Quand la ville cristallise tout!
La ville monde s’émancipe. La ville devient tentaculaire, elle est à la mode, elle se conceptualise. On n’a jamais autant parlé de la ville que ces dernières années. Augmentation des métropoles, développement des city breaks. De nombreuses émissions télé comme « Habiter le monde » ou Oasis urbaines sur Arte viennent nous rappeler quelques uns des défis qui attendent les villes de demain. Mais face à tout cela se posent les questions de la solidarité, de la sécurité dans un contexte où les démocraties paraissent de plus en plus fragiles ; quelle citoyenneté urbaine pour éviter une juxtaposition de microcosmes culturels ou sociaux?
La ville en tant que concept dépasse le simple cadre de vie qui nous offre toutes les commodités pour travailler et s’épanouir socialement. Elle devient un véritable enjeu de pouvoir dans la mesure où le soft power s’y exerce principalement. New York, Paris ou Londres sont autant de marques de territoire qui participent à la richesse des Etats qui les abritent. On comprend bien alors la raison pour laquelle à l’instar du G20, le C40 (sommet des maires des 40 villes les plus puissantes au monde) dont Anne Hidalgo est la nouvelle présidente gagne en puissance et en visibilité. Plus que dans les Etats, les systèmes de régulation démocratiques s‘y organisent, les nouvelles formes de mobilité y prennent naissance. En témoigne le succès de Vélib qui a essaimé dans de nombreuses capitales ou la réinvention du transport en commun urbain à Rio. Avec la construction de nouvelles lignes de métro légères et écologiques, 150km de voies de bus rapides et des centaines de kilomètres de pistes cyclables pour les jeux Olympiques, la "cité merveilleuse" affiche un nouveau visage.
Innovation, solidarité et sécurité dessinent les contours d’un nouveau vivre ensemble. Ces notions sont entrain de changer d’échelle sans masquer une ambivalence entre l’exigence de proximité en terme de vigilance policière et la gestion métropolitaine, algorithmique de la sécurité des smart cities. La ville veut reprendre en main sa sécurité même en faisant le grand écart entre le choix d’une vigie volontaire pour une sécurité de proximité comme à Saint-Mandé ou celui d’une mégalopole comme Rio où le maire Eduardo Paes a utilisé une armée urbaine pour pacifier les favelas.
Aujourd’hui les grandes villes sont le lieu du multiculturalisme même s’il s’apparente encore à une sédimentation de différentes poches sociales, architecturales et de quartier. Une ville monde qui vous prend au corps dans sa diversité, son bouillonnement, sa frénésie mais aussi ses codes. Se réveiller tôt le matin, découvrir la ville qui prend forme comme à Tokyo avec ses hordes de travailleurs déversés par le métro qui marchent d’un pas pressé habillés de la même façon. Etre en haut du Pic Victoria et s’émerveiller devant la skyline de Hong Kong qui s’anime de 1000 feux. 2 sensations typiquement urbaines.
Vous l’avez compris, je passe d’un discours citoyen à un récit d’une expérience touristique mais qui dit tout de ma passion pour la ville, les villes et l’urbanité. Ce sont pour moi des enjeux aussi bien professionnels que personnels. A l’instar d’associations comme Manifeste du grand Paris, le défi est de faire bouger la métropole, écrire un nouveau récit d’une urbanité assumée et teintée d’humanisme. La ville est synonyme d’ouverture, de vitalité, de solidarité, d’innovation et se pare même des atouts de la ruralité…
Didier Plaideur, La Cité Hub
Enseignant
8 ansBonjour, En tant que Community manager d'une association d'élus je suis à la fois d'accord tout en ayant un bémol. Il est vrai que la Ville, enfin dans votre cas vous vous intéressez surtout aux Métropoles, est un creuset des plus intéressants afin de développer le vivre ensemble. Ce qui est un peu dommage dans ce raisonnement, c'est de ne pas prendre en compte des bassins de vie inframétropolitains, plus prosaïquement des villes moyennes. Les villes moyennes souffrent parce que dans un schéma classique urbain, on a concentré pendant des années les infrastructures au sein des concentrations de population et d'activité que sont les métropoles. Or, le bien vivre, la cohésion territoriale doit également passer par des bassins de vie plus petits de peur de réaliser des concentrations et des déséquilibres.