Prise de parole en public #2 : commencez vos récits chronologiques par la fin.

Si pour une raison ou pour une autre votre discours-conférence-intervention doit suivre une trame chronologique, je vous conseille fortement de commencer par un élément fort de la fin de l’histoire. Ce petit truc fait la différence car il installe dans le cerveau de l’audience la question « comment en est-on arrivé là ? ». Cette méthode est systématiquement utilisée par les plus grands réalisateurs.

Dans Citizen Kane, le film commence par le journal télévisé annonçant la mort du grand Charles Kane et le mystère du mot Rosebud prononcé dans son dernier souffle. Puis on bascule dans l’enfance de Kane pour remonter le film jusqu’à la révélation finale. Grâce à cette introduction, nous restons tout le long du film avec ce mystère à résoudre. Dans Fight Club, la première image montre Edward Norton, le narrateur du film, assis et attaché à une chaise, dans les hauteurs d’une tour surplombant la ville. Un homme lui plante un revolver dans la bouche et menace clairement de le tuer. Bascule. Nous retrouvons notre héros tranquillement installé dans un avion, en costume trois pièces. Désormais nous sommes ficelés à l’histoire… La série des Very Bad Trip a fait de cette méthode son fond de commerce ; chaque opus démarre par les protagonistes dans un état piteux, amnésiques et en général pas au complet. Tout le principe de l’intrigue résidant bien sûr à tirer le fil de ce qu’il s’est passé. 

Cette mécanique s’applique parfaitement à la prise de parole en public. Quel que soit le récit chronologique que vous devez relater, commencez par la fin ou par un élément puissant de l’histoire, puis remontez le fil pour y parvenir à nouveau : vous avez de grandes chances d’aimanter l’audience en quelques secondes. À l’inverse, si vous commencez votre récit par le début, vous risquez de provoquer la narcolepsie de votre auditoire en quelques minutes.