Présentation officielle du document référentiel "accompagner les sorties de l'ASE"​ - Délégation interministérielle LPEJ * Etat&Départements de France

Présentation officielle du document référentiel "accompagner les sorties de l'ASE" - Délégation interministérielle LPEJ * Etat&Départements de France

Présentation le 14/02/2019 ; Constats - thème : Insertion – Logement.

Mesdames, Messieurs,

L'ASE, aide sociale à l'enfance, héritière de l'assistance publique et de l'ancienne DASS et pourtant des difficultés qui traverse les évoques. Ces difficultés sont celles qui font échouer l'insertion sociale pleine et entière de centaines de jeunes en France et ceci n'est pas acceptable au XXIe siècle. 

Les jeunes sont l'avenir et le présent, donc pourquoi ne pas leur donner toutes les chances de réussir à s'en sortir après avoir rencontré des difficultés d'ordre sociales, économiques, scolaires, culturelles ou bien d'autre encore. 

Nous avons collectivement l'obligation de changer les choses aujourd'hui durablement. 

Nous avons collectivement l'obligation de ne pas laisser au bord de la route celles et ceux qui ont connu une enfance et une jeunesse volée, tronquée, ou comme pour moi - sans l'insouciance normale que l'on se représente en général.

Les difficultés des jeunes de l'ASE, quelles sont-elles ? 

  • financières pour assurer sa vie quotidienne (alimentation, équipement, loisirs) 
  • l'accès au logement stable 
  • le financement des études ou formations initiales
  • s'assurer d'avoir une bonne santé physique et psychique 
  • accéder à l'information 
  • accéder au droit 

Soit l'ensemble des clés d’une insertion réussie.

Plus de 340.000 enfants et jeunes sont suivis par l’ASE en France;

Ils ont cinq fois (5x) moins de chance de préparer un baccalauréat général (INED, 2016);

Près d'un quart des SDF se déclarent être passé un jour par l'ASE comme le rappel encore récemment le rapport sur le logement de la Fondation Abbé Pierre (2019) ;

Environ 30% (un tiers) des moins de 30 ans utilisateurs de services d'hébergement temporaire et de restauration gratuite sont des ancien.ne.s de l’ASE (INSEE, 2016) cela interroge sur les modalités de la fin de la prise en charge et sur l’âge de cette rupture avec les services de l’ASE 18-19ans même 21ans (âge légal maximal du Contrat jeunes majeur) c’est trop tôt;

L'âge moyen de décohabitation de la population générale se situe à 26ans et l'âge moyen du premier CDI à 27ans. L’âge du premier emploi significatif se situe autour de 23 ans – les jeunes de l'ASE comme beaucoup ont des petits jobs ici et là en parallèle de leurs engagements et de leurs études mais malgré cela le quotidien reste difficile.

Peu de jeunes de l’ASE connaissent leur droit à pouvoir garder leur logement et/ou bourse du CROUS pendant l’été et les CROUS eux même ont mis du temps à appliquer ce qui avait été convenu au niveau ministériel.

Dans les faits, le droit de poursuivre des études longues n’est pas accessible aux jeunes de l’ASE, nous sommes une minorité à le faire : cela peut être changé avec une meilleure anticipation des projets et de leur mise en œuvre pour et avec les jeunes car cela ne relève pas de l’impossible.

Les démarches et seuils d’accès de prise en charge Couverture maladie universelle (CMU) et complémentaire (CMU-C) sont trop étriquées, de même pour l’échelons maximal de la bourse du CROUS à tel point qu’il suffit de travailler un tout petit peu pour subvenir à ses besoins pour que la bourse soit diminuée ou la CMU retirée – dans ces conditions c’est important que les département ne lâchent pas les jeunes qui ont relevé de leur responsabilité tant d'années.

Pourquoi demander plus, plus jeune et plus vite à ceux qui ont moins ? 

Les jeunes qui sortent de l'aide sociale à l'enfance sont en partie les enfants de la collectivité. Laisseriez-vous vos propres enfants dans la nature sans les bagages sociaux, économiques, scolaires nécessaires à se prendre en charge soi-même? Non. 

Ainsi, collectivement aujourd'hui nous devons enrayer l'engrenage qui pour des raisons budgétaires court-termistes conduisent des jeunes à ne pas achever leur formation ou à en suivre une par défaut non sans mal et cause d'échec scolaires, conduisent des jeunes à la rue, sans ressources ni personne sur qui compter. Personne, ce n'est pas tout à fait juste, car il existe un réseau, les Associations d'ancien accueillies de l'ASE et pupilles de l'Etat comme Repairs 94 ! que j'ai l'honneur de présider. Personne, non, car les professionnels dévoués prennent sur leur temps pour soutenir des jeunes au-delà du minimum attendu. 

Ensemble, accueillis et anciens accueillis de l'ASE, institutions publiques et associations avons travaillé pour créer un référentiel qui doit permettre à chacune et chacun de se réaliser pleinement et durablement pour accéder à l’autonomie réelle. Ceci doit être la base d'une ambition partagée dans l'intérêt du présent et du futur de milliers de jeunes. 


Je souhaite un franc succès à la dynamique Etat-département qui s’engage avec le référentiel partagé qui se met en place.


Mamédi DIARRA

Repairs 94! ADEPAPE du Val-de-Marne / adepape94@gmail.com

Identifiez-vous pour afficher ou ajouter un commentaire

Autres pages consultées

Explorer les sujets