Quand doit-on écrire "quoi que" ou "quoique", "quel que" ou "quelque" ?

Hello les amis,

Dans un courriel, je viens de dénicher une erreur qui me fait réagir. Peut-être vous-même vous posez-vous la question au moment d'écrire "KOIKE" et "KELKE" en un ou deux mots...

Mettre « quoi que » à la place de « quoique », et inversement, ou encore confondre « quel que » et « quelque » relèvent d’erreurs couramment commises. Quand on parle au quotidien, on ne marque pas de pause entre « quoi » et « que ». Donc la différence généralement ne s’entend pas. Alors comment savoir si on les écrit en un seul ou un deux mots ?

Prenons d’abord le cas de « quoique ». La distinction est relativement récente. Jusqu’au XVIIe siècle, on les utilisait régulièrement l’un pour l’autre. Bon, je sais que certains ont du mal avec le jargon grammairien, mais parfois ça aide à mieux comprendre... Quoique, tout accroché, est une conjonction qui introduit une subordonnée circonstancielle d’opposition ou de concession. Elle équivaut à peu près à « bien que » ou « encore que ». Parfois, elle sert juste à introduire une objection provenant d’une réflexion tardive : « Je vais partir maintenant. Quoique, si j’attends un peu… » Quoi que, en deux mots, est une locution concessive indéfinie qui signifie « quelque chose que… » Donc, si vous arrivez à remplacer l’expression par « bien que », c’est que « quoique » doit s’écrire en un mot, sinon il s’écrit en deux mots, comme « quoi qu’il en soit ».

Voyons maintenant ce qu’il convient de faire pour « quelque ». « Quel que » en deux mots (à la base un adjectif et un pronom relatifs) est une locution adjectivale à valeur concessive. Elle précède toujours soit un verbe, souvent au subjonctif « quel que soit votre métier… », soit plus rarement un pronom « donnez-moi votre avis, quel qu’il soit ». Elle s’accorde en genre et en nombre avec le sujet du verbe, « quelles que soient vos valeurs… »

Le mot « quelque », quant à lui, peut être de plusieurs natures. Devant un nom, c’est un adjectif, souvent indéfini « depuis quelque temps… » ou bien avec une valeur concessive « sur quelques lieux que me portent mes pas ». Dans tous les cas il s’accorde en genre et en nombre avec ce nom. Et devant un adjectif seul ou un adverbe, c’est un adverbe, et donc il demeure invariable : « Quelque motivés que nous soyons… » (Aussi motivés que nous soyons…).

En résumé, pour savoir si vous devez l’écrire en un seul ou en deux mots, observez le mot qui suit. Si c’est un verbe – et seulement dans ce cas-là – vous devez l’écrire en deux mots.

J’en profite pour vous parler brièvement d’une autre expression problématique : « parce que ». N’écrivez pas « ils ont été étonnés parce qu’elle a dit » avec « parce » en un seul mot. « parce que » écrit ainsi est la locution conjonctive qui exprime la cause, comme dans « Je n’ai rien entendu parce que je dormais ». En revanche, « par ce que » en trois mots est l’assemblage d’un pronom relatif « que », d’un pronom démonstratif « ce » et d’une préposition « par » qui introduit un complément d’agent. Vous voyez ?

Pour ne pas vous tromper, retenez que « parce que » répond à la question « pourquoi ? » (parce que je dormais) et « par ce que » répond à la question « par quoi ? » (par ce qu’elle a dit).

J'espère que cette petite mise au point sera profitable pour vous, qui avez eu l'amabilité de lire cet article jusqu'à sa fin.