Pourquoi l’outplacement est devenu au XXIème siècle un coaching
L’apport des techniques du #coaching à l’#outplacement a été clairement identifié dès le début des années 1990. Ainsi en témoigne la charte du Syntec en Outplacement Individuel : le consultant adapte son accompagnement à chaque salarié bénéficiaire en fonction de sa personnalité, son expérience professionnelle et de ses attentes. La mention de la personnalité souligne ici la nécessité, au cours de l’outplacement, de dépasser le cadre du seul emploi des outils du placement et de travailler les représentations professionnelles et culturelles du bénéficiaire, ses freins psychiques, ses motivations, terrain par excellence du coaching.
Toutefois, lorsque j’ai commencé à accompagner des #cadres #dirigeants dans leurs parcours de carrière il y a une dizaine d’années, il existait surtout deux catégories bien claires de professionnels de l’accompagnement individuel : les coachs et les consultants en outplacement, nonobstant le fait que l’on rencontrait dans quelques cabinets des consultants-coachs précurseurs.
Les coachs, ancrés dans la position dite basse, questionnaient, reformulaient, se gardaient de toute posture de conseil. L’objectif affiché du coaching était de permettre à son bénéficiaire de trouver ses propres réponses. Qu’il soit individuel ou d’équipe, le coaching, pour reprendre les termes du Syntec, visait à favoriser l’optimisation du potentiel humain et professionnel pour un meilleur exercice des responsabilités au sein de l’entreprise.
Le consultant en outplacement était quant à lui un expert de la mobilité externe. Syntec : le consultant définit et prend tous les moyens propres à permettre, dans le cadre de la demande du salarié bénéficiaire, son repositionnement professionnel. En somme, le consultant en outplacement prenait le contrepied exact du coach. Le coach était censé ne rien savoir, la vérité était détenue par le sujet. Le consultant en outplacement décidait du processus et des moyens. Il était fréquent d'entendre qu'il validait le projet.
Ce qu’on observe aujourd’hui, c’est que la demande des entreprises et des bénéficiaires pousse toujours plus l’outplacement à se métamorphoser en une variante du coaching. Certes, les outils du repositionnement conservent toute leur importance, l’irruption des réseaux sociaux en ce domaine renouvelant en profondeur cette dimension.
Mais, en ces premières décennies du XXIème siècle, sous l’effet des transformations des entreprises, la métamorphose de l'outplacement en une forme de coaching prend une nouvelle ampleur. L’augmentation de la fréquence et de l’amplitude des disruptions, l’incertitude devenue le quotidien des entreprises, l’effacement des modèles organisationnels, l’obsolescence accélérée des modèles de leadership sous l’effet start-up conduisent le bénéficiaire de l’outplacement et son consultant à réinterroger en permanence la façon dont le bénéficiaire s’inscrit dans la chaîne de valeur de son segment d’expertise.
Il est clair que cette interrogation porte aussi sur l'identité professionnelle du bénéficiaire.
Ce ne sont plus des compétences que le bénéficiaire a à vendre pour un poste bien défini, mais son aptitude personnelle à entreprendre dans l’inconnu et à créer de la valeur sur des périmètres qu'il lui appartient en partie de définir en interaction avec l'entreprise. Son rapport à la prise de risque, sa capacité à la disruption, sa sensibilité aux signaux faibles, sa compréhension des codes culturels, sont le nouvel horizon des pratiques contemporaines de l’outplacement.
Ainsi la conduite de l’outplacement par le consultant désormais devenu consultant-coach est-elle en train d’évoluer en profondeur de la prescription à l’expérimentation. Quoi de moins étonnant dans un monde en profonde transformation dont nous avons tout à apprendre?
Michel Bré, 27.07.2018
#LHHDirigeants #coaching #outplacement
Directrice Générale LHH ICEO 🏅 Connecter les talents et les ambitions pour un leadership social et impactant
4 ansUn point de vue plus que jamais d'actualité, merci Michel #ICEO #LHH
Executive Coach HEC./ Consulting RH -Management -Transition Professionnelle -Outplacement / Bénévolat : Administrateur AICC Global (ex AICC HEC) - Intervenante FORCE FEMMES..
6 ansMerci Michel BRÉ Il faut réellement distinguer ; le métier, le contrat et les pratiques... Par ailleurs, le coaching est le sur le "Ici et Maintenant" et non pas le passé. Le consultant doit avoir une réelle formation (pas un stage de 8 jours) de coach pour ne pas être domageable a son candidat/client...C'est d'ailleurs une des conditions essentielles de la certification du " Cabinet conseil" par SYNTEC CEP...Il y a là, sans doute, certaines conditions à bien distinguer dans cette pratique, sans compter qu'un consultant doit obligatoirement donner des conseils, et heureusement, à son client/candidat ce qui n'est pas le cas dans le coaching. Les deux métiers/pratiques sont possibles mais attention, les conditions et pratiques sont à respecter et le candidat/client doit être prévenu !.
Dirigeant- Coach professionnel - enseignant d'Aïkido - l’intelligence coopératif de l’aïkido pour plus d'harmonie et de circularité dans votre organisation. Les clés sont en nous !
6 ansBonjour, A votre avis Est-ce que les consultants des sociétés d'outplacement doivent-ils suivre un complément de formation en coaching avec une obligation d"un travail personnel sur soi ? Lors d'un licenciement économique, ce critère doit-il maintenant,être pris en compte dans les choix des sociétés outplacement ? A ma connaissance les derniers textes sur le licenciement, modifient le processus ou les obligations de reclassement de l'employeur. C'est au salarié d'être moteur de sa recherche et de son intention de postuler à un poste disponible. Pensez-vous que ce changement est l'un des événements qui a réorienté les attentes des employeurs sur le contenu de la prestation d'outplacement? Merci
Faire émerger le plus d'humanité contenue en vous - Vous accompagner simplement vers le meilleur de Vous
6 ansEt je suis prêt à parier que le métier va encore évoluer dans les années qui viennent tant notre société est globalement "malade" pour se rapprocher de comportements d'accompagnement d'inspiration quasi "thérapeutique", non pour la faire évoluer mais pour la transformer de fond en comble. Un Big Bang se prépare qui ne porte pas que sur les compétences réclamées par les dirigeants d'entreprises mais aussi sur les énergies profondes qui les renforcent. Les périodes de transitions professionnelles vont constituer de belles rampes de lancement pour remettre l'humain comme fondement du MIEUX que nous souhaitons TOUS. C'était un avis gratuit à destination des dirigeants et des managers des temps à venir !
Fondatrice du cabinet My Human Consulting - Conseil RH - VAE collective - Coaching
6 ansUn éclairage fort intéressant....merci à vous