, ce qu’encore aujourd’hui, de nombreux hommes et femmes d’affaires n’ont pas : J’avais une vision.

Je me voyais contribuer à quelque chose, pouvoir donner à ma famille. Aujourd’hui, je peux donner beaucoup plus. Je me porte assez bien pour que ma vision dépasse la limite du «moi».

Dans cette société parfois injuste, j’ai réussi à y faire ma place. Aujourd’hui, les gens sont attentifs à mes projets, me pardonnent mes erreurs de français et ne remettent plus à tout coup en question mon jugement ou mes capacités en se basant seulement sur mon éducation.

J’espère que mon parcours aidera à faire tomber les nombreux préjugés qui subsistent dans la société. Aujourd’hui je suis prospère et je contribue à la santé économique de ma région, mais c’est grâce à une longue bataille que j’ai livré. Si je n’avais pas eu à me battre contre les préjugés et l’image au même moment où je mettais toute mon énergie à apprendre et à pousser mes projets, j’imagine même parfois que tout ça aurait fonctionné bien plus rapidement.

Pour finir, mon chemin est loin d’être parfait et j’encourage les gens à s’instruire du mieux qu’ils le peuvent. Toutefois, j’encourage aussi les gens qui n’ont pas cette même facilité, dans le système d’éducation traditionnelle, à persévérer. Si vous avez des idées ou des rêves, foncez. Si la société est prête pour un Ray Junior, elle est prête pour vous !