Quand l’application Périscope dérive vers l’incitation à la violence

Quand l’application Périscope dérive vers l’incitation à la violence

L’application Périscope qui permet de diffuser en direct des vidéos et de les partager sur les réseaux sociaux. Mais depuis quelques temps, cette application sert de plus en plus à filmer des scènes de violences gratuites, voire de viols. L’urgence aujourd’hui serait de mettre les plateformes de diffusion devant leurs responsabilités.

L’affaire de Bordeaux a fait le tour des médias pendant plusieurs jours : le 22 avril dernier, dans une rue animée de Bordeaux, connue pour ses boites de nuit et ses bars, un jeune de 24 ans a été roué de coups par deux adolescents au point de l’envoyer à l’hôpital avec une interruption temporaire de travail de 21 jours. Scène banale ? Pas vraiment quand on apprend que la scène a été diffusée en direct par les agresseurs qui ont même annoncé à l’avance leur méfaits et attendus qu’une quarantaine d’internautes soient connectés pour assister au tabassage ! Choisie au hasard, la victime qui sortait d’un bar et visiblement ivre, n’a pas eu le temps de réagir : balayée par l’agresseur principal, il se retrouve à terre et reçoit une volée de coups de pied et de poings. La mâchoire fracturée, souffrant de nombreux hématomes, les agresseurs dans un grand éclat de rires revendiquent leur méfait en direct. Très vite la vidéo est partagée par centaine sur les réseaux sociaux. Choqués par la scène de nombreux internautes ont réagi allant même jusqu’à menacer les agresseurs, Suffisamment pour que ces derniers, très vite identifiés, hésitent à rentrer chez eux. Interpellés, les jeunes gens auteurs de ces violences gratuites ont pris conscience un peu tard de leurs actes débiles et criminels. L’un des agresseurs s’est même fendu d’un message vidéo d’excuses en demandant pardon à sa victime et sa mère en larmes a posté sur les réseaux sociaux un message où elle se disait « horrifiée » par le geste de son rejeton.  Cet acte est totalement condamnable et les agresseurs de Bordeaux risquent jusqu’à trois ans de prison ferme.

Etendre la responsabilité pénale aux diffuseurs

Ce fait divers révèle aussi au grand jour les dérives de plus en plus courantes de cette application, rachetée il y a peu par Twitter. De nombreux faits d’enregistrement d’agressions, de viols, de violences sont signalés mais les responsables de l’application ne semblent pas s’en préoccuper. Il serait bon de renforcer l’arsenal répressif contre les diffuseurs en imposant la responsabilité pénale effective et réelle en cas de manquement manifeste aux obligations de modération et de suppression de comptes délictueux ou incitant à la haine, à la violence ou au meurtre.

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