Pourquoi la Présidentielle reste dangereusement ouverte ?
Le 1er tour fait ressortir 2 blocs : Le 1er bloc anti-européens, composé des souverainistes d’extrême droite (Le Pen et Dupont-Aignan) et des trotskistes dissimulés d’extrême gauche (Mélenchon), pèse presque 50% des votes exprimés, si l’on y ajoute les anecdotiques Cheminade, Arthaud, Poutou et consors. Le 2ème bloc libéral, est composé des électeurs de Macron, Fillon et Hamon. Il se trouve pourtant fragilisé à 44% des votes, dès lors que l’on considère que le piètre score de Hamon et du PS, est l’expression d’un véritable rejet des Français du revenu universel. En effet, il est indéniable qu’une majorité d’entre eux dénoncent déjà le trop faible écart existant entre les revenus du travail et ceux de l’assistanat. Il est vrai que ce rejet d’une société de l’oisiveté n’est guère officiellement affiché, tant il est difficile de l’exprimer face à une caste socialo-gauchiste, qui étouffe le débat intellectuel de sa main mise sur la bien pensance.
A regard des résultats de ce premier tour, le groupe LR devrait se trouver en meilleur posture que le groupe PS. C’est sans compter sur les trahisons internes ayant court dans les partis, usés par les ambitions personnelles de leurs élites.
A gauche, les caciques du PS ont fuient Hamon, dès sa victoire à la primaire pour se tourner vers l’un des leurs, en la personne de Macron, qu’ils avaient exfiltrés de l’appareil gouvernementale quelques mois plutôt. Très habilement, les Vals, Baylet, Cuvillier, Braillard, Le Drian et autres députés, sénateurs et maires socialistes, ont blanchi Macron du désastre Hollandiste, en s’assurant qu’ils pourraient le rejoindre le moment venu.
A droite, après des mises au point successives pour resserrer les rang, face aux révélations désastreuses des affaires, on a voulu soutenir Fillon. Soutien de façade qui s’est larvé par le manque d’engagement avéré des ténors, Juppé et Sarkozy, qui portent donc une part du fardeau de cet échec. Fillon porte bien sûr sa part responsabilité, notamment en ayant au lendemain de la primaire, refusé de modifier le volet social de son programme et du pan sécurité sociale.
Le programme très libéral de Fillon avait la franchise de nous annoncer de difficiles et douloureuses réformes et il avait la volonté de vouloir léguer à notre jeunesse, une France plus forte, plus riche et qui pacifiée par se retour à meilleur fortune, retrouverait à terme les moyens de son ambition sociale.
Le programme plus édulcoré, du plus avenant Macron, porte en lui les germes des compromis mous et des demi-mesures, qui ont tant fait reculer notre pays sous ces cinq années de Hollandisme (il ne prend pas position par exemple sur le projet de l’aéroport de Nantes, sur la contestée retenue à la source ou sur l’ISF, sur le terrorisme ou sur l’intégrisme,…… puisqu’il ne propose, sur tous ces sujets, que des demi solutions). Son programme est celui d’une paix sociale de l’instant, sous laquelle comme un feu rampant, l’amertume des demi- mécontents et la colère des demi-insatisfaits, va couver durant cinq ans, au risque de s’embraser en mai 2022, lors du prochain scrutin présidentiel.
Macron devrait donc être élu Président ? Attention pourtant, car son piètre discours au soir du 1er tour, son comportement suffisant et son intransigeance avec les Républicains, braquent contre lui les électeurs défaits de la droite, qui pourraient s’abstenir très fortement, faisant ainsi le jeu du FN. Macron devrait prendre la mesure de leur immense déception, de leur extrême solitude résultant de l’implosion probable du parti républicain et du désert idéologique qui se présente à ces électeurs et qui risquent de les amener à voter en faveur du FN.
Au vue des résultats du 1er tour et dans l’hypothèse où les électeurs des trois grands perdants du 23 avril (Fillon, Mélanchon, Hamon), répartiraient leur vote par tiers, entre Abstention, Macron et Le PEN, le résultat pourrait être de 42/42 pour l’un et l’autre, avec un taux d’abstention exprimé de 15%. Alors allez voter le 7 mai.