Pourquoi je m’arrache les cheveux quand je fais travailler mes enfants…
Après l’annonce de fermeture des écoles qui a fait sauter de joie la plupart les enfants du pays.. La dure réalité du homeschooling s’est imposée ! Ce n’est pas parce qu’on fermait les écoles qu’il n’y aurait plus de travail scolaire…
Et c’est là que ça a commencé à se gâter, car nos enfants subissent du stress dans cette période difficile et cela impacte évidemment leurs comportements.
Les comportements que nous allons décrire ne définissent pas vos enfants, ces attitudes sont à durée limitée, liés à des situations stressantes (confinement et/ou autres).
Parce l’être humain est complexe, votre enfant pourra montrer plusieurs des comportements proposés de manière simultanée ou séquentielle. Vous avez sûrement déjà trouvé des clés pour y faire face, nous vous proposons des solutions complémentaires qui permettront à votre enfant de retrouver de l’énergie et d’être motivé dans des contextes de stress.
- « Je ne suis pas sûre d’avoir bien compris… en plus si je rends mes devoirs en retard, ma prof va m’enlever des points et ça va faire baisser ma moyenne ! »
Votre fille a toujours de bonnes notes et elle est souvent félicitée par ses professeurs mais depuis le home-schooling, elle craint de se tromper, a peur de ne pas savoir trouver la solution et est facilement anxieuse….
Dans des conditions stressantes, votre enfant peut avoir une peur très développée de l’échec, le risque d’erreur le paralyse. Tout doit être fait « parfaitement » sinon il va se trouver nul !
Pour lui à ce moment-là, cela prend une ampleur très importante, il lui est alors impossible de relativiser. Cela peut même finir en crise de colère.
Il risque également de mettre plus de temps que d’habitude à réaliser ces exercices car cherchant la perfection, il va se perdre dans les détails. Le « lâcher-prise » est presque utopique.
Il est difficile pour les parents d’accompagner un enfant qui cherche à être parfait car l’enfant se met beaucoup de pression. La quantité de devoirs attendus dans cette période de confinement peut déclencher ce type de comportement car l’enfant va avoir envie que tout « sois parfait » en ayant toujours peur « de ne jamais y arriver ».
Antidote : Félicitez votre enfant très régulièrement sur ce qu’il fait de bien afin qu’il développe sa capacité à être fier de lui (rassurez-vous, il ne va pas pour autant s’endormir sur ses lauriers) et montrez-lui que le plus important, en toutes circonstances, est de faire de son mieux.
”Je suis fièr(e) de toi, tu as très bien travaillé ces dernières semaines, tes notes le prouvent d’ailleurs, tu peux être fièr(e) de toi également ”
- « Maman !!! Je peux venir un peu avec toi parce que je m’ennuie toute seule dans ma chambre »
Votre fille vient à côté de vous pendant que vous cuisinez et s’installe sur le plan de travail, elle s’arrête pour vous aider toutes les deux minutes car elle a l’impression que ça va vous faire plaisir un p’tit coup de main… mais du coup, elle n’avance pas sur ses devoirs. Sans faire exprès elle fait tomber la boîte d’œufs et va s’excuser 10 fois de cette maladresse.
Vous lui proposez d’aller dans sa chambre pour pouvoir se concentrer mais elle n’aime pas travailler seule, en plus d’habitude, elle révise avec ses amies… elle lui manquent tellement.
Votre enfant peut vivre mal le fait de se sentir seul(e), il peut tomber dans la plainte perpétuelle, de se mettre en mode « caliméro », et de prendre personnellement toutes les remarques de la famille. A ce moment, il risque ne pas se sentir aimé(e), de se sentir rejeté, avoir l’impression que vous ne l’aimez plus car vous vous êtes mis(e) en colère. Il risque même de faire des erreurs « stupides » qu’il n’aurait jamais fait en temps normal simplement pour attirer votre attention et pour que vous lui montriez de l’intérêt.
Antidote : Prenez un temps de qualité chaque jour pour être « vraiment » avec votre enfant, montrez lui de l’intérêt, parlez-lui avec votre cœur. Il besoin de lien, de sentir aimé pour ses qualités propres. Invitez le à contacter des amis, à partager des moments chaleureux avec eux.
“T’as plein de copains. Il y a plein de gens qui seraient contents de discuter avec toi, tu ne veux pas organiser un skype avec tes copains de l’école”.
- « J’en ai marre, ça me saoule ! Au moins au collège, je vois les copains ! »
Votre fils souffle, ça le saoule de bosser !! Il trouve que les profs abusent de donner autant de boulot… il ne comprend rien aux exercices et n’avance pas tant qu’on ne le fait pas avec lui !
Pour lui, les conditions de travail idéales sont de bosser avec la musique, tout en regardant son téléphone et en jouant à la PlayStation et il vous répond avec un sourire malicieux : Mais Oui Maman !!!! T’inquiète, j’avance…
Votre enfant met peu d’entrain à faire les choses, il râle beaucoup et souffle à longueur de journée. Ses seuls centres d’intérêts semblent être de jouer aux jeux vidéo, de déconner avec les copains sur Snapchat, poster des photos sur Instagram, partager des vidéos fun…
Nous, enfant, nous avons appris que pour “bien” travailler et être efficace, il fallait le faire dans le calme, assis à son bureau, et se concentrer sur une seule chose à la fois…
Ce profil a besoin d’être stimulé, de s’amuser et de faire plusieurs choses en même temps alors travailler calmement… comment vous dire… pour lui « c’est chiant » !
Antidote : acceptez que vos méthodes de travail ne soient pas toujours efficaces avec ce type de fonctionnement (au calme, assis correctement derrière un bureau), laissez-le être multitâches, il en a besoin pour être motivé, proposez-lui de réaliser des tâches contraignantes de manière ludique.
“Allez viens ! On va aller faire ton travail sur le balcon au soleil. On va se prendre un apéro* si on bosse bien !”
- « Mais qu’est ce que tu as fait depuis tout à l’heure ? Ça fait une heure que tu es assis et t’as fait que 2 opérations ???? ».
Quand la situation devient inconfortable, stressante, certains ont tendance à se retirer de la relation, à se réfugier dans leurs pensées, leur (très riche) monde imaginaire. Ce que vous observez, c’est un enfant qui se renferme comme une huitre. Il n’exprime plus rien, commence des phrases sans les terminer et semble absent.
Si vous l’interrogez sur les raisons de cette inactivité il ne montre rien, reste impassible. Il vous semble insensible alors qu’il se protège. Cette grande vulnérabilité l’empêche d’exprimer ses besoins. Il se sent insignifiant, incapable de commencer à agir et attend passivement.
Le travail à la maison est difficile avec ce type de personnalité. Il aime le calme, la tranquillité mais a également besoin de votre présence à ses côtés. Il est difficile de détecter ce type de personnalité sous stress car il ne dit rien et ne se fait pas remarquer. En tant que parent on a tendance à mettre ce temps à profit pour s’occuper d’enfants plus perturbants. Et quand vous repérez le mal-être de votre enfant, la difficulté sera que vous aurez envie de marquer votre enfant à la culotte alors qu’il aura au contraire besoin de temps pour agir.
Antidote: Pour le sortir de cette situation de stress, il faut lui donner des directives claires, l’inviter à l’action, et surtout, le laisser dans un environnement calme pour faire ses devoirs. Il peut avoir besoin d’être seul pour recharger ses batteries, de se retrouver dans sa bulle.
“Imagine que t’as fini tout ton travail d’ici une heure. Tu pourras alors te balader à vélo. Installe toi à côté de moi, je dois aussi travailler. Et fais tous tes exercices de math.”
- « Moi j’ai besoin de la tablette pour faire ma dictée. Mes sœurs elles se débrouillent comme elles veulent mais je la prends maintenant. Faut qu’elles arrêtent de pleurer pour n’importe quoi ! »
Votre enfant semble dénigrer ceux qu’il perçoit comme faibles, ceux qui n’y arrivent pas, qui n’ont pas les mêmes ressources que lui. Il les couvre de son mépris, à travers ses paroles ou son simple regard. Alors qu’il a de grandes capacités d’être un « meneur » il peut s’acharner sur ceux qui ne lui semblent pas de son niveau. « Sois fort comme moi » semble t il leur dire.
De longues semaines de confinement pour un enfant tourné vers l’action, vers l’opportunité de faire quelque chose d’excitant est très difficile à vivre. Ce stress ressenti l’amène alors à être dur envers les autres, à ne pas leur faire de cadeau.
Antidote: Soyez directif et utilisez des verbes d’action qui le mettent en mouvement. Donnez lui l’opportunité de s’engager dans des challenges qui soulignent sa force (mentale et physique). Et comprenez qu’il ne fait rien pour rien. Il doit trouver son intérêt dans chaque action.
« Chiche que tu me récites ta poésie sans faire d’erreurs. Si c’est bon on mange ce que tu veux ce soir au dîner ! Allez, c’est parti ! »
- « C’est pas juste ! Mon frère il a encore gagné la partie en trichant. On peut pas lui faire confiance. Et en plus il ment en racontant n’importe quoi ! »
Comme votre enfant se croit investi d’une mission, il a facilement tendance à faire la leçon aux autres. Il pointe toujours le négatif et devient très intolérant. Il compare toujours sa situation à celle des autres et conclut inévitablement que les autres sont moins engagés et consciencieux que lui dans ce qu’ils font. Il semble dire à son entourage : « Regarde-moi, inspire-toi de moi et sois parfait comme moi ! ».
Quand ce type d’enfant est stressé, le travail à la maison est difficile car il se fait dans une ambiance très négative, pleine de reproches aux autres. C’est évidemment votre perception car pour lui le fait de pointer du doigt le négatif est un signe d’exigence, le signe qu’il s’investit dans sa mission de guide pour son entourage.
Antidote: Lui parler un langage basé sur les valeurs et les opinions est essentiel pour revenir à une communication de qualité. Votre enfant sera prêt à communiquer positivement quand il verra qu’on prend son avis en compte, qu’on lui fait confiance, que sa place dans la famille est essentielle.
« Je pense comme toi que c’est essentiel de jouer en respectant les règles du jeu. Je crois aussi que ton frère a 2 ans de moins que toi et qu’il faut en tenir compte, qu’en penses-tu? »
Avez-vous reconnu vos enfants dans ces présentations ?
Ces 6 comportements sont issus d’un modèle de communication appelé Process Communication model, il s’agit d’une grille d’analyse permettant de comprendre les comportements de notre entourage afin d’y répondre de façon adaptée.
Plus d’infos sur la Process Communication sur la page “Ressources” du site Comm’ en famille : www.commenfamille.com
Vos enfants ne sont pas les seuls à montrer ces réactions inadaptées. Quand ils se comportent ainsi, il est possible que vous leur répondiez en fonction de vos propres croyances et que vous adoptiez un comportement tout aussi négatif.
Nous vous invitons à découvrir nos propositions de clés et antidotes à vos propres réactions lors d’un prochain article.
Fondateur de l’Académie des Organisations | Expert en leadership intentionnel & transformation organisationnelle
4 ansMerci Jérémie pour cette belle adaptation de #processcommunication à la lecture de nos enfants. Je trouve ça pertinent, concret et dans une belle justesse qui rend l’article éclairant. Je réagis sur un mot (oui ok mon persévérant n’est pas mon dernier étage) : vous parlez de vulnérabilité uniquement pour l’étage rêveur. Il me semble important pour ceux qui ont beaucoup de rêveur comme pour les autres de souligner que chaque type de personnalité est vulnérable sur des failles différentes et que c’est de ces vulnérabilités que naissent toutes les comportements inappropriés décrit dans l’article. (C’est mon côté sauveur vertueux qui s’exprime j’imagine 😅)
Certified therapist - Hypnosis - Intuitive guidance - Symbolic geobiology - Feng-shui | France - Benelux
4 ansC’est un excellent exercice de révision des profils #processcommunication.
Coach & Formatrice, consultante RH certifiée Process Com Modèle spécialisée dans les Relations Humaines & la Communication. Et vos projets reprennent vie
4 ansBravo et merci pr ces précieux conseils. Apprendre à Process Communiquer change sa vie et celle de son entourage 🥰
Vendeuse expérimentée produits éditoriaux FNAC Thiais
4 ansTrès bonne grille !! Ma fille de 16 ans a une bonne base rêveur et il lui faut beaucoup beaucoup de temps pour faire sa chambre ( min. 2 mois) grâce a ma formation j’arrive à m’adapter et comprendre ses besoins bravo encore et merci!!
Expert référent Triangle de Karpman, Process Communication Model, Modèle de Résonance Systémique. chez Jérôme Lefeuvre Consulting
4 ansBravo pour ce bel article !