Pourquoi les entreprises doivent réapprendre à rêver

Il y a quelques mois, une publicité pour une école de commerce recouvrait les murs du métro parisien :

"Entrez rêveur, sortez manager."

Beau programme ! Ce slogan, sans doute simplement maladroit est assez révélateur de la vision que notre société porte sur le rêve…

Ne peut-on pas être manager et rêveur ? Et si justement cette absence de rêve était à la racine d’une partie des problèmes que rencontrent nombre d’organisations pour s’adapter à un monde qui change ?

Citons une statistique marquante : seuls 6% des salariés se sentent engagés dans leur travail. Qu’en est-il des 94% restants ? A croire que la technique, les chiffres et la figure du “manager-gestionnaire’ ne suffisent plus...

Si la notion de rêve peut être associée à différentes interprétations, nous sommes convaincus qu’elle a toute sa place dans l’entreprise et peut s’incarner dans une mission, une finalité partagées qui redonnent du sens. Nicolas Bouzou et Julia de Funès se font l’écho de cette problématique dans leur dernier ouvrage La Comédie (in)humaine : ils y évoquent l’"entreprise définalisée" où "l’impossibilité de voir comment leur travail transforme le monde (...) dévitalise les collaborateurs".

Pour souligner l’importance de cette finalité, les auteurs citent l’allégorie des trois tailleurs de pierre. Alors qu’ils travaillent sur la même tâche, à la question "que faites-vous?" le premier répond : "Je taille une pierre" ; le second : "Je construis un mur" ; et le troisième : "Je construis une cathédrale!" Le dernier a peut-être eu la chance de croiser un manager qui lui a partagé à quoi servait sa pierre. Peut-être même un "manager-rêveur" qui a osé partager son rêve avec un peu plus d’audace et donner toute sa place à ce tailleur de pierre et son talent pour s’approprier ce rêve et en devenir acteur.

L’ayant compris avant les autres, certaines entreprises pionnières ont décidé de "refinaliser" leur entreprise en plaçant une mission porteuse de sens au coeur de leur projet. Nous pouvons citer la CAMIF - entreprise de vente aux particuliers spécialisée dans l’aménagement de la maison - qui suite à son rachat par Emery Jacquillat, s’est transformée pour devenir "une éco-entreprise qui développe la consommation responsable et la production locale." Ou encore FAVI - fournisseur de pièces automobiles - qui est parvenue à transformer radicalement son organisation grâce un rêve bien ancré dans le réel et partagé par l’ensemble des collaborateurs : sauvegarder leur site de production dans la Somme !

Avant d'enchaîner les plans à 5 ans et les "brainstormings" de tout type, s’interroger sur le “pourquoi on est là” et s’assurer que celui-ci est suffisamment partagé et compris est essentiel. Ce pourquoi doit être le premier levier de transformation et d’engagement de chacun au sein de l’entreprise.

Laissons le dernier mot à Antoine de Saint-Exupéry qui l’illustre avec talent :

Quand tu veux construire un bateau, ne commence pas par rassembler du bois, couper des planches et distribuer du travail, mais réveille au sein des hommes le désir de la mer grande et large.”

Jonas Guyot et Clémence Dubosq - cofondateurs de Corporate for Change

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Pour réapprendre à rêver, nous organisons du 14 au 16 novembre une expédition apprenante dans les Hauts-de-France en partant à la découverte de l’Entreprise à Mission. Il reste encore quelques places ; inscriptions jusqu’au 20 octobre ! Pour plus d’informations : www.odyssee2018.com / jonas@corporateforchange.com

Vous pouvez également participer à la soirée de lancement : Osons Rêver l’Entreprise ! le 14 novembre à La Condition Publique à Roubaix.