Que votre plus beau cadeau de Noël soit une transformation en douceur

24 Décembre 2018 aux aurores, je lis un article intéressant proposant de remplacer la conduite du changement par le "nudge" (marketing incitatif sans contrainte sur le consommateur, né en 2008) et je me demande pourquoi choisir de citer ces deux "outils" en opposition ?

La conduite du changement ne comporterait pas de vecteurs de performance, à la différence du « nudge » qui lui, offrirait des outils comme « les routines » entre autre. Pourtant la conduite, la bonne conduite même, est indispensable et pas seulement ce soir sur les routes, en traîneau.

Elle comporte notamment une étape clé, l'analyse d'impact, qui - à mon humble avis - devrait être enrichie d'une cartographie émotionnelle. La Process Comm par exemple offre la possibilité de découvrir les moteurs internes de chacun des individus constituant une équipe, cette fameuse équipe qui va conduire le changement de l'entreprise. (crédit photo: aragon-erh)

Lors de ma dernière mission, la conduite du changement digital pourtant menée par un cabinet de consultants reconnu, n'a pas engendré de plan d'actions préventives, ni de retour d'expérience préparant les phases suivantes, pourquoi ?: manque de temps, manque de planification, cet élément n'était pas prioritaire, sa valeur était sans doute moindre.

La sémantique est - bizarrement - un outil aussi puissant que peu promu. Par exemple, je lis, toujours dans cet article: "opter pour une méthode douce qui rend indolore le changement [...] grâce aux "coups" de pouce" (nudge en français) ... " étonnant, me dis-je avec une petite note d'agacement. Au même titre que les "du coup" qui jalonnent 90% de n'importe quelle conversation, je suis frappée par ces nouveaux outils promotionnels. Je reconnais que je puise mes ressources dans l'Histoire, dans la Philosophie, dans la Psychologie pourvu qu'elle soit positive.

Merci Père Noël, je crois que la cohérence créé l'adhésion, que le coût du changement doit être aussi clair que les bénéfices attendus, synthétisés dans un plan stratégique, accompagnés du mode d'emploi et communiqués simplement et efficacement aux équipes managériales, dans une infographie plus engageante qu'une prez ppt. Oui, aujourd'hui tout spécialement, je promeus la ficelle et le paquet cadeau, l'emballage est au moins aussi important que le contenu.

Il me semble (à McKinsey aussi d'ailleurs, dans son étude parue en Mai) que le management intermédiaire est peu ou mal formé à l'intelligence émotionnelle et sociale, et de ce fait à persuader (sans manipuler), à motiver, à gérer ses émotions, à influencer positivement, à s'affirmer, à coordonner des équipes transverses, à l'intégrité (dire ce que l'on fait et faire ce qu'on dit). La valeur n'attend pas le nombre des années, les années ne créé pas systématiquement la valeur nécessaire demain, si l'entreprise ne conduit pas ce chantier, ne donne pas du sens à ses directions.

Si chacun(e) prend conscience de la qualité des valeurs qu'il véhicule, je n'entendrai plus un "Chef de Service" revendiquer l’empowerment (autonomisation qui octroie davantage de pouvoir aux individus ou aux groupes) tout en précisant "c’est quand même moi le patron", ou bien répéter systématiquement "entendu", en n'écoutant rien ni personne, ruinant ainsi très activement son image de leader. Je ne croiserai pas une/un Manager de Performance et d'Innovation qui hurle à un consultant qu'elle/il veut son Point Quotidien en binôme, qu'il lui reporte directement, oubliant qu'il n'existe pas de lien de subordination entre un salarié et un consultant et qu'une période de transition ne signifie pas "être synchro avec moâ".

Conduire sa transformation individuelle, c'est à dire s'appuyer sur les changements (oui, indispensables) qui permettent à l'entreprise de s'adapter à son marché, pour en profiter - à titre personnel - pour reconnaître ses valeurs propres (le socle de la reconnaissance mutuelle, base de l'adhésion), pour exercer sa curiosité, pour augmenter sa valeur ajoutée en cohérence avec ses compétences (ce que chacun sait faire de mieux grâce à son expérience et à sa capacité de jugement), pour prendre confiance en soi, développer son capital afin de mieux se réaliser dans son travail, et participer ainsi à la réussite de projets ambitieux c'est le cadeau - la qualité 2.0 - que je souhaite offrir à tous/toutes pour 2019.