Prévention du suicide : un rôle à partager
Le suicide est un sujet extrêmement sensible et qui met souvent mal à l’aise. Difficile de trouver les bons mots pour parler de ses propres maux ou pour accueillir et soulager ceux d’autrui. Le suicide nous renvoie à notre impuissance face à la mort lorsqu'il touche un proche et nous oblige à affronter nos propres blessures, nos fragilités.
Pour autant, la crise suicidaire est un sujet qui ne doit pas être ignoré ou passé sous silence. Et cette Journée nationale de prévention du suicide nous offre l'opportunité d'en parler sans tabou.
Sommes-nous vraiment impuissants face à la détresse de l'autre ?
Nous aurions tort de penser que ceux qui en parlent ne le feront pas et que ceux qui le font n’en parlent pas. La crise suicidaire n'arrive pas d'un coup. Elle se nourrit de troubles qui peuvent être liés à des facteurs psychologiques, biologiques, sociaux, familiaux, etc.
Des déterminants qui, eux, sont identifiables et qui font que le suicide est en grande partie évitable.
Aidants, vous n'êtes pas seuls !
Pour éviter que des idées noires ne conduisent une personne à passer à l’acte, l’entourage a un rôle à jouer. Et par entourage, nous entendons tous ceux qui gravitent autour de la personne : la famille, les amis, les collègues, les médecins, etc. C’est en travaillant ensemble pour identifier et regrouper les signaux d’alerte que l’entourage peut aider la personne en souffrance.
D'ailleurs, la politique de prévention du suicide du gouvernement accorde une grande place à la formation pour repérer, évaluer et intervenir face à une crise suicidaire. Si les stades d'évaluation et d'intervention concernent évidemment les professionnels de santé et les psychologues, tout citoyen peut se former pour devenir une sentinelle capable de repérer et d'orienter la personne vulnérable vers les interlocuteurs compétents.
Aidants, vous n'êtes pas seuls !
La contagion suicidaire, également appelée l'effet Werther, c'est ce que craignent les pouvoirs publics. En effet, être exposé à un suicide augmente de 2 à 4 fois le risque de passage à l'acte. Tout le monde se rappellera la tragédie que furent les vagues de suicides dans les Télécoms en 2008-2009. Ainsi, les médias doivent être responsabilisés dans le traitement qu'ils font de ce type d'information.
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De même, via les réseaux sociaux, les personnes vulnérables, en particulier les jeunes, peuvent être exposés à des messages incitant à des comportements à risque. Là aussi, la prévention s'organise comme avec le projet Elios qui permet aux jeunes de contacter via les réseaux sociaux une plateforme de web-cliniciens (psychologues et infirmiers). Cette plateforme, actuellement à l'essai, à vocation à devenir à terme un outil de prévention à l'échelle nationale.
Aidants, vous n'êtes pas seuls !
Le 3114, c'est le numéro national gratuit, accessible 7j/7 et 24h/24 pour accompagner les personnes ayant des idées suicidaires, mais aussi leur entourage. Si vous êtes inquiet pour un proche, mais que vous ne savez pas comment réagir, lui parler, l'accompagner, de peur d'empirer les choses, le site internet du 3114 vous fournira des conseils. Et, au besoin, vous pourrez obtenir de l'aide par téléphone d'un professionnel du soin. Si vous êtes impacté par un suicide, vous trouverez l'écoute, l'aide et le soutien dont vous avez besoin.
Aidants, vous n'êtes pas seuls !
Parce que, malheureusement, certaines personnes vulnérables arriveront tout de même à passer à l'acte, le dispositif VigilanS a été mis en place. Il consiste en un système de recontact et d'alerte qui permet aux professionnels du soin d'accompagner la personne ayant effet une tentative de suicide :
En conclusion, si en tant qu'aidants, vous êtes Patients, Forts, Précieux dans la prévention du suicide et l'accompagnement du malade, vous restez des êtres humains. Il est donc nécessaire de savoir vous entourer et fixer des limites pour préserver, aussi, votre santé mentale. Il n'y a aucune honte à demander l'aide de professionnels. C'est même le meilleur moyen d'aider la personne pouvant avoir des pensées suicidaires.
Pour plus d'informations, n'hésitez pas à vous rendre sur 3114.fr ou sante.gouv.fr.