Quelle est la meilleure perspective pour nos sociétés ?
Le Coronavirus nous a laissé dans l’expectative depuis le mois de Mars, puis petit à petit nous commençons à espérer à une reprise stable de l’économie, des activités, ce que certains appellent le retour à la normale (mot fondamentale dans l’enseignement de la sociologie). Je ne chercherai pas épiloguer sur ce qui est normal, la question est quand même posée à l’occasion « qu’est-ce qui est normal ? » « Qu’est-ce la normale » ? « La normale au sein de votre entreprise est-elle normale à vos yeux » ? « La normale dans votre foyer est-elle normale à vos yeux » ?
Mon commentaire porte ici un de mes POSTs qui disait « In rush to return to normal, use this time to consider which parts of normal are worth rushing back to”. Je pense qu’en cette période cette réflexion aurait pu ou aurait dû s’imposer à tous. Cependant comme nous l’apprenons en sociologie, ce qui devait « être » se produit. La priorité au retour à ce que l’on faisait auparavant (oui ce qui est normal) a prime souvent sans autre forme de procès. Cela rappelle d’ailleurs Descartes : « le bon sens est la chose du monde la mieux partagée ; car chacun pense en être si bien pourvu, que ceux même qui sont les plus difficiles à contenter en toute autre chose n’ont point coutume d’en désirer plus qu’ils en ont».
Interrogeons-nous un peu sur le télétravail. Je me rappelle que lorsque je quittais Meta4, je disais à la responsable des ressources humaines que c’est ce j’allais mettre en place chez Meta4 (ou du moins travailler à la mise en place) si j’étais resté. C’était en 2016… La crise sanitaire passée a fortement permis la mise en place du télétravail. Il est étonnant (oui gardons l’étonnement) de constater qu’au moment du retour à la normal, il n’est souvent pas question de se demander quelles sont les bénéfices du télétravail ? Dans quelle mesure le conserver ? Sous quelles proportions justifiées le garder compte tenu de l’utilité, de l’expérience passée ?
En définitive, si beaucoup de questions ne posent pas c’est que la culture du bien-être n’est pas prédominante, si elle n'est pas limitée à la portion congrue voire nulle.
Lorsque l’on cherche les nations les plus avancées, le PIB (Produit Intérieur Brut) est pris comme aune et non pas la qualité de vie. Combien produisons-nous ? D’ailleurs quand on vient de l’Afrique, ce monde naguère si riche en valeurs désirables, on ne peut qu’avoir le cœur serré de voir que la perspective posée est souvent « Comment obtenir plus d’argent, plus de PIB ? », au lieu de poser la question quelle société construire ? Quelle éducation donner ? Quelles valeurs chérir ? Quels fondements comme piliers du devenir ?
Aujourd’hui nous constatons la faillite des nations comme Le Brésil ou les Etats-Unis qui ont voulu clouer au pilori toute notion de bien-être ; faillite dans la gestion de la crise sanitaire. Le destin a mis en lumière que les discours qualifiés de racistes ou nationalistes, ne sont en définitive que du mépris pour le genre humain en général, un mépris pour la santé, le bien-être, l’écologie...
Si le bien-être était pris en compte une nation comme l’Allemagne serait peut-être la première puissance. Le taux élevé en France devrait cependant poser la question du bien-être au niveau de la qualité des soins, car le taux de mortalité lié au Coronavirus en France est 18% alors que le taux moyen est moins de 5%...
Par ailleurs la politique de bien-être liée au chômage partiel devrait pousser les chefs d’entreprise à considérer cette notion comme essentielle à l’équilibre du système. Nous n’avons pas l’impression que cela a été compris. Nous avons eu l’impression que les entreprises essayaient de profiter du système plutôt que de contribuer de manière citoyenne à un équilibre général, un mieux-être systémique.
Il est possible de définir une politique économique solide en prenant comme axe le bien-être. Le modèle keynésien reste au final un modèle incluant le bien-être, comme axe pour la croissance économique…
En définitive ces thèmes sont vastes, et ici il s’agissait de donner un avis, un engagement. La phase que nous venons de passer renforce notre volonté, la volonté d’Eurivi Group à s’engager et promouvoir le bien être. La bienveillance est une valeur qui requiert un engagement fort !
Je termine ce POST par l’article qu’avait réalisé Mustapha Dahleb :
----------------------------MUSTAPHA DAHLEB écrivain Tchadien-------------------------
Un petit machin microscopique appelé Coronavirus bouleverse la planète. Quelque chose d’invisible est venu pour faire sa loi. Il remet tout en question et chamboule l’ordre établi. Tout se remet en place, autrement, différemment.
Ce que les grandes puissances occidentales n’ont pu obtenir en Syrie, en Lybie, au Yemen, … ce petit machin l’a obtenu (Cessez-le-feu, trêve…).
Ce que l’armée algérienne n’a pu obtenir, ce petit machin l’a obtenu (le Hirak à pris fin).
Ce que les opposants politiques n’ont pu obtenir, ce petit machin l’a obtenu (report des échéances électorales. ..).
Ce que les entreprises n’ont pu obtenir, ce petit machin l’a obtenu (remise d’impôts, exonérations, crédits à taux zéro, fonds d’investissement, baisse des cours des matières premières stratégiques. ..).
Ce que les gilets jaunes et les syndicats n’ont pu obtenir, ce petit machin l’a obtenu ( baisse de prix à la pompe, protection sociale renforcée…).
Soudain, on observe dans le monde occidental le carburant a baissé, la pollution a baissé, les gens ont commencé à avoir du temps, tellement de temps qu’ils ne savent même pas quoi en faire. Les parents apprennent à connaître leurs enfants, les enfants apprennent à rester en famille, le travail n’est plus une priorité, les voyages et les loisirs ne sont plus la norme d’une vie réussie.
Soudain, en silence, nous nous retournons en nous-mêmes et comprenons la valeur des mots solidarité et vulnérabilité
Soudain, nous réalisons que nous sommes tous embarqués dans le même bateau, riches et pauvres. Nous réalisons que nous avions dévalisé ensemble les étagères des magasins et constatons ensemble que les hôpitaux sont pleins et que l’argent n’a aucune importance. Que nous avons tous la même identité humaine face au coronavirus.
Nous réalisons que dans les garages, les voitures haut de gamme sont arrêtées juste parce que personne ne peut sortir.
Quelques jours seulement ont suffi à l’univers pour établir l’égalité sociale qui était impossible à imaginer.
La peur a envahi tout le monde. Elle a changé de camp. Elle a quitté les pauvres pour aller habiter les riches et les puissants. Elle leur a rappelé leur humanité et leur a révélé leur humanisme.
Puisse cela servir à réaliser la vulnérabilité des êtres humains qui cherchent à aller habiter sur la planète mars et qui se croient forts pour clôner des êtres humains pour espérer vivre éternellement.
Puisse cela servir à réaliser la limite de l’intelligence humaine face à la force du ciel.
Il a suffi de quelques jours pour que la certitude devienne incertitude, que la force devienne faiblesse, que le pouvoir devienne solidarité et concertation.
Il a suffi de quelques jours pour que l’Afrique devienne un continent sûr. Que le songe devienne mensonge.
Il a suffi de quelques jours pour que l’humanité prenne conscience qu’elle n’est que souffle et poussière.
Qui sommes-nous ? Que valons-nous ? Que pouvons-nous face à ce coronavirus ?
Rendons-nous à l’évidence en attendant la providence.
Interrogeons notre “humanité” dans cette “mondialité” à l’épreuve du coronavirus.
Restons chez nous et méditons sur cette pandémie.
Aimons-nous vivants !
Moustapha Dahleb est le nom d’auteur du Docteur Hassan Mahamat Idriss