PSYCHOSE OU NEVROSE ?

Ces deux notions, quoique très différentes sont toutes deux relatives à des troubles psychiques.

La psychose comprend des troubles tels que la schizophrénie, la paranoïa (apparition plus tardive), la manie (exaltation) ou encore les troubles maniaco-dépressifs. Les bouffées délirantes (éclosion brutale d’un délire) sont également classées dans cette catégorie.

Le sujet psychotique n'a pas conscience de sa maladie et perd contact avec la réalité. Les processus psychiques sont de type primaire. Chez l'enfant, on évoquera plutôt une organisation de type psychotique. Il s’agira alors de toujours garder à l'esprit le caractère extrêmement évolutif de la pathologie infantile.

La psychose peut se définir comme une perturbation primaire de la réalité affective. Elle se traduit par un désinvestissement de la réalité extérieure (mécanisme de déni), et un surinvestissement de soi-même (on parle de narcissisme). La pensée logique, l’affectivité sont perturbées. Le délire devient alors une tentative de reconstruction de la réalité perdue. Les hallucinations parfois traduisent la présence d'une faille dans le système symbolique du malade.

Chez les sujets psychotiques, l'angoisse est majeure. Elle est envahissante. On parle de morcellement, d’intrusion, de dévoration. On peut s'en faire une idée en se remémorant l'angoisse oppressante vécue lors d'un cauchemar. Mais si l'angoisse dans un cauchemar ne dure que quelques secondes, l'angoisse psychotique, quant à elle, est subie à l'état de veille et peut perdurer plusieurs heures.

Parmi les facteurs favorisants : attitude fusionnelle de la mère ("enfant-objet") par exemple, se traduisant par des comportements excessivement ambivalents (mère très culpabilisante et très protectrice). A cela s'ajoute un déni de la fonction paternelle, que la mère ne reconnaît pas. Elle assume le rôle maternel et le rôle paternel, mais de façon inadaptée. 

Au niveau évènementiel, il a pu y avoir dans la famille une mort, un accident traumatisant. Ces facteurs contribuent à fragiliser le sujet qui a été inconsciemment choisi par l'adulte tenant le rôle maternel.

La névrose renvoie à un groupement de symptômes qui entravent la vie quotidienne. Elle se manifeste par une angoisse qui peut prendre différentes formes : hystérie (symptômes corporels et psycho-sexuels), phobie, hypocondrie, troubles obsessionnels compulsifs (pensées intrusives…) etc.

Dans la névrose, le sens de la réalité n’est pas altéré. Le sujet est conscient de ses difficultés, ce qui est souvent douloureux pour lui et génère tout aussi souvent un fort sentiment de culpabilité.

Les névroses peuvent être vues comme des pathologies de la personnalité. Elles se caractérisent par des conflits intrapsychiques qui influencent directement les relations interpersonnelles du sujet avec son environnement familial, social, ou professionnel. La névrose peut donc prendre différentes formes (évitement, compulsions, pensées obsesssionnelles…) qui vont permettre au sujet de s’adapter face à ses difficultés.

La névrose n’empêche pas l’individu de vivre normalement (travail, relations amicales, activités diverses) mais entraîne une altération plus ou moins importante de sa personnalité.

Traitement :

La névrose est généralement traitée par le biais d’une prise en charge psychothérapeutique. Différentes techniques (Thérapies cognitives, hypnose…) sont utilisées aujourd’hui pour permettre au patient de mieux appréhender ses peurs, ses ruminations négatives ou les diverses distortions cognitives qui sont source d’angoisse pour lui. Pour autant, chaque prise en charge nécessite de répondre à la spécificité de chaque sujet et de ses difficultés. Chaque approche thérapeutique a ses propres limites et n’est pas nécessairement adaptée à chacun.

Dans le cadre de la psychose, c’est un médecin-psychiatre qui sera le plus en mesure d’accompagner le patient. Les neuroleptiques (sédatifs pour diminuer l’agitation ou l’agressivité/ anti-délirants/ désinhibiteurs pour combattre la passivité de certains patients) sont le plus souvent utilisés.