Prévention du Burnout, Embouteillages et Stress Chroniques, Coût pour l’Employé, l'Entreprise et la Sécurité Sociale
Régine Sponar, Psychologue clinicienne et Philosophe
L'embouteillage récurrent induit chez certains employés compétents et évalués fortement investis dans leur travail, l'inscription d'un stress émotionnel ; une anxiété sur l'heure d'arrivée qui devient incertitude, cumulée à la perception de ne pas arriver à faire ses tâches dans les délais impartis, anxiété qui sur une période estimée à 6 mois, va se muer en épuisement physique. Il représente un coût pour l’employé, l'entreprise et la sécurité sociale.
L’indicateur "Transport" (un des 8 indicateurs) étudié minutieusement dans le cadre de la Prévention du Burnout depuis 2012 par Régine Sponar et son équipe First Spin Off PreventingBurnout.eu avec son Preventing Burnout Test - Job Chronic Stress Early Warning System © relève en grande partie de la compétence des autorités régionales qui peuvent par leur politique augmenter le bien-être des employés et indépendants en terme de santé mentale et physique en aménageant un transport de qualité, rapide et efficace.
73% des employés/indépendants qui consultent pour effectuer une prévention du burnout disent être stressés quand ils arrivent en retard au travail et pour 52% d’entre eux ce stress est lié aux embouteillages. 87% de ces employés utilisent la voiture, non par choix mais pour gagner du temps sur les transports en commun. Ils roulent en moyenne en aller simple régulier 50 min/jour et en trajets irréguliers 45 min/jour pour un total d’environ 2h25/jour.
Ces employés ne peuvent pas utiliser les transports en commun, cela allongerait considérablement leur temps de trajet.
C’est le trajet en voiture embouteillé (durée supérieure à 45 min pour un trajet aller-simple) qui génère le plus de stress chroniques. Pourquoi ? Le travailleur est stressé s’il arrive en retard au travail. L'embouteillage induit une incertitude sur l’heure d’arrivée qui sera plus tardive.
Les trajets irréguliers en voiture calculés en heures/semaine sont plus stressants que les réguliers pour les mêmes raisons liées aux incertitudes. L’absence de connaissance de la route à utiliser et la complexité des déviations apparaissent illogiques, compliquées, dépourvues de sens pour les utilisateurs du réseau.
L’absence de parking autour des écoles et l’absence de parking à l’arrivée au travail sont deux facteurs de stress chroniques pour les parents déposants les enfants à l’école en voiture. Des solutions innovantes devraient être réfléchies pour éviter le stress aux parents, mais aussi aux enfants qui perçoivent comme des éponges le stress TRANSPORT des parents dans la voiture.
Le flexi-time pour les parents, tel que pratiqué en Allemagne dans certains districts congestionnés devrait être proposé dans les zones embouteillées pendant les périodes où les enfants vont à la crèche et à la maternelle.
A contrario, le vélo amène l’employé à l’heure au travail malgré les embouteillages, le cycliste chanceux qui habite dans un rayon de 10 km de son travail évalue très bien son temps de trajet, et de plus ce sport d’endurance lui est bénéfique en terme de santé. L’absence de sécurité pour les cyclistes et la pollution au diesel sont des facteurs déterminants expliqués lors des entretiens privés qui justifient pourquoi certains employés n’utilisent pas assez le vélo sur des courtes distances en milieu urbain fortement embouteillé.
Les employés et fonctionnaires non-cadres, qui représentent la majorité des employés et fonctionnaires n’ayant pas de pouvoir décisionnel[1] sont dans le contexte des embouteillages, plus impactés. Le sommeil peut devenir perturbé pour arriver encore plus tôt au travail et donc anticiper l’embouteillage par peur de rater une tâche importante. La peur de perdre son job peut devenir une conséquence de ces embouteillages récurrents.
Les techniques de relaxation, la radio et la musique aident dans la voiture mais ne résolvent pas le problème. Tout employé effectuant 45 min aller simple de trajet par jour en voiture (ceci prouve déjà son attachement à son travail et à son entreprise ou institution) – dans des conditions perçues et mesurées comme contraignantes ou très contraignantes, 5 jours semaine devrait sur base de confiance employé-employeur pouvoir, lorsque son travail s’y prête, par exemple pour les tâches administratives, utiliser par simple convention, le travail à domicile un jour semaine ou un jour toutes les deux semaines avec un travail déterminé à effectuer à domicile. Les études scientifiques prouvent que 20 pour cent de travail supplémentaire est effectué par jour de téléworking.
The Preventing Burnout Test © - Job Chronic Stress early Warning System, the PBT(2). Regine Sponar. First Spin Off UCL et Région Wallonne. Site web : www.psychologueclinicien.eu
HR | Freelance manager, fond of taking care of humans in companies.
8 ansMerci pour cet article. Les 20% de travail effectué en plus lors d'un jour de téléworking m'impressionne. Mais même si le niveau de travail fourni était le même, la baisse du stress généré est un argument suffisant.
Chef d'entreprise, Le Souffle asbl
8 ansSuper travail et intéressant. Le stress comme un des premiers facteurs d’agressivité et de conflits est un sujet dont nous discutons en médiation. Merci. Joëlle Timmermans
Entrepreneur & product guy - co founder @ butterfly.ai
8 ansHello Régine! Nous devons nous voir !