PROMOTION ET GRATUITÉ
A l’heure où l’on nous parle de la gratuité des transports en commun certains sociologues affirment qu’il s’agit d’une mauvaise idée. Finalement elle consiste à faire croire aux utilisateurs que tout leur est du. D’autre part c’est la meilleure façon pour qu’ils se déresponsabilisent et se désolidarisent du système. La gratuité est la porte à toutes les dérives sociétales et nous en voulons pour preuve que si nous avions permis aux locataires de logements sociaux d’accéder à la propriété de leur logement l’état de certains de nos quartiers ne seraient pas où ils en sont (Les exemples pratiqués à l’étranger le montre bien).
Promotions et gratuités sont des pièges qui servent à endormir les plus faibles les invitant de façon mesquine à leur couper l’envie de regarder vers le haut.
« Si c’est gratuit, c’est toi le produit »
Nous évoluons dans une société du surenchérir ou l’on tente de nous faire croire que nous pouvons toujours en obtenir plus pour un investissement réduit et le discours est si bien rôdé qu’un grand nombre d’entre nous tombent dans le panneau ce qui est paradoxal étant donné que bien souvent nous en sommes les victimes consentantes. Tout comme un joueur de poker qui s’accroche à la table de jeu alors qu’il perd depuis un bon moment.
Toutes sortes de promotions envahissent la toile, les hypermarchés et les commerces tentant de nous faire croire que nous allons faire des affaires en achetant 3 bidons de lessive ou trois packs de yaourts au prix de deux créant ainsi un besoin immédiat totalement irraisonné parce compulsif, fabriqué de toute pièce par une simple étiquette inconnue quelques secondes auparavant .Nous pensons faire un investissement alors qu’il n’en est rien, nous devenons simplement « sur consommateurs » des produits achetés .
Bousicaut inventeur en 1852 du « grand magasin » et créateur du « Bon Marché » dit un jour à un journaliste de l’Aurore : « Ce qu’il faut c’est qu’une cliente qui entre chez moi pour acheter un mouchoir ressorte avec trois paires de draps » . La folie des achats compulsifs liée aux catalogues par correspondances relayés aujourd’hui par internet nous prouvent qu’il n’y a rien de nouveau depuis la fin du 19 ème siècle, si la forme a évolué, le fonds reste bien le même. Faire croire au consommateur de base qu’on lui fait un cadeau, lui inculquer que tout est possible quelque soit le milieu social dont il fait partie, c’est l’idée même qui a participé à créer un nombre pléthorique de choses et d’objets inutiles ou de très mauvaise qualité afin de rendre les plus faibles addicts et heureux un temps donné (Temps correspondant à celui qu’il faudra à son achat de mauvaise qualité pour devenir juste bon à aller aux ordures).
Il est urgent d’éduquer les gens dès leur plus jeune âge leur expliquant ceci :
- Que rien n’est ni ou ne doit être gratuit
- Que les produits de mauvaise facture coûtent cher tant leur renouvellement est quasi constant (« You have to be rich to pay cheap »)
- Que chacun doit apprendre à vivre avec ses moyens tout en tentant de les améliorer
- Que chacun doit apprendre à gérer ses achats et qu’ils doivent être raisonnés (ce qui n’est absolument pas le cas quand on voit le nombre des crédits à la consommation outranciers qui plombent les familles les plus fragiles et finiront par les empêcher de sortir de leur condition de base).