Rapport ONPV 2018 "Emploi & développement économique" 7. Un rééquilibrage des chances en faveur des QPV d'abord par les politiques de droit commun
Les actions de droit commun adaptées à chacun des territoires constitue le premier niveau d’action permettant de rattraper des QPV « évincés » des politiques générales. Trois orientations de la politique de l’emploi concernent les quartiers prioritaires, prioritairement orientés sur les jeunes:
1. la mobilisation plus forte des services de l’emploi pour garantir l’accès des jeunes aux dispositifs d’éducation, d’emploi et de formation : Au 30 juin 2018, 13 % des demandeurs d’emploi inscrits à Pôle emploi en catégories A, B, C résident en quartiers prioritaires, alors que ces quartiers concentrent 8 % de la population totale . Ils ont moins souvent droit à une allocation de chômage mais sont plus souvent allocataires du RSA. Ils bénéficient plus fréquemment d’un accompagnement renforcé (24 % d’entre eux bénéficient d’un accompagnement « global » ou « renforcé », contre 18 % dans les autres quartiers des unités urbaines englobantes), notamment les jeunes. Ils accèdent autant à la formation, qui est plus fréquemment de « remise à niveau ». Au cours de l’année 2017, 14 % des jeunes en contact avec une mission locale résident en quartiers prioritaires. L’accompagnement dont ils bénéficient est davantage renforcé : plus d’entretiens individuels, plus d’ateliers.
2. l’utilisation « plus intensive » des dispositifs existants appelés de « droit commun » comme la Garantie jeune ou les écoles de la deuxième chance : parmi les 308 000 jeunes des QPV en contact avec les missions locales, 72 000 ont été suivis dans le cadre d’un dispositif d’accompagnement national : 52 000 en Pacea, dont 30 000 en Garantie jeunes et 20 000 dans d’autres dispositifs plus anciens. Ils représentent 23 % des bénéficiaires de la Garantie jeunes. Parmi les jeunes au moins titulaires du baccalauréat, ils sont deux fois plus nombreux à avoir bénéficié des dispositifs d’accompagnement récents (Garantie jeunes) ou plus anciens : 8 %, contre 4 % de leurs voisins.
3. le recours plus fréquent aux dispositifs bénéficiant aux entreprises, comme les contrats aidés ou l’apprentissage. Les taux d’accès des résidents des quartiers prioritaires sont plus élevés pour les contrats aidés du secteur non marchand (essentiellement grâce aux emplois d’avenir) mais moindres pour l’alternance et les contrats aidés non ciblés sur les quartiers prioritaires. Entre 2016 et 2017, le nombre de nouveaux contrats aidés est passé de 413 300 à 265 400. Parmi ceux-ci, le nombre de bénéficiaires en quartiers prioritaires est passé de 58 400 à 38 500. En 2017, 14,5 % des bénéficiaires de contrats aidés en France métropolitaine résident en quartiers prioritaires : 13,3 % parmi les bénéficiaires de contrats uniques d’insertion (CUI) et 22,4 % parmi les bénéficiaires d’emplois d’avenir (EAv). Les taux d’accès à un contrat d’alternance sont inférieurs à ceux des autres jeunes des zones d’emploi englobantes .